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J'ai voulu retrouver une professeure d'anglais qui a marqué ma scolarité.

Et si tu devenais végétarien ?

Découvrez l'infographie sur le vegétarisme en France et une vidéo sur le végétarisme à Paris

Avis - d'âne à zèbre de François Bégaudeau

Pourquoi Vincent Delerm ne chante pas plus fort ? Pourquoi la jalousie c'est du vol ?

dimanche 26 octobre 2014

Que faire à Hambourg ? (végétarisme, Lübeck, port, paternoster...)

Plus tôt dans l'année dans un supermarché vegan de Dortmund un jeune homme nous a dit que Hamburg était une ville très accueillante pour les végétariens. Cela nous (Gaëlle et moi) a suffi pour avoir envie d'y aller.

>>> Que faire à Dortmund (végétarisme, tour, lac, fac stade...)

Si tu n'aimes pas lire tu peux juste regarder le diaporama flickr.


Le voyage
Pour aller à Dortmund nous avions pris le Thalys. C'était cool mais c'était trop long, genre plusieurs heures. On a vu qu'en prenant l'avion le temps de voyage pouvait être sacrément réduit. Et ça s'est vérifié. En comptant les trajets entre les villes et les aéroports nous n'avons eu que pour trois heures. Vraiment rapide. C'est peut-être un peu plus cher mais ça vaut vraiment le coup. On est passés par Air France.

Le logement à Winterhude
Pour la première fois, nous avons testé Airbnb. Ne connaissant pas du tout la ville, nous avons choisi un appartement qui ne semblait pas trop loin du centre. Et le hasard a eu du bon. Winterhude est un quartier hors du temps qui fait penser à Brooklyn à New York ou à l'image que je me fais de Portland. C'est beau, charmant, calme, beaucoup de gens circulent à vélo et il y a un marché, des salons de thé, des friperies haut de gamme et des boutiques de déco. Après y avoir vécu quelques jours je pense pouvoir dire que c'est un quartier bourgeois, mais pas trop. Je pense qu'on pourrait le comparer au Vème arrondissement de Paris en plus résidentiel. Par contre, en terme d'activité, c'est mort. L'avantage c'est que ce n'est pas loin d'un grand parc.

Stadtpark
Le parc est à quelques minutes à pied de Winterhude. Il est vaste, mais pas trop. Plus petit que le Bois de Boulogne mais mieux fréquenté. Enfin, je pense, quand nous y sommes allés, il n'y avait pas grande monde. En même temps, un matin pluvieux en semaine ce n'est pas étonnant. En été, il semblerait qu'il y ait une grande piscine à ciel ouvert. Là, ce sont les oiseaux qui en profitent pour se baigner. C'est un formidable endroit pour se promener, promener ses enfants, son chien ou tout simplement se vider la tête. Il y a aussi un planétarium mais nous n'y sommes pas allés.


Il y a des coins charmants


Ca va, il y a de l'espace

L'hyper-centre 
Comparé au reste de la ville il est froid. Il est très, trop, touristique. Vous pouvez y aller pour voir la mairie.





C'est là que nous avons rencontré une dame qui nous a conseillé de faire un tour à St Pauli en nous prévenant qu'il fallait faire attention à nos affaires.

St Pauli
Une fois arrivés à la fameuse Reeperbahn, la rue principale du quartier, nous avons compris le projet. St Pauli c'est l'équivalent de Pigalle. Toutefois, lorsque nous y étions, l'ambiance n'était pas aussi hostile que dans le quartier chaud de la capitale. Malgré tout, les panneaux qui interdisaient de porter une arme ou un couteau nous ont laissé penser que certains locaux avaient des projets hostiles. Le logo du quartier est également très représenté dans la ville, c'est assez impressionnant.



Les casinos
A St Pauli, il y a des casinos partout, les espaces de jeu, pas les supermarchés. Nous avons été intrigués. Après avoir jeté un oeil sur le site officiel de la ville d'Hambourg, nous en avons choisi un, pour voir. Au final, aucun rapport avec les casinos tels que vous pouvez les imaginer. Ce sont juste des endroits glauques à la lumière tamisée où des chômeurs accros s'agglutinent. On a fait une partie de roulette et nous sommes partis.

St Georg
Situé près de la gare, nous voulions aller dans ce quartier pour trouver un restaurant. Il était fermé mais sur le chemin, nous avons ressenti un malaise, ce genre de malaise où tu sens une ambiance malsaine. Le malaise s'est concrétisé sur la place principale en voyant 7 types tabasser un autre. La police est arrivé en moins de 5 secondes et les mecs ont continué à mettre des coups. Mais le plus surprenant c'est qu'ils n'ont pas cherché à fuir alors qu'avec les ruelles ils auraient largement pu se faire la malle. Cela nous a posé la question du respect par rapport à la police allemande. Mais ce n'est pas le projet de cet article.



Le port
Hambourg est surtout connue pour son port. C'est un lieu immanquable et beaucoup de personnes semblent en vivre. L'endroit est assez touristique et je doute que les locaux y viennent souvent, comme la Tour Eiffel à Paris. Avec un peu de chance, vous pourrez apercevoir des paquebots impressionnants comme celui-ci.



Nous avons décidé de faire le tour du port en bateau contre 18 euros chacun. Les nombreuses embarcations sont toujours pleines de curieux, comme nous. Nous sommes montés dans le dernier de la journée à la tombée de la nuit ce qui a rendu notre périple plus agréable malgré le froid. La promenade était accompagné par des commentaires qui semblaient amusants, à en juger par les rires nombreux de nos camarades, mais, nous sommes passés à côté.





Pendant la visite je me suis dit : ''Merde, mais en fait nous sommes en train de nous enthousiasmer face à des conteneurs et des grues là ?''. Mais en fait c'est cool et plutôt impressionnant. On recommande.

>>> 5 anecdotes méconnues sur l'Allemagne

Das Paternoster
J'ai découvert le paternoster grâce au livre Karambolage. Pour faire court, c'est un ascenseur ouvert qui ne s'arrête jamais. Avec le végétarisme c'est la deuxième raison pour laquelle nous sommes partis là-bas. La ville est au courant que c'est une vraie attraction et sur le site il y a une liste des paternosters encore en activité. Il y en avait un pas loin de notre appartement et nous y sommes allés. En repartant, nous avons réalisé qu'il s'agissait d'un hôpital pour enfant... C'est une activité déconseillée pour ceux qui ne sont pas à 100 % de leurs moyens. Regardez notre test.



Le végétarisme
Encore une fois, le site d'Hambourg est bien foutu et il y a une liste des endroits vg friendly. Voici une liste de ceux testés.

hin & veg!
C'est un fast-food de type indien. Choix important de burgers végétariens. L'endroit était sale, les tables collantes et la décoration laissait à désirer. Le repas, lui, était correct sans être fou. Le steak était tellement dur que nous galérions pour le couper avec un couteau. Les frites étaient bonnes. Pas mal pour manger sur le pouce mais il y a mieux comme vous le verrez après.

Schanzenstern
Situé à quelques pas du précédent, Schnazenstern a une déco et une ambiance sympa. Malheureusement, dès le départ ça a mal commencé. Les trois serveurs sont sur leur smartphone et ne nous prêtent même pas attention. Après étude de la carte, il n'y avait rien de fou à se mettre sous la dent. J'ai pris... des pâtes avec des tomates. C'était mauvais, mal présenté. Nous déconseillons.

Oma's Apotheke
Premier coup de coeur du séjour. Ambiance géniale, serveurs au top et nourriture vraiment propre. Nous y sommes allés deux fois avec grand plaisir. C'est une sorte de brasserie avec une chouette sélection de plats végés. J'ai pris une pizza avec des légumes de saison. L'endroit est incontournable, même pour simplement prendre un verre.

Qrito 
Le second coup de coeur. Là, si l'ambiance n'était pas aussi cool que chez Oma's, la nourriture était intouchable. D'ailleurs ça m'étonne qu'ils n'aient pas appelé leurs plats Omar Sy. Contrairement à beaucoup d'endroits qui ne savent pas trop comment gérer les végétariens et proposent des steaks de tofu et des frites, là, il y avait une VRAIE offre. Il y avait plusieurs préparations à base de tofu qui étaient vraiment plus que bonnes. Nous y sommes allés deux fois et ce sont peut-être les meilleurs repas pris de ma vie.



Fritz-kola
Le coca c'est de la merde. Aussi bien au niveau des effets de la boisson que de l'entreprise qui fait des actions pires que sales. En Allemagne ils ont fritz-kola et j'ai vraiment vraiment vraiment queaphé. C'est une boisson créée à Hambourg. Au niveau du goût ça fait penser au cola mais en biiiiiiien plus doux. C'est difficile à décrire mais tout ce que je peux dire c'est que c'est bon. Et, détail non négligeable : c'est une boisson vegan. Beaucoup de goûts sont disponibles. Mon préféré est à tout à gauche sur la photo.


Les quartiers
En quelques jours, difficile de ressentir la vie des quartiers d'Hambourg. Toutefois, il y a des atmosphères plus agréables que d'autres. Voici les quartiers visités.

Schanze
Le quartier peut faire penser à Oberkampf à Paris. Un local nous a expliqué que c'était le quartier des étudiants. Cela s'est vu. La population qui fréquentait le quartier était assez homogène. Pour faire simple des gens comme Gaëlle et moi. Si vous ne nous connaissez pas, cette présentation est loupée. A Schanze l'ambiance est vraiment agréable, aucune insécurité, des commerces cool, des restaurants cool, bref, un quartier qui se rapproche de l'endroit où j'aimerais vivre.

Eimbüttel
Eimbüttel, c'est là où il y a Qrito. Un autre local nous a dit que c'était un quartier pour les jeunes familles. Et il suffit de se promener quelques minutes dans les rues pour le constater. Qu'on s'entende, on parle de jeunes familles de cadres ou de CSP supérieures. Bonne ambiance.

Altona
Bof. Il y a beaucoup de cafés, beaucoup de commerces mais l'ambiance est juste bof. 

 Lübeck

Lübeck
Par hasard, je suis tombé sur une photo de Lübeck. J'ai trouvé ça beau. C'est une ville située au bord de la mer Baltique. En partant d'Hambourg par le train c'est à une dizaine d'euros et plusieurs dizaines de minutes. Le centre-ville est situé sur une île. Et c'est vrai qu'une partie de l'architecture est magnifique. Jugez plutôt.


Par contre, j'ai été surpris par les habitants. Pour une ville de type balnéaire comme celle-ci je m'attendais à un population plus comme celle de l'île dYeu, la Rochelle. Et en fait non, c'était l'opposé.

Travemünde
En prenant un bus pendant une trentaine de minutes nous sommes arrivés à Travemünde, la plage de Lübeck. Et même si le temps n'était pas au top, l'ambiance est toujours particulière en bord de mer.




Hambourg en bref 
C'est vraiment une chouette ville dans laquelle j'aimerais bien vivre. Au-delà des restaurants végétariens, c'est propre, les habitants, au moins ceux à qui nous avons parlé, sont gentils et l'ambiance est propre. Nous vous recommandons chaudement d'y aller.

Avis lecture - Les affamés de Léa Frédeval



Préambule
Vous l'avez peut-être remarqué si vous suivez régulièrement les critiques de livres ou de films du blog, l'adolescence est mon thème fétiche. Et quand une collègue de travail m'a dit qu'elle était en train de lire un bouquin sur les difficultés des jeunes, ça m'a intéressé. J'ai fait une recherche sur Google et le premier lien sur lequel j'ai cliqué défonçait le livre avec des exemples précis et auxquels j'adhérais. Après en avoir débattu avec ma collègue, je me suis décidé à le lire car, et c'est un principe très important, il ne faut pas parler d'un sujet sans l'avoir examiné. Cela vaut aussi pour un film, une émission ou un disque.

De quoi ça parle ?



Avis
Cela se lit facilement et c'est pour cela que je suis allé au bout. La forme est correct +. De temps en temps, elle sort des phrases bien senties qui permettent de rendre la lecture plus agréable. Elle a un vrai style et ça c'est bien. Parlons de ce qui fâche : le fond, après tout c'est le plus important dans un livre. Il m'a fatigué. Son principal problème c'est qu'elle est en plein milieu de la norme et que d'essayer de se fondre dedans, en acceptant ses codes, c'est être voué à la tristesse et à la frustration. Et voici plusieurs exemples pour expliquer ce propos.

''Comment fait-on pour être femme, épouse, amante et mère dans la même journée sans faillir à une des dites missions ?''

C'est un cliché, personne n'oblige les femmes à être mère. Je l'admets, il y a une certaine pression de la société mais à partir du moment où tu te soustraits aux doxas de l'ensemble majoritaire la vie devient bien plus simple. Personne n'oblige les femmes à être mères, personne n'oblige les femmes à se ''faire belle'' (beau terme de merde), à faire attention à la façon dont elles parlent. Certains hommes, des connards, disons-le, ont tenté d'imposer leur vision du monde, à vous mesdames, de ne pas vous laisser faire, tout simplement.

''Nous serons réellement importants lorsque nous rendrons à la communauté ce qu'elle est censée nous avoir donné. [...] Tout ceci arrivera lorsque nous serons ces adultes qui paieront des impôts, qui symboliseront une valeur marchande.''

Non. Je pense qu'on ne doit rien à personne, à part peut-être à ses parents. Et surtout, j'estime qu'il y a d'autres façons d'être utile à la ''société'' que de se transformer en machine à payer des impôts. C'est hyper réducteur de dire ça. Un exemple simple : faire du bénévolat.

''La culpabilité nous ronge. Celle de ne pas être à la hauteur de ceux que l'on aime, celle de ne pas être reconnus comme des gens intelligents, responsables et utiles.''

Tout est une question de prisme. Quand elle écrit ''ne pas être à la hauteur de ceux que l'on aime'', c'est trop flou. J'aurais aimé qu'elle donne un exemple plus précis. Concrètement, et j'espère que ceux qui sont concernés ne le prendront pas mal, mais être à la hauteur d'une famille où personne n'a son bac et n'a pas un poste intéressant ou important c'est ''facile''. Par contre, oui, ce propos peut fonctionner quand toute votre famille est brillante.  Sur la seconde partie de la phrase sur le fait d'être reconnu comme des gens intelligents et tout, je pense qu'il faut vraiment arrêter de vivre par rapport à ce que vont penser les autres. Ça ronge et c'est une des raisons pour lesquelles l'auteure semble si triste et pessimiste.

Il y a tout un passage sur les hipsters. Je n'ai pas compris ce qu'il fait là. Je ne m'attarderai pas sur le sujet, pas ici en tout cas, juste sur une phrase : ''Cette mouvance ne prend en compte qu'un petit groupe restreint d'hommes et de femmes qui sont graphistes, créatifs, photographes, DJ, designers, journalistes et communicants. Jamais vous ne verrez un hipster plombier ou boucher. JAMAIS''.

Geoffrey, Secret Story 8, est électricien.

Une photo publiée par jeffosaurusrex (@jeffosaurusrex) le


Il y a aussi ce loooooong passage sur les jeunes et l'alcool où elle affirme que TOUS les jeunes aiment boire. Je vous invite à lire mon témoignage à ce sujet sur Rue 89 : Ni tabac, ni alcool, ni sexe pour le sexe : mes années straight edge.

''Je ne sais pas si les garçons, si les hommes, ont conscience du mal que les jeunes filles se donnent pour ne serait-ce qu'avoir le sentiment de leur plaire ? Je ne sais pas si ils réalisent le temps incalculable que nous passons à nous épiler, maquiller, habiller et autres subterfuges pour qu'en plus, ils ne le remarquent que très rarement.''

Je fais partie des garçons hétérosexuels qui n'accorde que peu d'importance à l'apparence et plus à ce qui se cache dans la partie au-dessus des épaules et invisible de l'extérieur. Et, encore une fois, personne ne vous oblige à vouloir ressembler aux modèles qui vous sont présentés dans certains médias. Emancipez-vous de cette image de femme imaginée par des publicitaires véreux.

Ce qui m'a agacé dans ce livre ce sont les généralités. Attention, il m'arrive aussi d'en faire. Simplement, là, le postulat de départ était de parler de ce qu'ELLE a vécu et non pas d'affirmer que ce qu'elle a vécu représente une vérité générale car ce n'est pas le cas. Et c'est bien ça mon principal problème.

Au-delà de cela, je n'ai pas aimé le livre car c'est un bouquin très pessimiste qui ne correspond pas à ce que je vois autour de moi. Je me vois, moi, je vois mes amis proches, des connaissances et je ne connais personne qui est dans cette situation. Le pessimisme n'a jamais fait avancer personne, c'est juste chiant les gens qui se plaignent. Être posi n'est pas facile, au début, mais une fois que vous l'êtes, c'est franchement cool. Tout est une question de point de vue.

Un exemple vécu : il y a quelques années, je n'avais pas assez d'argent pour m'acheter un vrai repas le midi, au lieu de me plaindre de simplement manger une baguette, je me suis réjouis que cette péripétie m'ait rapproché d'un camarade qui était dans la même situation que moi. Vous voyez ? C'est simple.

Un autre exemple : vous avez un copain / une copine qui est insupportable. Au lieu de passer votre temps à vous plaindre de lui/elle, parlez-lui en et si elle ne change pas, laissez-le tomber, c'est tout, mais ne vous focalisez pas sur des éléments négatifs.

Toutefois, en toute honnêteté, je pense que si j'avais été dans sa situation où m'était reconnu dans son expérience, j'aurais plus apprécié le livre. Après en avoir parlé avec la personne qui m'a prêté le livre, je me suis rendu compte qu'il s'agissait quand même d'une réalité au moins partagée par l'auteure et ma collègue.

C'est pour qui ?
Ceux qui aiment se plaindre et voir qu'ils ne sont pas les seuls à le faire. Préférez les livres positifs qui montrent des exemples de réussites.

Conseil de lecture
Si vous pouvez vous le faire prêter c'est cool.

A lire aussi :
Avis lecture - Au début de François Bégaudeau
Avis lecture - La vie est ailleurs de Milan Kundera

Être attiré par un film juste en regardant le bas de l'affiche

A Angers, je n'avais pas l'impression de voir tant d'affiches de cinéma que cela. Par contre, depuis que je vis à Paris, il y en partout. Surtout dans le métro. Impossible de les rater. Et, pour éviter de penser à la saleté du métro, je les regarde, après tout, elles sont là pour ça. Et je m'amuse à observer les partenaires indiqués en bas. Souvent, ils permettent d'indiquer la qualité du long-métrage et le public visé. Et cela, sans voir un synopsis ou une bande-annonce. En ce qui me concerne, il y a aussi un festival qui m'assure de prendre du bon temps : Sundance. Dès que je vois un film primé là-bas, je sais qu'il va être cool. Mais ce n'est pas le sujet t'as vu.

>>> Avis cinéma | Her de Spike Jonze

Voici quelques exemples pour étayer mon propos.

Bande de filles 




Entre les murs


Wrong cops 


Sils maria
Tomboy


Autant vous dire que quand je vois Fun Radio, NRJ, Skyrock ou des médias dans le genre en bas des affiches, j'évite (au moins de payer pour les voir).

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Avis cinéma : The grand Budapest hotel de Wes Anderson

jeudi 23 octobre 2014

Avis cinéma - Bande de filles de Céline Sciamma



Méfiez-vous de la promotion à la télévision. Souvent, dans les programmes dont le but est (même s'ils tentent de le cacher) de faire de la pub à des produits culturels, les présentations sont bâclées. Pour Bande de filles je me souviens de leur passage sur le plateau Grand Journal de Canal + pendant le Festival de Cannes. Les quatre actrices (Karidja Touré, Assa Sylla, Lindsay Karamoh, Mariétou Touré) sont arrivées face à Antoine de Caunes et, sans surprise, elles n'ont pas pu beaucoup parler du film. Le but était juste d'inviter des personnes différentes de d'habitude. La forme donc, pas le fond car on n'a rien appris sur le long-métrage de Céline Sciamma. Quelques mois plus tard, ce mercredi 22 octobre 2014, je lis dans Télérama, un papier de Laurent Rigoulet où il évoque le film en mettant le thème en perspective : ce qu'on appelle un vrai article, pour info. Au journaliste, la réalisatrice/scénariste confie qu'elle a tenté de faire un ''récit initiatique pas si éloigné de ceux de Jane Austen ou Jane Campion''. C'est cette phrase qui m'a donné envie d'y aller le soir-même et l'évocation de films comme Foxfire et Entre les murs de Laurent Cantet.


Avis
Séance de 22h10. La majorité des gens, au courant du long tunnel de pubs qui précède ce pourquoi ils ont payé plus de 10 euros, arrivent tous vers 22h30. Au MK2 Quai de Seine, le public est assez homogène d'habitude, sauf ce soir. A la traditionnelle audience des films d'auteurs s'est greffée des adolescents certainement attirés par leur ressemblance avec les filles de l'affiche. Forcément, l'ambiance dans la salle s'en est ressentie. Certains commentaient à voix haute, d'autres, probablement étrangers aux règles en vigueur, filmaient sans gêne l'écran, ça tchipait, aussi. Tout cela a entraîné un concert incessant de ''chuuuuuuuut'' pendant toute la séance. Chiant, mais malheureusement prévisible. Toutefois, malgré cette confusion, c'est bien de réussir à emmener des gens comme cela dans les cinémas pour voir d'autres pellicules que Fast & Furious ou Scary Movie.

Pour commencer, le titre Bande de filles est un brin mensonger. La bande, pour laquelle les personnes citées plus haut sont venues, est seulement évoquée dans la première partie du film. Elles traînent aux Halles, apostrophent des bandes rivales et se battent. Mais, on se focalise rapidement sur Marieme, le personnage principal. A travers elle, Céline Sciamma tente de montrer l'évolution d'une adolescente à travers son appartenance à différents groupes. En la voyant (regardez juste l'affiche) on pourrait penser qu'on suit une jeune de cité. Oui, mais non. Oui, car elle vit dans une cité mais non car son histoire semble universelle. Elle pourrait concerner toutes les adolescents et les adolescents. A travers les différents groupes auxquels elle appartient, Marieme se cherche une identité à la fois vestimentaire et sexuelle. Tantôt ultra-féminine, tantôt garçon manqué. Mais, au-delà de cet aspect concernant pour les jeunes qui ont entre 16 et 20 ans, j'ai surtout été captivé par sa volonté d'affirmation dans un monde profondément marqué par une domination masculine. En un sens, Bande de filles est un film féministe. Il montre les pressions subies par les jeunes filles de la part des garçons. Sauf que Marieme n'a pas envie de reproduire le modèle. Elle veut s'émanciper. Alors elle tâtonne, se trompe, souvent, recommence, encore et à la fin (et ce n'est pas un spoiler) son cheminement ne s'achève pas mais elle a appris des leçons qui lui serviront à grandir. Et c'est là où on en revient à la référence à Jane Campion, réalisatrice qui aime mettre en scène des femmes fortes et indépendantes.

>>> Spring Breakers, les ados, passez votre chemin

En bref : c'est un chouette film engagé, de façon subtile, porté par un scénario efficace et des actrices amatrices convaincantes dans des rôles de composition. Par contre attention à l'effet Spring Breakers où des fillettes pensaient voir leurs stars préférées faire la fête gentiment, cela reste un film d'auteur et il n'est pas question de suivre la vie d'une bande qui met la terreur dans une cité. 

Bonus : si vous aimez les films du genre, regardez Foxfire de Laurent Cantet.

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dimanche 12 octobre 2014

Avis lecture - Au début de François Bégaudeau



Préambule
Cela faisait longtemps que je n'avais pas eu entre les mains un François Bégaudeau. En même temps, j'avais déjà lu la majorité des œuvres de mon écrivain préféré. J'ai donc fait un tour sur son compte Twitter, laissé à l'abandon et j'ai vu ça.


Je l'ai donc acheté. Tout simplement. 

De quoi ça parle ? 

 


Avis
La couverture a le mérite d'être claire. En posant le livre sur mon bureau au travail, l'un de mes collègues m'a dit : ''C'est bizarre un homme qui écrit sur la maternité''. Difficile d'objecter mais, Bégaudeau n'est pas un homme comme les autres. Enfin, si. D'un point physique, il ressemble à ses semblables, il a deux jambes, une tête et deux bras. Sa différence se trouve dans son esprit. Il a une sensibilité certaine pour la gente féminine et cela ne m'a pas choqué qu'il publie un bouquin de la sorte. Et, après l'avoir lu, on ne saurait dire si c'est un homme ou une femme qui se cache derrière les mots. Certes, c'est marqué sur la couverture, mais si ça ne l'était pas, il aurait été impossible de le deviner. Et cela pour une raison simple : les détails. Dans les nouvelles où il est systématiquement question de maternité, il parvient à montrer avec, je l'imagine car je n'y ai jamais été confronté, précision les différentes étapes. Et cela va aussi bien de l'état mental, pré et post-accouchement, à l'état physique décrit avec une justesse impressionnante. Difficile d'imaginer qu'il se soit servi de son expérience. Il a dû enquêter pour en savoir le plus possible sur le sujet et le résultat est plus que réussi.

Voici quelques passages qui ont plus retenu mon attention que les autres. 

Ce que j'aime bien dans les livres de Bégaudeau, car n'est pas la première fois qu'il le fait, ce sont les références à des chansons et à des groupes qui, même s'ils sont connus par ceux qui les connaissent, ne sont pas vraiment connus. Là, il écrit : ''Dans mon iPod je me repassais le même album, et dans cet album la même chanson. Maybe this weight was a gift''. Il fait référence à un album de Nada Surf qui m'a marqué personnellement et je trouvais ça cool. Mais ce n'est ni le lieu ni l'endroit pour parler de moi. D'ailleurs, il cite aussi Linoleum de NOFX à la page 50 et c'est l'un des titres, présent sur une compilation faite pour moi par un camarade de lycée, livrée sur un CD gravé, qui m'a conforté dans mon amour du punk-rock, musique qui a ensuite beaucoup façonné celui que je suis aujourd'hui. A bridge to many.

Dans Au début, l'auteur est lucide. Pour ceux qui l'ignorent, dans les maternités il n'y a pas que des naissances, il y a aussi des morts. Les mères, rarement, les enfants, plus souvent.

''Il a dit : très beau placenta. En langue obstétricienne, très beau veut dire normal. L'absence de très beau veut dire anormal. Qu'il regarde maintenant le coeur sans dire qu'il est très beau veut dire que le coeur est anormal. Tellement anormal qu'il ne bat pas. Stoppé dans son élan à la huitième semaine. Depuis un mois, j'avais un enfant mort dans le ventre.''

La nouvelle qui se trouve entre les pages 84 et 96 m'a particulièrement marqué car elle n'évoque pas un accouchement per se mais une absence de lien entre une mère et sa fille qui lui a été enlevée à la naissance, pour des raisons que je vous laisse le soin de découvrir dans le livre. C'est beau et touchant.

Dans Au début, François Bégaudeau approche presque tout les aspects de la maternité. Même l'adoption homosexuelle. Je regrette simplement qu'il ne se soit pas attardé davantage sur l'essence de la maternité et son côté, malheureusement, inévitable pour les femmes de notre société. Mais comme je ne suis pas du genre à me plaindre, j'ai trouvé un livre qui fait référence à ce sujet. Si tu t'y connais un peu en littérature tu sais duquel je parle.

A qui s'adresse ce livre ?
A ceux qui veulent avoir un enfant. A ceux qui ne veulent pas d'enfant. A ceux qui s'intéressent au point de vue féminin sur le sujet. Aux amateurs de bons livres. 

Conseil de lecture
Surtout pas en regardant Baby Boom. Plutôt dans un parc, assis à côté d'une femme enceinte.

Infos
162 pages
6,60 euros
Lien pour l'acheter

A lire aussi
Avis lecture - La vie est ailleurs de Milan Kundera
Avis lecture - Onze joueurs d'Alexandre Vaillant

Avis lecture - On n'est pas que des poupées, mon premier manifeste féministe & On n'est pas des super héros, mon premier manuel anti-sexiste



Préambule
Il y a quelques jours, je suis allé acheter Au début de François Bégaudeau, au Comptoir des mots, mon repaire de livre à Paris. Et, en arrivant à l'endroit où il faut lâcher de l'argent contre des pages blanches noircies par de l'encre, souvent noir, j'ai vu un prospectus pour une rencontre organisée ce dimanche 12 octobre 2014 dans la librairie située dans le XXe arrondissement de Paris.

Après être rentré chez moi, je me suis dit que j'avais envie de les lire. Et, par chance, le dimanche, une librairie de la Villette était ouverte et avait à sa disposition les deux livres en question.

>>> Les librairies parisiennes entrent en résistance

Avis
C'est très court. Les deux livres, qui s'apparentent plutôt à des BDs, ne contiennent pas beaucoup de signes. Avec le recul c'est normal car ils sont destinés à des enfants. Mais parfois, comme les blagues, plus c'est court mieux c'est. Et là, c'est clairement le cas.

On n'est pas des poupées, mon premier manifeste féministe de Delphine Beauvois et Claire Cantais
Le nom de l'ouvrage a le mérite d'être clair et il remplit son contrat à la perfection. En quelques phrases, les auteures expliquent aux petites filles qu'elles n'ont pas à se soumettre à la doxa majoritaire vis-à-vis de leur genre.

J'ai retenu trois passages :

Être une fille ça ne rime ni avec balayette, ni avec robe à paillettes.

La seconde partie de la phrase correspond tout à fait au documentaire Princesses, pop stars & girl power qui a été diffusé sur Arte, le samedi 4 octobre 2014. Cécile Denjean, la réalisatrice, explique comment des marques ont, grâce à un marketing agressif, ancré dans la société le fait que les filles devaient être des princesses et porter du rose. J'ai eu l'occasion de m'entretenir avec elle au sujet de ce formidable documentaire : Entretien avec Cécile Denjean sur Télé-Loisirs.fr.

Je n'ai pas besoin qu'on vienne me sauver, je peux très bien me défendre toute seule.

Là, on peut penser à l'influence du divertissement dit mainstream. Et je vous laisse penser aux histoires des jeux Zelda et Mario...

 Je serai peut-être une maman... ou pas !

C'est peut-être le passage le plus fort pour moi. La maternité est, de fait, une grosse pression pour les femmes. Pour certains, elles sont juste sur Terre, pour procréer. Et réduire les femmes à leurs organes reproductifs c'est faire preuve d'un archaïsme sans nom. Même si je n'aime pas faire des annonces, il est probable que je m'attarde sur ce sujet d'ici la fin de l'année.

Aussi, à la fin, il y a des portraits de femmes qui ont fait avancer la cause féminine au fil des siècles : Simone de Beauvoir, Louise Michel, Rosa Luxemburg et d'autres. 

On n'est pas des super héros de Delphine Beauvois et Claire Cantais

On ne va pas se mentir, la vie des garçons est moins ''difficile' que celles des filles. Mais, aujourd'hui encore, quand un homme fait preuve de sensibilité, certaines personnes utilisent des épithètes dégradants et se rapprochant de l'homosexualité pour commenter. C'est triste et regrettable. Et la seule phrase du livre que je retiens est celle-ci.

J'ai le droit de pleurer. Bah oui, c'est normal quand on a un chagrin, quand on a mal, quand on est ému, quand on est tellement heureux... ou juste parce qu'on en a envie.

Conseil de lecture
Je vous invite vraiment à acheter ces livres et à le lire avec des enfants.

Infos
Chaque livre coûte 13 euros.
Lien pour acheter les livres

A lire aussi
Avis lecture - d'âne à zèbre de François Bégaudeau
Avis lecture - La vie est ailleurs de Milan Kundera
Avis lecture - Dix-neuf secondes de Pierre Charras

dimanche 5 octobre 2014

Avis lecture - La vie est ailleurs de Milan Kundera



Préambule
J'ai lu La lenteur il y a quelques mois, et j'ai beaucoup aimé. Ensuite, en voyant ce livre dans une librairie, j'ai tout d'abord été attiré par le titre et par le thème : l'adolescence et le passage au monde des adultes.

>>>  Avis lecture : La lenteur de Milan Kundera


De quoi ça parle ?



Avis
J'ai adoré. Kundera a ce style si particulier qui fait qu'on peut à la fois l'aimer ou le détester, comme Bégaudeau. Deux auteurs aux styles clivants. Moi, j'aime les deux. Il y a plusieurs lectures possibles dans La vie est ailleurs. Celle que je m'apprête à vous dévoiler n'a aucun rapport avec le texte de François Ricard placé à la fin du roman. Dedans, il fait une analyse de l’œuvre et m'a, un temps, fait croire que j'étais complètement passé à côté du bouquin. Mais, loin de me laisser influencer, je reste persuadé qu'une œuvre culture n'a pas qu'une seule signification ou un seul objectif. Chacun y trouve ce qu'il était venu chercher.

Ce que j'ai apprécié dans La vie est ailleurs c'est de suivre la façon dont Jaromil, le personnage principal, découvre le monde. Et la découverte va de l'appréhension des camarades d'écoles (les différences de milieux) aux premiers émois amoureux dans lesquels je me suis étrangement reconnu.

A un moment du livre, il observe une jeune femme nue qui prend son bain à travers le trou d'une serrure. Et c'est pour lui un véritable choc qu'il s'empresse, en bon poète qu'il est, de coucher sur le papier. Et on peut lire ceci : ''Il n'était pas assujetti à ce qu'il venait de vivre, mais ce qu'il venait de vivre était assujetti à ce qu'il avait écrit''. Cette phrase est, à mon sens, le but premier de l'écriture qu'il s'agisse d'un roman ou d'une chanson. Moi-même dans ma jeunesse, qui n'est pas si lointaine que cela, j'ai écrit pléthore de textes pour extérioriser à l'écrit des aventures plus ou moins bonnes. Et c'est vrai que coucher des émotions sur papier permet de mieux les appréhender.

A la page 245 j'ai également noté une réflexion intéressante et, à mon sens, juste sur la révolution : ''La révolution la jeunesse forment un couple. Qu'est-ce que la révolution peut promettre à des adultes ? Aux uns la disgrâce, aux autres ses faveurs. Mais ces faveurs-là ne valent pas grand-chose, car elles ne concernent que la moitié la plus misérable de la vie et elles apportent, avec les avantages, l'incertitude, une épuisante activité et le bouleversement des habitudes. La jeunesse a plus de chance : elle n'est pas accablée par la faute, et la révolution peut l'admettre toute entière sous sa protection. C'est le monde des pères qui est précipité dans l'incertitude. Oh ! Comme il est beau d'entrer dans l'âge adulte quand les remparts du monde adulte s'écroulent''.  Mai 68, la révolution des parapluies qui se déroule en ce moment (5 octobre) à Hong-Kong...

Par contre, même si je suis d'accord avec la plupart des propos avancés par Kundera, je ne le suis pas avec ce passage : ''C'est seulement quand il est âgé que l'homme peut ignorer l'opinion de son troupeau, l'opinion du public et de l'avenir. Il est seul avec sa mort prochaine et la mort n'a ni yeux ni oreilles, il n'a pas besoin de lui plaire ; il peut faire et dire ce qui lui plaît à lui-même de faire et de dire''. Dire cela revient à avaliser le fait que pendant ses jeunes années, comprenons la période entre 20 et 30 ans, il faut faire attention à tous ses faits et gestes. Je m'y oppose fermement et c'est d'ailleurs l'une de mes caractéristiques. Combien de fois j'ai lu dans des articles, des tweets ou des messages des personnes qui, s'approchant de la trentaine, regrettaient de ne pas avoir été elles-mêmes à cause de pressions qui émanaient de la Société. Trop de personnes rêvent tellement de s'intégrer et d'être appréciées qu'elles nient leur for intérieur pour adopter un comportement superficiel et consensuel.

Je ne vous gâche pas les passages où il rencontre sa première copine, où il fait l'amour pour la première fois et où il découvre la jalousie maladie. Ce sont mes préférés.

Il y a aussi un axiome important sur la relation entre Jaromil et sa mère qui ne supporte pas de le voir prendre son envol mais cet article est déjà trop long et je vous laisse le découvrir en vous procurant ce très bon livre qui mérite d'être lu.

Conseil de lecture
En mouvement.

Infos
463 pages
8,40 euros

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Avis lecture - Onze joueurs d'Alexandre Vaillant (Justin(e))



Préambule
Alexandre Vaillant est le chanteur et le principal auteur des paroles de Justin(e). Justin(e), c'est un groupe de punk-rock formé à Treillières (44). Si vous ne les connaissez pas encore, inutile de vous les présenter. Mais, en une phrase on peut dire que c'est le meilleur orchestre de punk-rock français de l'Hexagone (à égalité avec les Zabriskie Point dont ils sont les descendants). Onze joueurs est une explication de certaines paroles issues des 4 albums du groupe.

De quoi ça parle ?



Avis 
Avant même de lire le livre, j'ai été séduit par la couverture. Elle fait référence à celle de Jouer juste, le premier roman de François Bégaudeau qui était le chanteur de Zabriskie Point, groupe qui, comme dit plus haut, a grandement influencé Justin(e). Les deux sont des passionnés de foot et sont, à mon sens, des génies, au sens propre du terme, mais ce n'est pas le sujet.

Onze joueurs est compliqué à lire. Ce n'est pas un bouquin à mettre dans les mains de n'importe qui. Les premières entrées présentent des concepts difficiles à comprendre pour les non-initiés, comme moi. Heureusement, dans d'autres parties du livre, des idées sont amenées de façons plus accessibles. Parmi les points qui m'ont marqué, il y a celui sur les groupes sujets et les groupes assujettis, thèse développée par Félix Guatarri. Voici un extrait.

''Les groupes assujettis le sont parce qu'ils se donnent, ou acceptent, des maîtres. La hiérarchie, l'organisation pyramide qui caractérise ces groupes empêchent alors toute créativité et oblige l'ensemble du groupe à se rabattre sur des énoncés stéréotypés. Les groupes sujets, au contraire, conjurent les hiérarchies et deviennent agents de leurs propres énonciations.''

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J'ai aussi été captivé par la ''pédagogie institutionnelle'' de Fernand Oury imaginée pour lutter contre ''l'école-caserne''. L'école-caserne c'est ce qu'une majorité des gens ont connu. C'est à dire la relation hiérarchisée entre les élèves et le maître. L'idée est de proposer un système de classe coopérative comme l'a fait l'école de Neuville.

''Contre le couple ''maître-élève'', contre des relations duelles souvent propices à la régression, à la manipulation ou à la fascination, la pédagogie institutionnelle développe une organisation, contourne les cloisonnements et les faces à faces traditionnels par un ensemble de lieux, de limites et de lois élaborés collectivement.''

J'ai aussi retenu l'entrée sur Jacques Rancière dont j'ignorais jusqu'à présent l'exsitence. Et surtout, ce passage sur la démocratie.

''Nous ne vivons pas dans des démocraties. Nous vivons, dans ''des États où le pouvoir de l'oligarchie est limité par la double reconnaissance de la souveraineté populaire et des libertés individuelles''*. En tenant compte du fait que ces libertés ne sont pas des cadeaux de la classe dominante mais le résultat de combats successifs pour leur existence et pour leur maintien. Régime parlementaire ou encore régime représentatif ne sont donc pas le résultat d'une adaptation de la démocratie aux temps modernes, à l'accroissement de la population ou à la taille d'une nation, mais une autre manière pour les élites ''naturelles' de conserver l'exercice du pouvoir.'' Ce passage devrait parler à ceux qui trouvent qu'il n'y a pas de différences entre les présidents de gauche et de droite.

*cet extrait est tiré de La haine de la démocratie de Jacques Rancière

Comme l'indique bien la 4ème de couverture, le livre ''survole les travaux de différents auteurs''. Il ne s'agit là que d'amorce qui visent à titiller la curiosité des lecteurs. Ca a fonctionné avec moi par rapport aux passages présentés plus haut.

Conseil de lecture 
Si des livres peuvent se lire dans le métro ou dans un espace bruyant celui-ci nécessite une véritable concentration. Donc, au calme.

Infos
85 pages
7 euros
Vous pouvez vous le procurer sur le site de l'éditeur : I Read Books.

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