Préambule
La scène punk française ne se
contente pas de sortir des groupes plus ou moins talentueux, des
t-shirts ou des badges. François-Xavier, batteur de Justin(e), qui,
soit dit en passant, est probablement le meilleur groupe de punk
français en activité, vient de sortir un livre aux éditions
IreadBooks, la partie littéraire du label Can I Say ? Records.
Vendu au prix de 7 euros, cet ouvrage m'a captivé de la première
à la dernière page.
Je ne connais pas grand chose sur François-Xavier, si ce n'est qu'il a joué dans un groupe qui
s'appelle 29/09 qui se présente ainsi : ''Toute violence est
justifiée. Vengeance personnelle exprimée à outrance. 29/09
invente la violence thérapeutique. Torture émotionnelle à l'état
pur''. Après cette expérience, il a pris le micro de Mon Autre Groupe
et ses paroles étaient plutôt violentes. C'est donc avec l'image
d'un auteur torturé que j'ai commencé à lire Un hiver à
Paris.
De quoi ça parle ?
C'est l'histoire d'un jeune homme, la
vingtaine dépassée de quelques années, qui quitte Nantes, la ville
où il a grandi, pour rejoindre la capitale. Il part pour mettre un
terme à une routine devenue insupportable pour lui et il espère
trouver mieux dans la capitale.
Avis
J'ai bien aimé Un hiver à Paris car
cette histoire, ressemble en plusieurs points à la mienne et nos
motivations étaient identiques : partir d'une jolie et paisible
ville de province où l'on avait nos habitudes bien installées, pour
venir à Paris, y chercher une forme d'évolution et de changement. Dans ce bouquin,
François-Xavier raconte, entre autres, sa recherche d'appartement,
dépeint l'ambiance bizarre qu'il y a à son travail et raconte ses
soirées passées à Bastille pour tenter de nouer des liens avec de
parfaits inconnus. Je ne trahis pas un secret en vous disant que ça
ne s'est pas bien passé. Ce qui est intéressant, c'est de découvrir
toutes les raisons qui ont fait que le livre se termine de la façon
dont il se termine. Le style est agréable à lire et il y a
plusieurs fulgurances qui s'invitent au fil de la lecture. L'immersion dans son quotidien est totale et il est parfaitement parvenu à décrire son expérience. Pour un premier roman, on peut dire que c'est réussi.
A qui s'adresse ce livre ?
Si vous avez entre 20 et 25 ans et que vous vous sentez perdus dans un monde dans lequel vous ne voyez pas comment vous intégrer, si vous détestez la routine dans laquelle vous vous êtes noyés, mais qu'après être partis, elle vous manque, si vous regrettez de ne pas vous être davantage impliqués dans cette histoire d'amour avec cette fille qui, en fin de compte, incarnait la perfection à vos yeux, ce livre est pour vous.
Si vous avez entre 20 et 25 ans et que vous vous sentez perdus dans un monde dans lequel vous ne voyez pas comment vous intégrer, si vous détestez la routine dans laquelle vous vous êtes noyés, mais qu'après être partis, elle vous manque, si vous regrettez de ne pas vous être davantage impliqués dans cette histoire d'amour avec cette fille qui, en fin de compte, incarnait la perfection à vos yeux, ce livre est pour vous.
Les bonnes feuilles
Une pensée qui traverse sa tête
lorsqu'il investit son minuscule studio de moins de 20 mètres
carrés : ''Je me demande quand même combien d'êtres comme moi
sont arrivés dans ces étages avec la volonté d'en partir le plus
vite possible, puis se sont emmurés en repoussant les limites de
l'acceptable''.
Lorsque s'arrêtant dans le métro pour
chercher son chemin, il réalise qu'il dérange, moment rigolo :
''Ces arrêts au milieu du courant me donnent l'impression honteuse
de me balader avec une pancarte ''provincial'' attachée dans le
dos''.
Ce passage où il retourne dans sa
chambre d'adolescent, est criant de vérité : ''En à peine
deux mois, cette chambre était morte. […] Je ne pouvais que
constater que j'étais désormais couché au milieu du cimetière de
la première partie de mon existence''.
Et puis, il évoque aussi une soirée à
Nantes, où il est harcelé de questions sur sa vie à Paris.
Tradition que chaque provincial parti vivre à Paris a connu au moins
une fois : ''On me parle de Paris, on me demande comment moi
j'arrive à vivre là-bas, car eux n'y arriveraient pas. On fantasme
sur ma vie, qui selon eux doit dégueuler d'expositions artistiques,
de théâtres, de concerts et de soirées parisiennes. Ils semblent
tous rêver d'avoir enfin accès à cette culture opulente, alors
qu'aucun d'entre eux ne se déplace dans les expositions locales.
Comme si Paris avait la faculté de faire s'intéresser n'importe
quel péquenaud à l'art contemporain, à la comédie française et à
l'opéra''.
Où se le procurer ?
Un hiver à Paris est disponible sur le
site de Can I Say ? Records.
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