RETROUVER UNE PROF

J'ai voulu retrouver une professeure d'anglais qui a marqué ma scolarité.

Et si tu devenais végétarien ?

Découvrez l'infographie sur le vegétarisme en France et une vidéo sur le végétarisme à Paris

Avis - d'âne à zèbre de François Bégaudeau

Pourquoi Vincent Delerm ne chante pas plus fort ? Pourquoi la jalousie c'est du vol ?

dimanche 28 décembre 2014

Avis série - Transparent de Jill Soloway



Préambule
Je n'ai jamais regardé une série américaine parce que je suis tombé dessus à la télévision. Ca a toujours fonctionné par le bouche-à-oreille. C'est ce qui est arrivé pour toutes les séries que je regarde en fait. A chaque fois, quelqu'un m'a dit : ''Hey, tu devrais regarder [série] c'est cool''. Toutefois, je ne m'exécute pas systématiquement. L'action ou l'absence d'action dépend de l'émetteur de la recommandation. Typiquement, la personne qui m'a fait découvrir The Office, je l'écoute les yeux fermés. Là, c'est quelqu'un qui connaît à peu près mes goûts - car cette personne m'a conseillé d'aller voir God Help The Girl - qui m'a parlé de Transparent. Elle m'a pris par les sentiments en me disant que c'était une série LGBT friendly. Ça a suffi pour me convaincre.

De quoi ça parle ? 
L'histoire de base c'est Mort qui s'apprête à révéler à ses trois enfants qu'il est transgenre. Il aime s'habiller en femme. Ensuite, nous suivons l'histoire de ses trois enfants qui ont tous des vies compliquées où ils se cherchent. Je vous l'accorde, je ne suis pas un bon pitcher, c'est pour ça que je ne joue pas au baseball.



Avis
L'histoire est très prenante, c'est drôle, la bande-originale est sublime et les images sont belles, bref : ça défonce. Mais j'étais triste, car je pensais au moment où j'allais arriver à la fin de la saison 1. C'était frustrant tellement c'était bon. Avec cette série, Jill Soloway, la créatrice, est parvenue à allier des thèmes tabous à des rires francs. Pour son rôle de Maura, Jeffrey Tambor mérite clairement une distinction. Il est époustouflant en père qui a peur de faire sa révélation à ses enfants. Au-delà de lui, il y a aussi, Gaby Hoffman dans le rôle d'Ali. Son rôle dans Girls est frustrant car on ne la voit pas beaucoup. Et là, elle peut exprimer tout son talent et c'est jouissif. Et puis pour ajouter encore à la réussite de Transparent, le générique est simplement magnifique.



Quant aux musiques diffusées pendant les épisodes, elles sont aussi magnifiques. Visitez ce site pour les découvrir. Un vrai régal pour les oreilles.



Et puis pour dire un mot sur les images, elles sont juste abusées. On dirait un film. Je crois n'avoir jamais vu une qualité de plans comme ça dans une série. C'est fou. Enfin, le plus important, le thème. Je suis trouve ça super cool d'aborder des thèmes LGBT dans une série. Ça fait vraiment du bien.

Le trailer :



Et jetez également un oeil à l'interview de la créatrice sur le site de Télérama : ''Transparent est en train d'aider la cause trans à travers le monde''

  
A lire aussi : 

Top 5 des infos méconnues sur les joueurs du SCO d'Angers

 Ce top est né d'une discussion par sms avec mon gars soin Maximilien.



1. Quel est le joueur le plus riche du club ?
Réponse : Rayan. Ouais, parce qu'il est sacrément Frikeche.

2. Qui est le patron de l'équipe ?
Réponse : Alexandre. Bah ouais, c'est Letellier.

3. Le joueur inconnu. Quand ils le voient, les gens disent toujours, c'est qui ? C'est Diallo.


4. Il y a un joueur qui aurait voulu devenir journaliste... c'est Abdoul. Il aime tenir une Camara.

5. Quel est ce défenseur qui n'aurait jamais pu être gardien ?
Réponse : Vincent. Bah oui, il est Manceau.

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dimanche 14 décembre 2014

Thor (infographie)


dimanche 7 décembre 2014

Avis cinéma - God help the girl de Stuart Murdoch (Belle & Sebastian)

Préambule
Un jour, une collègue de travail m'envoie une bande-annonce en me disant qu'elle devrait me plaire. Je clique. Et je tombe là-dessus.



Juste après l'avoir remerciée, j'ai donc posté ceci sur Twitter :

J'ai accroché dès les premières secondes en voyant cela :


Ensuite, le reste de la bande-annonce a fini de me convaincre d'aller le voir. Mais comme il fallait attendre le 3 décembre pour y aller, j'ai patienté en allant jeter une oreille à la bande-originale. Et là... je suis devenu accro. C'est probablement la meilleure ost que j'ai eu l'occasion d'entendre - désolé (500) days of Summer tu te retrouves deuxième -. Et elle est bien car elle correspond complètement au film. Et les musiques sont vraiment très belles. Résultat, cette semaine, j'ai dû l'écouter une vingtaine de fois. En fait, je n'ai écouté que ça, au travail, dans le métro, chez moi. Et le mercredi 3 décembre est arrivé.

Avis
C'est un très beau film. C'est intéressant car en écoutant la bande-originale (où il y a des extraits du film entre chaque titre), j'avais déjà un peu l'impression d'avoir vu le long-métrage. Que ce soit clair, l'histoire n'est pas le point fort. Ce que j'ai apprécié, c'est la façon dont le réalisateur montre comment se forme un groupe. Sinon, l'histoire d'anorexie du personnage principal n'est pas du tout fouillé. Le personnage joué par Olly Alexander est l'archétype du garçon qui écoute Belle & Sebastien et The Smiths. Un gars un peu timide, avec un physique passable mais un grand cœur. Un gars qui n'osera jamais déclarer sa flemme a une fille qu'il apprécie et couchera ses déboires sur papier en s'accompagnant à la guitare.

Concrètement, il s'agit d'une succession de ''clips'' qui viennent illustrer les chansons. Ainsi, des fois, sans prévenir, ils se mettent à chanter. On peut dire qu'il s'agit d'une comédie musicale car il y a aussi des chorégraphies. Fait amusant, le line-up complet ressemble à celui de Belle & Sebastian si vous avez déjà eu l'occasion de les voir sur scène.


En fait c'est simple, si vous n'aimez pas les belles mélodies, ce film n'est pas fait pour vous. Mais si vous aimez ça, cela devrait vous plaire. D'ailleurs, rien à voir, mais le film m'a presque donné envie de faire un tour en Écosse.

Observation
Je me suis rendu compte que le film était déjà sorti en Dvd au Royaume-Uni et aux USA. Étrange que les sorties n'aient pas été alignées partout.

Avis lecture - Lettres à Fanny Brawne de John Keats



Préambule
J'ai vu Bright Star lors de sa sortie en France en 2010. J'ai été touché par ce film magnifique aussi bien au niveau de l'histoire que des images. Fait amusant, en cours - j'étais alors en LLCE Anglais - nous avons parlé de John Keats dans le cadre d'une leçon de littérature. Et à l'époque, je me rappelle qu'une bande de filles étaient tombées amoureuses de ses mots et de ses poèmes. 4 ans plus tard, je suis tombé par hasard sur ce livre.

De quoi ça parle ? 
Le titre est assez clair.


Avis
C'est beau. John Keats est malade et Fanny Brawne est le seul élément qui le pousse à se battre. Ses lettres sont écrites avec ses larmes et sa souffrance est très perceptible dans ses mots.

''La santé est le Paradis de mes rêves et vous en êtes la Houri - je crois que le mot s'emploie indifféremment au singulier et au pluriel. Si ce n'est qu'au pluriel, n'importe, vous en représenterez un millier.''

Voici un autre exemple de déclaration d'amour suite, a priori, à une lettre de Fanny où elle doute de l'amour de John Keats.

''Mon enfant chérie, je vous aime à jamais et sans réserve. Plus je vous ai connue plus je vous ai aimée. Et de toutes façons - mes jalousies mêmes ont été des agonies d'amour et dans les plus violents accès que j'en ai eus, je me serais fait tuer pour vous. Vous êtes toujours nouvelle. Le dernier de vos baisers est toujours nouvelle. Le dernier de vos baisers est toujours le plus doux ; votre dernier sourire le plus brillant et le dernier de vos mouvements le plus rempli de grâce.''

Au fil des lettres, Keats est devenu très possessif jusqu'à en devenir ridicule.

''Ai-je le droit de désirer que vous soyez malheureuse à cause de moi ? Vous me pardonneriez de le désirer si vous saviez le désir passionné que j'ai de me sentir aimé de vous ; et pour m'aimer comme je vous aime, vous ne devez penser à personne qu'à moi, et encore moins écrire cette sentence. J'ai eu un vrai choc en entendant dire que vous alliez seule en ville. Pourtant je m'y attendais. Promettez-moi de ne pas le faire encore... jusqu'à ce que j'aille mieux.''

Si les mots de Keats sont beaux, pendant la lecture des lettres, j'ai imaginé à quoi il ressemblait. Et je voyais un homme faible, amaigri, baignant dans son vomi et son pipi en train de déprimer et se lamenter et j'ai trouvé cela assez pathétique. Mais le malheur a souvent entraîné les plus beau écrits.

Pour qui ?
Ceux qui ont vu Bright Star.

Conseil de lecture
Dans la campagne anglaise.

Infos
100 pages, 6,50 euros
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vendredi 5 décembre 2014

La vie (compliquée) de Thor


dimanche 30 novembre 2014

Avis lecture - De l'art de mal s'habiller sans le savoir de Marc Beaugé



Préambule
La télé est un média de masse. Et par définition un média de masse est populaire. Ainsi, et il vous suffit de tendre l'oreille dans le métro pour le remarquer, souvent la télé est au centre des discussions. Hier encore, j'entendais des femmes parler d'un reportage de 7 à 8. C'est bien plus rare d'entendre des gens converser sur un article de Télérama. C'est bien dommage d'ailleurs. Pour faire sa promo, la petite lucarne est le meilleur endroit. En quelques minutes, vous pouvez exposer votre produit à des centaines de milliers, voire des millions de téléspectateurs. Efficace. Je n'ai jamais entendu Marc Beaugé parler de son livre dans Le Supplément de Canal + mais ses chroniques en plateau m'ont donné envie de lire son livre sur lequel je suis tombé par hasard dans une libraire.

Avis
C'est drôle. Vraiment très drôle. Toutefois, je suis persuadé que c'est une question de perception. Moi, ça m'a fait rire car, je pense avoir assez de recul et ne suis concerné par aucune des entrées du livre. Aussi, j'apprécie pas mal l'arrogance des propos, une arrogance qui me fait penser à celle de la chanson Mauvais garçon de Naast. Le mec est assis sur son piédestal, qu'il s'est construit lui-même, et il juge les gens. Mais, encore une fois, c'est fait d'une façon drôle. C'est tellement amusant que je me suis retrouvé à pleurer de rire dans le métro.

''Est-ce bien raisonnable d'abuser du terme dandy ?'' Le dandysme se retrouve régulièrement accolé à une tripotée de célébrités mâles : ''Frédéric Beigbeder, Nicolas Bebods, Thomas Dutronc, Ali Baddou, Michel Denisot, Benjamin Biolay, Jean Dujardin, Edouard Baer, Ariel Wizman''. […] Transformé en gadget éditorial, le terme dandy n'a donc plus guère de sens et certainement plus la moindre valeur. Au vrai, il semble que chaque puisse désormais prétendre à ce statut, dès lors qu'il ne se trimbale pas en permanence vêtu d'un bas de survêtement gris chiné et d'un marcel taché de sauce samouraï. […] On sait, depuis que Barbey d'Aurevilly et Baudelaire se sont penchés sur la question, que le dandysme est davantage une manière d'être de que de paraître. Ainsi, contrairement à ses imposteurs du moment, le vrai dandy n'est jamais à la mode. Il n'aime pas, ne travaille pas, ne se montre pas, ne brûle pas de billet de 500 francs à la télévision et joue certainement très mal de la guitare manouche. Autant dire que le vrai dandy est mort et qu'il doit aujourd'hui se retourner dans sa tombe, le pauvre homme.''

 Ce passage est plus que désopilant.

''Est-ce bien raisonnable de laisser sa cravate desserrée ? Exerçant leur art sur TF1 ou M6 de The Voice à la Nouvelle Star, les stylistes des émissions de télé crochet disposent d'une batterie de techniques redoutables pour décrédibiliser les candidats et les membres du jury qu'ils habillent. Ansi aiment-ils les affubler de pantalons moulants, de costumes satinés, de chapeaux colorés ou de vestes en cuir impossibles. Mais leur coup préféré consiste encore à les équiper d'une cravate, tout en s'abstenant d'en serrer le nœud. Plusieurs semaines durant, le pauvre Louis Bertignac, se présenta donc chaque samedi soir sur TFI, accessoirisé d'une cravate dont le nœud gisait au niveau de son plexus, aligné de façon quasi parfaite avec ses deux tétons. Imperceptiblement, ces trois points-là formaient ainsi une ligne droite, que l'on pourrait considérer, à bien des égards, comme la ligne d'amarrage du mauvais goût.''

J'ai corné beaucoup de pages, en général c'est bon signe. Mais je ne vais pas vous gâcher le plaisir de la lecture, les deux cités plus haut devraient vous convaincre.



Conseil de lecture
En regardant Nouveau look pour une nouvelle vie sur M6.

Infos
167 pages
8,95 euros
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A lire aussi
Avis lecture - Eloge de la bicyclette de Marc Augé
Avis lecture - Le moindre mal de François Bégaudeau

Saint Nicolas est arrivé en bateau

Un bateau est stationné à une trentaine de mètres du rivage. Le drapeau espagnol flotte au sommet du mat. Le soleil, généreux pour la saison, éclaire la scène. Entouré par une tripotée de cadeaux et de Zwarte Piet, Saint Nicolas fait des signes de la main à la centaine de personnes, dont un tiers d'enfants postés au bord de l'eau. L'excitation est grande et une franche atmosphère positive se dégage de cette scène. Nous nous approchons pas certains de comprendre. Une locale nous explique que l'arrivée de Saint Nicolas en bateau est une tradition ici, à Amsterdam. La musique festive sort des enceintes trop petites pour l'occasion et les enfants se bousculent pour toucher la main du vieux monsieur venu apporter des bonbons. Les parents, bien que trop vieux pour encore y croire ont des sourires gravés sur le visage. Alors nous aussi nous sourions, parce qu'un sourire est communicatif. Saint Nicolas peine à se frayer un passage parmi la foule dense et dissipée. Finalement, au bout de quelques dizaines de minutes il va y parvenir et disparaître dans une maison adjacente laissant ses lutins assurer le service après vente.







Le raté de Ségolène Royal sur le vélo (VIDEO)



Ségolène Royal était invitée sur le plateau d'On n'est pas couché (France 2), ce samedi 30 novembre. En sa qualité de ministre de l'environnement, elle a été interrogée à ce sujet. A un moment de son entretien, Stéphane Guillon, présent autour de la table, l'a alpaguée sur la nécessité de développer davantage les voitures électriques en accès libre comme l'autolib. Suite à ce propos, Philippe Geluck, est intervenu pour expliquer que le vélo était le meilleur moyen d'endiguer l'augmentation de la pollution. Ségolène Royal a pris cette remarque à la légère et s'en est amusée comme vous pouvez le voir dans cette vidéo.


Cette séquence est certainement passée inaperçue pour la plupart des téléspectateurs présents ce soir-là devant leur télévision. Moi, elle m'a agacée. L'environnement ce n'est pas drôle, ça ne doit pas être un motif de plaisanterie. Là, elle parle de journées sans voiture en rigolant. Son rire avalise le fait que les voitures sont indispensables aux humains. C'est faux, plusieurs villes d'Europe prouvent qu'on peut faire sans ou avec moins. Copenhague, Hambourg, Amsterdam.

''Tant qu'il y a beaucoup de voitures, le vélo est dangereux'', dit-elle avec beaucoup d'assurance. Ensuite, elle dit que c'est un cycle sans fin. Non. Le raisonnement est simple. Plus il y aura de vélos moins ce sera dangereux et cela pour une raison très facile à comprendre. Plus les automobilistes seront habitués à la présence des vélos plus ils y feront attention. C'est une question d'habitude. un exemple. A Paris et à Angers aussi (je ne suis au fait des législations dans les autres villes) on peut prendre à vélo en sens inverse une rue en sens unique pour les voitures. Au début, cela peut surprendre, mais la démarche est si répandue à Paris que les automobilistes parisiens s'habituent de plus en plus à voir arriver en face d'eux des bicyclettes.

>>> Faire du vélo à Paris, c'est dangereux ? 

Il ne faut rien attendre des autorités même si en la matière, une ville comme Paris a fait de belles avancées avec la multiplication des pistes cyclables et des limitations de vitesses dans les zones sensibles. Mais pour espérer un changement des comportements il faut commencer par soi-même. Ainsi, au lieu de se plaindre des comportements néfastes des automobilistes, il faut enfourcher un vélo pour poursuivre l'évolution des mentalités. Et un jour qui sait, on sera une vingtaine à attendre que le feu passe au vert sur les Grands Boulevards.



A lire aussi
Avis lecture - Eloge de la bicyclette de Marc Augé

dimanche 16 novembre 2014

Avis lecture - Atlas des préjugés de Yanko Tsvetkov


De quoi ça parle ?
Si des titres de livres restent assez mystérieux, celui-ci est assez clair. Il est question des préjugés des habitants d'un pays envers les autres imaginés par Yanko Tsvetkov. Et ce point est important, il ne s'agit pas d'une étude scientifique mais plus de ressentis.

>>> Avis lecture - Il est de retour de Timur Vermes

Avis
La pastille posée sur la couverture par l'éditeur est un peu mensongère. Le livre est présenté comme un objet drôle. Ce n'est pas tout à fait le cas. Certaines cartes sont drôles, c'est vrai, c'est le cas de celle de la vision du monde des Russes ou celle de la perception de la planète par les Américains. Si les cartes, très colorées et légendées avec humour sont l'hameçon pour enclencher un acte d'achat, les textes sont plus intéressants. Yanko Tsvetkov parle d'histoire et donne beaucoup sont avis.

''Si nous rejetons le prêt-à-penser ressassé dans toutes les manifestations de relations publiques et les campagnes de pub, et si nous assumons nos propres choix, nous éviterons de juger à la hâte et, j'en suis sûr, nous vivrons mieux. Dans ce monde interconnecté, où l'information se répand plus vite que la pensée, les préjugés ne sont peut-être rien d'autre qu'un effet secondaire de notre paresse intellectuelle.''

Dans un autre passage, il parle des cartes dessinées au Moyen-âge. Voici un texte écrit à l'époque :

''C'est en Extrême-Orient que vit la tribu du Yeti, dont les disciples font preuve d'ingéniosité : quand ils sont couchés, leurs pieds sont tellement grands qu'ils leur servent de parasols, réduisant ainsi les risques de mélanome. [...] Le pays le plus intéressant est la Scandinavie du Nord, peuplée d'hommes à tête de chien. On ne sait pas bien si ces créatures existent vraiment, mais le problème qui les entoure est d'ordre théologique : ont-ils une âme ? et si on les convertissait au christianisme, pourraient-ils être sauvés ?''

Ce qu'il faut noter, c'est l'absence de vérification des informations. Un simple tour à cheval dans ces contrées leur aurait prouvé qu'ils racontaient des balivernes. Mais, comme à l'époque, c'était bien plus compliqué de voyager, personne ne le faisait et croyait sur paroles ces balivernes. 

>>> L'interview de François Hollande interdite aux moins de 18 ans

Il y a aussi tout un passage où il fustige Silvio Berlusconi et termine comme ceci :

''On dirait qu'en Europe la vénération de l'intelligence vacille au profit d'une adoration plus sensuelle de personnages mythiques. Vous ignorez peut-être comment gérer la crise financière, mais si on voit en vous un type qui sait baiser, présentez-vous aux présidentielles, vous avez toutes les chances d'être élu.''

Ce propos, que j'approuve, répond à ce qu'a dit Mathieu Kassovitz dans le On n'est pas couché, diffusé sur France 2 ce samedi 15 novembre. Il parlait de la façon dont certaines femmes voyaient les hommes politiques comme des dieux. Attention, il ne s'agit bien entendu pas d'une vérité générale prouvée par une enquête mais le charisme que semblent exercer certains sur les femmes corrobore en partie l'assertion. Il suffit de regarder deux couples : Gayet/Hollande et Bruni/Sarkozy. Je suis le premier à dire que le physique ne compte pas mais tout de même, il reste une accroche et dans le cas des deux hommes cités, leurs responsabilités, plus visibles que leur physique, ont probablement eu un impact indéniable.

Pour terminer, une photo d'une carte du futur imaginée par l'auteur :


Conseil de lecture
Pendant un voyage à l'étranger.

Infos
79 pages, 14,90 euros
Lien pour l'acheter

dimanche 9 novembre 2014

Avis théâtre - Fugue en L mineure de Léonie Casthel



Préambule
Après avoir été déçus par un seule en scène féminin aux textes éculés, nous avons (avec Gaëlle) décidé de faire un tour vers le théâtre traditionnel. Celui ou des comédiens jouent sur scène. Et puis à Paris, l'offre est pléthorique. Cela a commencé avec Sans filtre de Laurent Baffie, assez populaire, et nous avons enchaîné avec Fugue en L mineure, beaucoup moins populaire mais bien plus intéressante. Comme je viens de le dire, l'offre est très importante dans la capitale, alors le premier endroit où nous avons cherché est le Théâtre de Belleville, lieu où nous étions allés voir une pièce de François Bégaudeau il y a quelques mois. C'était le jour de la première de la pièce dont il est question ici.

De quoi ça parle ?
Description officielle : ''En errant seule lors d'un voyage interdit, ELLE croise et recroise les souvenirs de son père, sa soeurs, ses camarades de classe, sa mère. Autour d'une jupe trop courte, le désir de séduire, la place du corps, l'amour paternel, l'interdit et l'obsession sexuelle sont évoqués comme autant de fantômes qu'ELLE laissera peu à peu derrière elle. Un voyage initiatique express clignotant comme un néon rouge''.

Avis
On sort de Fugue en L mineure bouleversé. C'est fort. Les propos sont forts. Il est question de féminisme. Mais pas du féminisme rentre-dedans et agressif qui donne tout sauf envie de s'y intéresser. Les textes signés par Léonie Casthel sont subtils et joués à la perfection par les acteurs, la jeune Lola Roskis Gingembre en tête. On suit son personnage, dont on ne connaît pas le nom, subir les propos sexistes de son père, observer la situation catastrophique de sa mère vis-à-vis de son mari, et ses discussions avec sa grande soeur et une copine de l'école qui tournent autour de la féminité. Il y a des pièces qui parlent du passé, il y a des pièces dont le seul but est de faire rire et puis il y a cette pièce, bien ancrée dans le présent, qui sert à faire progresser les mentalités avec brio.

C'est pour qui ?
J'étais en adéquation avec les propos, donc cela m'a conforté dans mes opinions par rapport à ce sujet, toutefois je pense que cette pièce peut-être très instructive pour ceux qui pensent encore qu'il y a un sexe fort.

Infos
Dépêchez-vous, la pièce se joue seulement jusqu'au 18 novembre 2014 au Théâtre de Belleville.
Dimanche et lundi à 20h30, mardi à 19h.
Plus d'infos : Théâtre de Belleville

A lire aussi :
Sans Filtre de et avec Laurent Baffie

Avis lecture - Eloge de la bicyclette de Marc Augé



Préambule 
J'aime bien le vélo, surtout depuis que j'ai compris que c'était un objet de révolution. J'en parle dans ces articles :
- Je roule donc je suis
- Faire du vélo à Paris, c'est dangereux ?
- Pignon fixe ou roue libre ?

Aussi, quand je vais acheter un livre précis en librairie, je m'accorde le plaisir de flâner dans les rayons où je m'offre la liberté d'avoir un coup de coeur pour des titres et des couvertures ; c'est ce qui est arrivé avec ce livre.

De quoi ça parle ?



Avis
C'est court mais c'est bon. Ce livre est divisé en quatre parties : le mythe vécu, la crise, l'utopie et le retour sur terre. La plus intéressante est la troisième, car l'utopie est plaisante, elle fait rêver, elle évoque un idéal qui semble inaccessible. D'après le Larousse, "l'utopie est une construction imaginaire et rigoureuse d'une société''. Donc, et il semble important de le préciser, une utopie ne concerne pas seulement sa personne mais tout un ensemble. Ainsi, dire : ''J'aimerais être une star de télé-réalité'', n'est pas une utopie mais un rêve. Maintenant que c'est dit, on peut parler de l'utopie évoquée par Marc Augé. Je la partage à 100 % et accroché à une barre de la ligne 2, je me suis imaginé dans le monde qu'il décrit et me fait envie. Un monde où le vélo a pris le pouvoir et a des effets positifs sur le reste de la société. Je pourrais recopier tout le chapitre mais cela serait trop long alors voici simplement un extrait.

''Toute circulation automobile à l'intérieur de la ville étant interdite, l'ensemble des espaces de circulation s'est considérablement agrandi grâce à la suppression des places de stationnement. Les véhicules à statut dérogatoire, les trams, les bus et les taxis se déplacent donc aisément sur leurs voies propres ; pour le reste, la chaussée appartient aux cyclistes, comme les trottoirs aux piétons. [...] Les puissances pétrolières ont de moins en moins de clients. Tout semble se passer comme si le polythéisme cycliste avait subverti le monothéisme pétrolier.''

Dans les autres pages, l'auteur évoque un sentiment que j'ai ressenti il n'y a pas si longtemps quand j'ai fait du vélo à Paris pour la première fois.

''La bicyclette est l'occasion d'une expérience inédite : elle permet de réévaluer les distances et de faire des rapprochements que les transports publics interdisent, dans la mesure où ils suivent des itinéraires fixes. A bicyclette, plus de changements, plus de correspondances. On se glisse subrepticement dans une autre géographie, éminemment et littéralement poétique puisqu'elle est l'occasion de contacts immédiats entre lieux que d'ordinaire on ne fréquentait que séparément, et qu'elle apparaît ainsi comme la source des métaphores spatiales, des rapprochements inattendus et des courts-circuits que ne cesse de susciter à la force du mollet la curiosité réveillée des nouveaux promeneurs.''

Pour ceux qui n'ont pas encore osé sauter le pas, faire du vélo est un véritable sentiment de liberté difficile à exprimer avec des mots et ce livre donne vraiment envie de monter sur une selle et de pédaler pendant des heures.

C'est pour qui ?
Tous ceux qui ont des jambes et des bras.

Conseil de lecture
Pas sur un vélo, c'est dangereux.

Infos
91 pages
5,10 euros
Lien pour l'acheter

samedi 8 novembre 2014

L'interview de François Hollande interdite aux moins de 18 ans

Un journaliste est un écrivain raté. Cette phrase bien connue est discutable mais pas complètement fausse. Nombreux sont les journalistes, visibles ou non, qui ont pris la plume pour s'exprimer ailleurs que chez leur employeur. Si la curiosité et la recherche des informations est un plaisir, les coucher sur papier pour les transmettre au public est aussi, en tout cas pour moi, un vrai plaisir. En France, on parle d'articles ou de papiers - terme davantage utilisé dans les rédactions - quand chez nos amis anglais ils parlent de story ; histoire dans la langue de Molière. Un journal, en ligne ou papier, est un ensemble d'histoires livrées aux lecteurs. Souvent, les nouvelles pourraient être résumées par des quelques points clés, comme le fait le site du Daily Mail, qui, à juste titre, estime que tous ses lecteurs ne sont pas passionnés par la lecture.


La lecture est censée être un plaisir et réduire des informations à une succession de tirets sans âme est une hérésie. Le journaliste doit aimer écrire, c'est une condition sine qua non pour fidéliser un lectorat qui avec la multiplication des sources sera de plus en plus exigeant.

J'adore écrire et cela nous emmène au titre de l'article par rapport auquel vous avez cliqué. Cet entretien est fantasmé, il n'a jamais été donné et il est sorti tout droit de mon imagination. Dans cette fausse entrevue, François Hollande, actuel président de la République, parle de ses relations intimes avec Valérie Trierweiler, son ancienne compagne. A l'époque où j'ai rédigé ces lignes, le couple était encore ensemble et Julie Gayet n'avait pas encore pointé le bout de son nez. L'entretien ne sera jamais lisible sur internet car les propos sont crus et ne doivent pas être accessibles aux plus jeunes et aux âmes sensibles.

Super, des nouvelles, c'est le nom de mon premier recueil de nouvelles. Parmi cette trentaine de pages il y a l'entretien cité plus haut et quelques nouvelles sur des thèmes divers et variés. Si votre curiosité a été aiguisée, n'hésitez pas à me contacter pour avoir Super, des nouvelles, entre les mains. Envoyez-moi un mail à hapou [AT] hotmail [POINT] fr pour arranger tout cela. Inutile de chercher un prix, il n'y en a pas.


dimanche 2 novembre 2014

Avis lecture - Le moindre mal de François Bégaudeau



Pré en bulles
François Bégaudeau est mon écrivain préféré. L'assertion est simple, vérifiée à plusieurs reprises et expliquée ici. Quand on aime un auteur, on a envie de tout lire, ce que je fais. Problème, au bout d'un moment il n'y en a plus. C'est là où je me suis rendu sur son site et ai découvert Le moindre mal sorti à la rentrée. Ce bouquin est sorti dans le cadre d'un mouvement qui s'appelle Raconter la vie.

De quoi ça parle ?



Avis
C'est court. C'était le projet de la commande. Les amateurs du style de Bégaudeau seront ravis. Ca va vite et c'est précis. Le plaisir est total. Comme vous pouvez le voir sur la quatrième de couv' ci-dessous, cela parle d'Isabelle, infirmière à Figeac. Enfin, surtout de son travail. D'elle on connaît seulement ses ascendances. Après justement l'avoir présentée, on découvre, avec force détails la journée type de cette femme. C'est presque irrespirable, on se demande comment elle fait pour tenir le coup. La pression est grande, la reconnaissance faible et les conditions de travail mauvaises. La chance qu'ont les patients c'est sa passion pour son métier. Elle voit bien que la situation des hôpitaux publics évolue pour se transformer en entreprises pour faire du profit mais ça ne l'intéresse pas. Pour elle, soigner est un sacerdoce auquel elle ne souhaite pas se soustraire.

Un passage m'a plus marqué que les autres :

''On travaille à effectif constant ; à effectif constamment insuffisant. Dans le public la mode des créations de poste est en train de passer.  [...] Peu de soignantes ont à faire beaucoup. Donc elles font vite. Expédient. Brusquent. Deviennes virulentes, parfois insultantes. A une qui réclame d'aller aux toilettes, on répond qu'elle n'a qu'à faire au lit, on viendra changer la couche. [...] Consciente qu'à ce jeu on bascule vite dans la maltraitance, la hiérarchie organise des demi-journées de formation où les soignantes s'entendent rappeler qu'elles doivent prendre leur temps pour la toilette. Les intéressées font valoir que le temps est précisément ce qui manque. Le formateur invite alors à limiter les dégâts, c'est-à-dire ne pas basculer dans la maltraitance et la boucle est bouclée.''

Anecdote : j'ignore si c'est fait exprès mais dans le livre, plusieurs noms qui pris séparément ne représente rien ont fait tilt une fois réuni : Judor, Ramzy, Debouse et Dupieux. Les trois premiers font penser à H, série qui se passe dans un hôpital. Les deux premiers et le dernier font penser à Steak

>>> La genèse du livre sur Transfuge.fr


C'est pour qui ?
Les gens comme moi qui s'intéressent à la vie des autres mais pas dans le sens malsain et voyeur du terme.

Conseil de lecture
Dans la salle d'attente d'un hôpital public.

Infos
74 pages
5,90 euros
Lien pour l'acheter

A lire aussi :
Avis lecture - Au début de François Bégaudeau
Avis lecture - Onze joueurs d'Alexandre Vaillant

Ces frontmen qui m'ont vendu du rêve (Future Islands, Touché Amoré, True Colors...)



Résumer la musique à une cassette, un 7'', un 12'', un cd ou un mp3 est réducteur. Très. Ces supports sont simplement des moyens de donner envie de voir un groupe ou une personne en concert, là où on ne peut pas tricher. Certes, certains utilisent des aides tels que les vocoders sur scène mais j'ai la chance de ne pas aimer ce genre de musique. Un concert (et par extension une tournée) est l'aboutissement d'un travail commencé au moment où la première note et le premier mot ont été écrits pendant la phase de création. C'est là où on peut juger un artiste, connu ou pas connu. Même si ce terme est subjectif.

Ces groupes, et surtout les frontmen, qui sont là pour ça, m'ont mis de véritables claques. Je n'ai pas souhaité faire un classement car ils évoluent dans des styles différents.

Justin(e)
Contrairement à ceux qui sont en-dessous, Alex ne bouge pas tant que cela. Mais, quand il est sur scène et sans se déplacer, il est à fond et c'est très prenant. Surtout que, de toute cette liste, c'est celui qui a les meilleurs textes. On ne peut pas dire des textes aussi géniaux sans les vivre à 100 % et il le fait très bien. 

Vu en live un graaaaaaaaaaannnnnd nombre de fois. Prestations toujours égales. 

>>> Avis lecture - Onze joueurs de Alexandre Vaillant

Future Islands
J'ai découvert Future Islands en 2010, où dans ces eaux-là, ils avaient un titre présent sur la bande-originale de l'excellente série How to make it in America. Il y avait le titre Balance, je l'ai trouvé énorme et j'ai apprécié l'univers. Quelques années plus tard je suis tombé sur un live fait à la télé américaine et le chanteur m'a bluffé. C'était juste fou. A partir de ce moment-là, j'ai souhaité les voir en concert, de mes propres yeux. C'est arrivé ce vendredi 31 octobre 2014 au Pitchfork Festival Paris. Et je n'ai pas été déçu, d'où la présence du groupe dans ce top. C'était vraiment vraiment fou. 

Naast
Vu à au Chabada à Angers du temps où le titre Mauvais garçon passait en boucle sur Le Mouv'. La meilleure époque de la radio d'ailleurs. Ils étaient en première partie de The Bellrays et ils ont été loin d'être ridicules. Ce que j'ai aimé, c'était l'ensemble. Ils avaient des dégaines arrogantes de connards mais j'aimais ça ; d'ailleurs je regrette leur disparition. Et surtout, sur scène c'était drôlement chouette. J'aurais aimé les voir plus souvent.

Touché Amoré
Touché Amoré c'est un mélange d'emo et de hardcore. Souvent, ce mélange donne de la merde à base de mèches roses et de jeans slims et de guitare tenue à 10 centimètres du sol. Là, c'est la puissance incarnée, de la musique aux textes. J'ai eu l'opportunité de les voir au Point FMR à Paris en 2013. C'était la fin d'une journée de cours, j'étais fatigué pas trop dans l'ambiance et la chanteur a tout de même réussi à m'emmener dans le concert. Sa performance m'a vraiment marqué. Et si vous voyez un jour passer ce nom sur une affiche, allez-y.


True Colors
Impossible de faire un top sur les meilleurs frontmen sans parler de Paco de True Colors, groupe de youth crew belge. Du temps où TC était encore en activité, le groupe dominait le hardcore jeu européen. Les textes sont écrits pour êtres scandés par les auditeurs en live et ça fonctionne. En live, Paco est une pile. Il ne s'arrête jamais, bouge partout, de la rage sort de ses cordes vocales. BUST.

Avis théâtre - Sans filtre de et avec Laurent Baffie



Préambule
Baffie me fait rire. Le rire ne se commande pas, c'est viscéral un peu comme un bon morceau. Quand j'écoute Heartattack de Second sex ou Mr Brightside de The Killers je ne me demande pas si c'est bien, je le sens. Pour les blagues, c'est pareil, c'est drôle ou ça ne l'est pas même s'il y a à peu près autant d'humour que d'individus. Toutefois, j'ai le sentiment que Laurent Baffie a un humour assez large. Et pas large dans le mauvais sens du terme comme Gad Elmaleh qui raconte des histoires éculées ; même s'il le fait avec talent. L'humour de Baffie a été avalisé par ses fameuses caméras cachées diffusées à la télé pendant les deux dernières décennies.

Baffie, je l'écoute dans Les grosses têtes sur RTL et c'est le plus drôle, et de loin. Il tape sur tout ce qui bouge et sa force est de le faire avec beaucoup d'humour, on ne sent pas une once de méchanceté dans ses propos. Et ça, j'aime bien. En voyant que Baffie avait monté et écrit une pièce de théâtre je n'ai pas hésité sachant ce que je venais chercher.

L'histoire (par Billetreduc)

"Je m'appelle Philippe Maurice. Je suis buraliste, et depuis 24 heures je n'ai plus de filtre. Pas dans ma boutique non, dans ma tête." " Pour une raison inconnue je dis directement tout ce que je pense à tout le monde et ce dans un langage plus que fleuri. Beaucoup de gens rêveraient de pouvoir se lâcher totalement et de balancer toutes les horreurs qui leur traversent l'esprit, sauf moi pour qui ma vie est devenue un enfer. Même acheter du pain devient très compliqué, la preuve : Moi : Un bâtard. Le boulanger : Tiens vous ne prenez pas de croissants ce matin, Monsieur Maurice ? Moi : Non à ce prix-là, tu peux te les foutre au cul connard ! Heureusement, une équipe de médecins très soudés va se pencher sur mon cas pour essayer de résoudre mon problème, et là, c'est le drame..."

Avis
Quand vous pensez à une pièce écrite Baffie vous vous doutez que ça va être vulgaire : ça l'est. Vous vous doutez qu'il va y avoir des blagues sous la ceinture : il y en a. Si vous aimez son style, pas besoin de lire les critiques des spectateurs ou de la presse. La pièce Sans filtre n'est pas du tout déceptive, elle correspond tout à fait aux attentes que vous pourriez avoir. C'est très drôle, on rigole beaucoup. Des fois c'est tellement trash qu'on est dégoûté, aussi, mais ça reste drôle.

En ce qui concerne les acteurs, ils sont tous très bons. Ils forment un ensemble homogène qui porte le texte écrit par l'ami de Thierry Ardisson. Mention spécial pour Karine Dubernet qui a un potentiel comique énorme.

C'est pour qui ?
Les fans de Baffie.

A lire aussi :
Avis théâtre - UN DEUX UN DEUX de François Bégaudeau

dimanche 26 octobre 2014

Que faire à Hambourg ? (végétarisme, Lübeck, port, paternoster...)

Plus tôt dans l'année dans un supermarché vegan de Dortmund un jeune homme nous a dit que Hamburg était une ville très accueillante pour les végétariens. Cela nous (Gaëlle et moi) a suffi pour avoir envie d'y aller.

>>> Que faire à Dortmund (végétarisme, tour, lac, fac stade...)

Si tu n'aimes pas lire tu peux juste regarder le diaporama flickr.


Le voyage
Pour aller à Dortmund nous avions pris le Thalys. C'était cool mais c'était trop long, genre plusieurs heures. On a vu qu'en prenant l'avion le temps de voyage pouvait être sacrément réduit. Et ça s'est vérifié. En comptant les trajets entre les villes et les aéroports nous n'avons eu que pour trois heures. Vraiment rapide. C'est peut-être un peu plus cher mais ça vaut vraiment le coup. On est passés par Air France.

Le logement à Winterhude
Pour la première fois, nous avons testé Airbnb. Ne connaissant pas du tout la ville, nous avons choisi un appartement qui ne semblait pas trop loin du centre. Et le hasard a eu du bon. Winterhude est un quartier hors du temps qui fait penser à Brooklyn à New York ou à l'image que je me fais de Portland. C'est beau, charmant, calme, beaucoup de gens circulent à vélo et il y a un marché, des salons de thé, des friperies haut de gamme et des boutiques de déco. Après y avoir vécu quelques jours je pense pouvoir dire que c'est un quartier bourgeois, mais pas trop. Je pense qu'on pourrait le comparer au Vème arrondissement de Paris en plus résidentiel. Par contre, en terme d'activité, c'est mort. L'avantage c'est que ce n'est pas loin d'un grand parc.

Stadtpark
Le parc est à quelques minutes à pied de Winterhude. Il est vaste, mais pas trop. Plus petit que le Bois de Boulogne mais mieux fréquenté. Enfin, je pense, quand nous y sommes allés, il n'y avait pas grande monde. En même temps, un matin pluvieux en semaine ce n'est pas étonnant. En été, il semblerait qu'il y ait une grande piscine à ciel ouvert. Là, ce sont les oiseaux qui en profitent pour se baigner. C'est un formidable endroit pour se promener, promener ses enfants, son chien ou tout simplement se vider la tête. Il y a aussi un planétarium mais nous n'y sommes pas allés.


Il y a des coins charmants


Ca va, il y a de l'espace

L'hyper-centre 
Comparé au reste de la ville il est froid. Il est très, trop, touristique. Vous pouvez y aller pour voir la mairie.





C'est là que nous avons rencontré une dame qui nous a conseillé de faire un tour à St Pauli en nous prévenant qu'il fallait faire attention à nos affaires.

St Pauli
Une fois arrivés à la fameuse Reeperbahn, la rue principale du quartier, nous avons compris le projet. St Pauli c'est l'équivalent de Pigalle. Toutefois, lorsque nous y étions, l'ambiance n'était pas aussi hostile que dans le quartier chaud de la capitale. Malgré tout, les panneaux qui interdisaient de porter une arme ou un couteau nous ont laissé penser que certains locaux avaient des projets hostiles. Le logo du quartier est également très représenté dans la ville, c'est assez impressionnant.



Les casinos
A St Pauli, il y a des casinos partout, les espaces de jeu, pas les supermarchés. Nous avons été intrigués. Après avoir jeté un oeil sur le site officiel de la ville d'Hambourg, nous en avons choisi un, pour voir. Au final, aucun rapport avec les casinos tels que vous pouvez les imaginer. Ce sont juste des endroits glauques à la lumière tamisée où des chômeurs accros s'agglutinent. On a fait une partie de roulette et nous sommes partis.

St Georg
Situé près de la gare, nous voulions aller dans ce quartier pour trouver un restaurant. Il était fermé mais sur le chemin, nous avons ressenti un malaise, ce genre de malaise où tu sens une ambiance malsaine. Le malaise s'est concrétisé sur la place principale en voyant 7 types tabasser un autre. La police est arrivé en moins de 5 secondes et les mecs ont continué à mettre des coups. Mais le plus surprenant c'est qu'ils n'ont pas cherché à fuir alors qu'avec les ruelles ils auraient largement pu se faire la malle. Cela nous a posé la question du respect par rapport à la police allemande. Mais ce n'est pas le projet de cet article.



Le port
Hambourg est surtout connue pour son port. C'est un lieu immanquable et beaucoup de personnes semblent en vivre. L'endroit est assez touristique et je doute que les locaux y viennent souvent, comme la Tour Eiffel à Paris. Avec un peu de chance, vous pourrez apercevoir des paquebots impressionnants comme celui-ci.



Nous avons décidé de faire le tour du port en bateau contre 18 euros chacun. Les nombreuses embarcations sont toujours pleines de curieux, comme nous. Nous sommes montés dans le dernier de la journée à la tombée de la nuit ce qui a rendu notre périple plus agréable malgré le froid. La promenade était accompagné par des commentaires qui semblaient amusants, à en juger par les rires nombreux de nos camarades, mais, nous sommes passés à côté.





Pendant la visite je me suis dit : ''Merde, mais en fait nous sommes en train de nous enthousiasmer face à des conteneurs et des grues là ?''. Mais en fait c'est cool et plutôt impressionnant. On recommande.

>>> 5 anecdotes méconnues sur l'Allemagne

Das Paternoster
J'ai découvert le paternoster grâce au livre Karambolage. Pour faire court, c'est un ascenseur ouvert qui ne s'arrête jamais. Avec le végétarisme c'est la deuxième raison pour laquelle nous sommes partis là-bas. La ville est au courant que c'est une vraie attraction et sur le site il y a une liste des paternosters encore en activité. Il y en avait un pas loin de notre appartement et nous y sommes allés. En repartant, nous avons réalisé qu'il s'agissait d'un hôpital pour enfant... C'est une activité déconseillée pour ceux qui ne sont pas à 100 % de leurs moyens. Regardez notre test.



Le végétarisme
Encore une fois, le site d'Hambourg est bien foutu et il y a une liste des endroits vg friendly. Voici une liste de ceux testés.

hin & veg!
C'est un fast-food de type indien. Choix important de burgers végétariens. L'endroit était sale, les tables collantes et la décoration laissait à désirer. Le repas, lui, était correct sans être fou. Le steak était tellement dur que nous galérions pour le couper avec un couteau. Les frites étaient bonnes. Pas mal pour manger sur le pouce mais il y a mieux comme vous le verrez après.

Schanzenstern
Situé à quelques pas du précédent, Schnazenstern a une déco et une ambiance sympa. Malheureusement, dès le départ ça a mal commencé. Les trois serveurs sont sur leur smartphone et ne nous prêtent même pas attention. Après étude de la carte, il n'y avait rien de fou à se mettre sous la dent. J'ai pris... des pâtes avec des tomates. C'était mauvais, mal présenté. Nous déconseillons.

Oma's Apotheke
Premier coup de coeur du séjour. Ambiance géniale, serveurs au top et nourriture vraiment propre. Nous y sommes allés deux fois avec grand plaisir. C'est une sorte de brasserie avec une chouette sélection de plats végés. J'ai pris une pizza avec des légumes de saison. L'endroit est incontournable, même pour simplement prendre un verre.

Qrito 
Le second coup de coeur. Là, si l'ambiance n'était pas aussi cool que chez Oma's, la nourriture était intouchable. D'ailleurs ça m'étonne qu'ils n'aient pas appelé leurs plats Omar Sy. Contrairement à beaucoup d'endroits qui ne savent pas trop comment gérer les végétariens et proposent des steaks de tofu et des frites, là, il y avait une VRAIE offre. Il y avait plusieurs préparations à base de tofu qui étaient vraiment plus que bonnes. Nous y sommes allés deux fois et ce sont peut-être les meilleurs repas pris de ma vie.



Fritz-kola
Le coca c'est de la merde. Aussi bien au niveau des effets de la boisson que de l'entreprise qui fait des actions pires que sales. En Allemagne ils ont fritz-kola et j'ai vraiment vraiment vraiment queaphé. C'est une boisson créée à Hambourg. Au niveau du goût ça fait penser au cola mais en biiiiiiien plus doux. C'est difficile à décrire mais tout ce que je peux dire c'est que c'est bon. Et, détail non négligeable : c'est une boisson vegan. Beaucoup de goûts sont disponibles. Mon préféré est à tout à gauche sur la photo.


Les quartiers
En quelques jours, difficile de ressentir la vie des quartiers d'Hambourg. Toutefois, il y a des atmosphères plus agréables que d'autres. Voici les quartiers visités.

Schanze
Le quartier peut faire penser à Oberkampf à Paris. Un local nous a expliqué que c'était le quartier des étudiants. Cela s'est vu. La population qui fréquentait le quartier était assez homogène. Pour faire simple des gens comme Gaëlle et moi. Si vous ne nous connaissez pas, cette présentation est loupée. A Schanze l'ambiance est vraiment agréable, aucune insécurité, des commerces cool, des restaurants cool, bref, un quartier qui se rapproche de l'endroit où j'aimerais vivre.

Eimbüttel
Eimbüttel, c'est là où il y a Qrito. Un autre local nous a dit que c'était un quartier pour les jeunes familles. Et il suffit de se promener quelques minutes dans les rues pour le constater. Qu'on s'entende, on parle de jeunes familles de cadres ou de CSP supérieures. Bonne ambiance.

Altona
Bof. Il y a beaucoup de cafés, beaucoup de commerces mais l'ambiance est juste bof. 

 Lübeck

Lübeck
Par hasard, je suis tombé sur une photo de Lübeck. J'ai trouvé ça beau. C'est une ville située au bord de la mer Baltique. En partant d'Hambourg par le train c'est à une dizaine d'euros et plusieurs dizaines de minutes. Le centre-ville est situé sur une île. Et c'est vrai qu'une partie de l'architecture est magnifique. Jugez plutôt.


Par contre, j'ai été surpris par les habitants. Pour une ville de type balnéaire comme celle-ci je m'attendais à un population plus comme celle de l'île dYeu, la Rochelle. Et en fait non, c'était l'opposé.

Travemünde
En prenant un bus pendant une trentaine de minutes nous sommes arrivés à Travemünde, la plage de Lübeck. Et même si le temps n'était pas au top, l'ambiance est toujours particulière en bord de mer.




Hambourg en bref 
C'est vraiment une chouette ville dans laquelle j'aimerais bien vivre. Au-delà des restaurants végétariens, c'est propre, les habitants, au moins ceux à qui nous avons parlé, sont gentils et l'ambiance est propre. Nous vous recommandons chaudement d'y aller.

Avis lecture - Les affamés de Léa Frédeval



Préambule
Vous l'avez peut-être remarqué si vous suivez régulièrement les critiques de livres ou de films du blog, l'adolescence est mon thème fétiche. Et quand une collègue de travail m'a dit qu'elle était en train de lire un bouquin sur les difficultés des jeunes, ça m'a intéressé. J'ai fait une recherche sur Google et le premier lien sur lequel j'ai cliqué défonçait le livre avec des exemples précis et auxquels j'adhérais. Après en avoir débattu avec ma collègue, je me suis décidé à le lire car, et c'est un principe très important, il ne faut pas parler d'un sujet sans l'avoir examiné. Cela vaut aussi pour un film, une émission ou un disque.

De quoi ça parle ?



Avis
Cela se lit facilement et c'est pour cela que je suis allé au bout. La forme est correct +. De temps en temps, elle sort des phrases bien senties qui permettent de rendre la lecture plus agréable. Elle a un vrai style et ça c'est bien. Parlons de ce qui fâche : le fond, après tout c'est le plus important dans un livre. Il m'a fatigué. Son principal problème c'est qu'elle est en plein milieu de la norme et que d'essayer de se fondre dedans, en acceptant ses codes, c'est être voué à la tristesse et à la frustration. Et voici plusieurs exemples pour expliquer ce propos.

''Comment fait-on pour être femme, épouse, amante et mère dans la même journée sans faillir à une des dites missions ?''

C'est un cliché, personne n'oblige les femmes à être mère. Je l'admets, il y a une certaine pression de la société mais à partir du moment où tu te soustraits aux doxas de l'ensemble majoritaire la vie devient bien plus simple. Personne n'oblige les femmes à être mères, personne n'oblige les femmes à se ''faire belle'' (beau terme de merde), à faire attention à la façon dont elles parlent. Certains hommes, des connards, disons-le, ont tenté d'imposer leur vision du monde, à vous mesdames, de ne pas vous laisser faire, tout simplement.

''Nous serons réellement importants lorsque nous rendrons à la communauté ce qu'elle est censée nous avoir donné. [...] Tout ceci arrivera lorsque nous serons ces adultes qui paieront des impôts, qui symboliseront une valeur marchande.''

Non. Je pense qu'on ne doit rien à personne, à part peut-être à ses parents. Et surtout, j'estime qu'il y a d'autres façons d'être utile à la ''société'' que de se transformer en machine à payer des impôts. C'est hyper réducteur de dire ça. Un exemple simple : faire du bénévolat.

''La culpabilité nous ronge. Celle de ne pas être à la hauteur de ceux que l'on aime, celle de ne pas être reconnus comme des gens intelligents, responsables et utiles.''

Tout est une question de prisme. Quand elle écrit ''ne pas être à la hauteur de ceux que l'on aime'', c'est trop flou. J'aurais aimé qu'elle donne un exemple plus précis. Concrètement, et j'espère que ceux qui sont concernés ne le prendront pas mal, mais être à la hauteur d'une famille où personne n'a son bac et n'a pas un poste intéressant ou important c'est ''facile''. Par contre, oui, ce propos peut fonctionner quand toute votre famille est brillante.  Sur la seconde partie de la phrase sur le fait d'être reconnu comme des gens intelligents et tout, je pense qu'il faut vraiment arrêter de vivre par rapport à ce que vont penser les autres. Ça ronge et c'est une des raisons pour lesquelles l'auteure semble si triste et pessimiste.

Il y a tout un passage sur les hipsters. Je n'ai pas compris ce qu'il fait là. Je ne m'attarderai pas sur le sujet, pas ici en tout cas, juste sur une phrase : ''Cette mouvance ne prend en compte qu'un petit groupe restreint d'hommes et de femmes qui sont graphistes, créatifs, photographes, DJ, designers, journalistes et communicants. Jamais vous ne verrez un hipster plombier ou boucher. JAMAIS''.

Geoffrey, Secret Story 8, est électricien.

Une photo publiée par jeffosaurusrex (@jeffosaurusrex) le


Il y a aussi ce loooooong passage sur les jeunes et l'alcool où elle affirme que TOUS les jeunes aiment boire. Je vous invite à lire mon témoignage à ce sujet sur Rue 89 : Ni tabac, ni alcool, ni sexe pour le sexe : mes années straight edge.

''Je ne sais pas si les garçons, si les hommes, ont conscience du mal que les jeunes filles se donnent pour ne serait-ce qu'avoir le sentiment de leur plaire ? Je ne sais pas si ils réalisent le temps incalculable que nous passons à nous épiler, maquiller, habiller et autres subterfuges pour qu'en plus, ils ne le remarquent que très rarement.''

Je fais partie des garçons hétérosexuels qui n'accorde que peu d'importance à l'apparence et plus à ce qui se cache dans la partie au-dessus des épaules et invisible de l'extérieur. Et, encore une fois, personne ne vous oblige à vouloir ressembler aux modèles qui vous sont présentés dans certains médias. Emancipez-vous de cette image de femme imaginée par des publicitaires véreux.

Ce qui m'a agacé dans ce livre ce sont les généralités. Attention, il m'arrive aussi d'en faire. Simplement, là, le postulat de départ était de parler de ce qu'ELLE a vécu et non pas d'affirmer que ce qu'elle a vécu représente une vérité générale car ce n'est pas le cas. Et c'est bien ça mon principal problème.

Au-delà de cela, je n'ai pas aimé le livre car c'est un bouquin très pessimiste qui ne correspond pas à ce que je vois autour de moi. Je me vois, moi, je vois mes amis proches, des connaissances et je ne connais personne qui est dans cette situation. Le pessimisme n'a jamais fait avancer personne, c'est juste chiant les gens qui se plaignent. Être posi n'est pas facile, au début, mais une fois que vous l'êtes, c'est franchement cool. Tout est une question de point de vue.

Un exemple vécu : il y a quelques années, je n'avais pas assez d'argent pour m'acheter un vrai repas le midi, au lieu de me plaindre de simplement manger une baguette, je me suis réjouis que cette péripétie m'ait rapproché d'un camarade qui était dans la même situation que moi. Vous voyez ? C'est simple.

Un autre exemple : vous avez un copain / une copine qui est insupportable. Au lieu de passer votre temps à vous plaindre de lui/elle, parlez-lui en et si elle ne change pas, laissez-le tomber, c'est tout, mais ne vous focalisez pas sur des éléments négatifs.

Toutefois, en toute honnêteté, je pense que si j'avais été dans sa situation où m'était reconnu dans son expérience, j'aurais plus apprécié le livre. Après en avoir parlé avec la personne qui m'a prêté le livre, je me suis rendu compte qu'il s'agissait quand même d'une réalité au moins partagée par l'auteure et ma collègue.

C'est pour qui ?
Ceux qui aiment se plaindre et voir qu'ils ne sont pas les seuls à le faire. Préférez les livres positifs qui montrent des exemples de réussites.

Conseil de lecture
Si vous pouvez vous le faire prêter c'est cool.

A lire aussi :
Avis lecture - Au début de François Bégaudeau
Avis lecture - La vie est ailleurs de Milan Kundera

Être attiré par un film juste en regardant le bas de l'affiche

A Angers, je n'avais pas l'impression de voir tant d'affiches de cinéma que cela. Par contre, depuis que je vis à Paris, il y en partout. Surtout dans le métro. Impossible de les rater. Et, pour éviter de penser à la saleté du métro, je les regarde, après tout, elles sont là pour ça. Et je m'amuse à observer les partenaires indiqués en bas. Souvent, ils permettent d'indiquer la qualité du long-métrage et le public visé. Et cela, sans voir un synopsis ou une bande-annonce. En ce qui me concerne, il y a aussi un festival qui m'assure de prendre du bon temps : Sundance. Dès que je vois un film primé là-bas, je sais qu'il va être cool. Mais ce n'est pas le sujet t'as vu.

>>> Avis cinéma | Her de Spike Jonze

Voici quelques exemples pour étayer mon propos.

Bande de filles 




Entre les murs


Wrong cops 


Sils maria
Tomboy


Autant vous dire que quand je vois Fun Radio, NRJ, Skyrock ou des médias dans le genre en bas des affiches, j'évite (au moins de payer pour les voir).

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Avis cinéma : The grand Budapest hotel de Wes Anderson

jeudi 23 octobre 2014

Avis cinéma - Bande de filles de Céline Sciamma



Méfiez-vous de la promotion à la télévision. Souvent, dans les programmes dont le but est (même s'ils tentent de le cacher) de faire de la pub à des produits culturels, les présentations sont bâclées. Pour Bande de filles je me souviens de leur passage sur le plateau Grand Journal de Canal + pendant le Festival de Cannes. Les quatre actrices (Karidja Touré, Assa Sylla, Lindsay Karamoh, Mariétou Touré) sont arrivées face à Antoine de Caunes et, sans surprise, elles n'ont pas pu beaucoup parler du film. Le but était juste d'inviter des personnes différentes de d'habitude. La forme donc, pas le fond car on n'a rien appris sur le long-métrage de Céline Sciamma. Quelques mois plus tard, ce mercredi 22 octobre 2014, je lis dans Télérama, un papier de Laurent Rigoulet où il évoque le film en mettant le thème en perspective : ce qu'on appelle un vrai article, pour info. Au journaliste, la réalisatrice/scénariste confie qu'elle a tenté de faire un ''récit initiatique pas si éloigné de ceux de Jane Austen ou Jane Campion''. C'est cette phrase qui m'a donné envie d'y aller le soir-même et l'évocation de films comme Foxfire et Entre les murs de Laurent Cantet.


Avis
Séance de 22h10. La majorité des gens, au courant du long tunnel de pubs qui précède ce pourquoi ils ont payé plus de 10 euros, arrivent tous vers 22h30. Au MK2 Quai de Seine, le public est assez homogène d'habitude, sauf ce soir. A la traditionnelle audience des films d'auteurs s'est greffée des adolescents certainement attirés par leur ressemblance avec les filles de l'affiche. Forcément, l'ambiance dans la salle s'en est ressentie. Certains commentaient à voix haute, d'autres, probablement étrangers aux règles en vigueur, filmaient sans gêne l'écran, ça tchipait, aussi. Tout cela a entraîné un concert incessant de ''chuuuuuuuut'' pendant toute la séance. Chiant, mais malheureusement prévisible. Toutefois, malgré cette confusion, c'est bien de réussir à emmener des gens comme cela dans les cinémas pour voir d'autres pellicules que Fast & Furious ou Scary Movie.

Pour commencer, le titre Bande de filles est un brin mensonger. La bande, pour laquelle les personnes citées plus haut sont venues, est seulement évoquée dans la première partie du film. Elles traînent aux Halles, apostrophent des bandes rivales et se battent. Mais, on se focalise rapidement sur Marieme, le personnage principal. A travers elle, Céline Sciamma tente de montrer l'évolution d'une adolescente à travers son appartenance à différents groupes. En la voyant (regardez juste l'affiche) on pourrait penser qu'on suit une jeune de cité. Oui, mais non. Oui, car elle vit dans une cité mais non car son histoire semble universelle. Elle pourrait concerner toutes les adolescents et les adolescents. A travers les différents groupes auxquels elle appartient, Marieme se cherche une identité à la fois vestimentaire et sexuelle. Tantôt ultra-féminine, tantôt garçon manqué. Mais, au-delà de cet aspect concernant pour les jeunes qui ont entre 16 et 20 ans, j'ai surtout été captivé par sa volonté d'affirmation dans un monde profondément marqué par une domination masculine. En un sens, Bande de filles est un film féministe. Il montre les pressions subies par les jeunes filles de la part des garçons. Sauf que Marieme n'a pas envie de reproduire le modèle. Elle veut s'émanciper. Alors elle tâtonne, se trompe, souvent, recommence, encore et à la fin (et ce n'est pas un spoiler) son cheminement ne s'achève pas mais elle a appris des leçons qui lui serviront à grandir. Et c'est là où on en revient à la référence à Jane Campion, réalisatrice qui aime mettre en scène des femmes fortes et indépendantes.

>>> Spring Breakers, les ados, passez votre chemin

En bref : c'est un chouette film engagé, de façon subtile, porté par un scénario efficace et des actrices amatrices convaincantes dans des rôles de composition. Par contre attention à l'effet Spring Breakers où des fillettes pensaient voir leurs stars préférées faire la fête gentiment, cela reste un film d'auteur et il n'est pas question de suivre la vie d'une bande qui met la terreur dans une cité. 

Bonus : si vous aimez les films du genre, regardez Foxfire de Laurent Cantet.

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