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lundi 20 avril 2020

Avis télé-réalité : The Circle France (Netflix)



Au début de l'année, The Circle est sortie sur Netflix. J'ai vu passer la télé-réalité dans mes recommandations. Une collègue m'en a parlé du temps de l'époque pré-confinement. Elle me disait à quel point c'était génial. Je l'ai crue. Mais le fait que ça se passe aux États-Unis ne m'a guère intéressé. Il m'arrive parfois de regarder sur MTV France, des télé-réalités venues du Royaume-Uni ou des États-Unis et c'est un autre délire. Une autre culture. Forcément, ça m'intéresse moins. La télé-réalité a ce mérite de montrer à quoi ressemble une partie de la société (la jeunesse en général) a un instant T. Re-regardez les photos du premier Loft est ça vous donnera une idée de quoi je parle. Il n'est pas seulement question de fringues mais aussi de façon de parler.


Quel est le principe de The Circle France ?
Plusieurs inconnus sont rassemblés dans immeuble. Chacun est enfermé dans un studio. Ils peuvent seulement interagir via Le Cercle, un espace en ligne auquel ils sont tous connectés. C'est un concours de popularité. Pour ne pas être éliminé, il ne faut pas être détesté. À l'inverse d'une télé-réalité comme Secret Story, le public n'influe pas sur les éliminations.

Avis
Pendant les premiers épisodes, j'ai trouvé l'idée géniale et novatrice. C'était plutôt bon enfant. Et puis vers le septième épisode, j'ai commencé à trouver ça long. Clairement, le début est porté par la forte personnalité de Cédric. Ensuite, il n'y a personne pour reprendre le flambeau. Le monégasque n'est pas particulièrement sympathique, Romain est un Robin, pas un Batman, Gary est un PNJ et Éléa est Loïs Lane. Quant à Ines, elle était peut-être le pendant de Cédric. Une télé-réalité repose un peu sur son mécanisme mais ce sont surtout ses personnalités qui lui confère un intérêt. C'est valable pour Les Anges, Koh Lanta et aussi pour The Circle France. Ici, les candidats sont un peu fades, clairement.



Sur l'idée du jeu, ce qui m'a amusé c'est que le cercle c'est ni plus ni moins que ce qui se passe sur Slack ou sur Twitter. Un concours, qu'on le veuille ou non, d'influence. Maîtriser la communication sur des outils de discussion en ligne c'est un art. Certes, c'est plus facile pour les gens qui ont grandi avec Caramail et Myspace. Pour ceux qui sont plus vieux, c'est une autre histoire. J'en ai vu des gens qui ont la trentaine avancée avoir du mal à comprendre le second degré, à se faire comprendre ou tout simplement passer à côté d'expressions pourtant très répandues. En ce qui concerne les plus jeunes, ils sont littéralement nés avec, donc pour eux pas de problème. Ce sont ces disparités qui vont d'ailleurs causer la perte d'un personnage de ce cercle. Même à travers des mots on peut facilement deviner qui est qui.



En résumé, je ne vous recommande pas de vous jeter sur The Circle France. Sans ce confinement, je ne pense pas que j'aurais pris le temps de regarder. C'est divertissant au début, long vers la fin. Les mécanismes sont usés et ça devient répétitif. Cela dit, je dois quand même admettre que le dénouement est plutôt drôle. Mais sinon, rien de bien fou à se mettre sous la dent. Si ce n'est pour le côté marqueur temporel d'une époque.



vendredi 10 avril 2020

Avis documentaire - L'île au trésor (Cergy)


De quoi ça parle ? 

Un été sur une île de loisirs en région parisienne. Terrain d’aventures, de drague et de transgression pour les uns, lieu de refuge et d’évasion pour les autres. De sa plage payante à ses recoins cachés, l’exploration d’un royaume de l’enfance, en résonance avec les tumultes du monde.



Avis 

Je vis pour ce genre d'oeuvre. Pour les histoires de parcours initiatiques. Mon livre préféré est La blessure la vraie de François Bégaudeau, Freaks and Geeks est ma deuxième série préférée et les films pour ados ont longtemps été mon genre préféré avant que le style ne s'essouffle.

J'aime aussi voir la vraie vie. Récemment, j'ai dévoré En finir avec Eddy Bellegueule d'Édouard Louis, j'ai adoré l'adaptation au cinéma d'Entre les murs de François Bégaudeau, j'ai apprécié La cour de Babel et puis j'ai aussi apprécié toutes ces émissions comme Tellement Vrai où on rentrait dans l'intimité de la France provinciale.

À cela, ajoutez que j'ai une curiosité pour la banlieue et vous comprendrez pourquoi j'ai pas mal apprécié L'île au trésor.

Alors oui, j'omets volontairement d'évoquer les passages qui concerne l'organisation de la base de loisirs. Ils m'ont semblé sans intérêt par rapport aux autres moments. Même l'anecdote du vieux monsieur allongé m'a fait marrer.

J'ai aimé la façon pudique avec laquelle le réalisateur filme ces jeunes. C'est pas simple d'être filmé. Ici, la caméra semble s'être faite toute petite. On a eu l'impression d'assister aux premières loges à ce moment où deux jeunes se font la cour et finissent par sceller leur rapprochement d'un soir par un saut où il lui tient la main pour la rassurer.


Juste après, cette scène est terrible. Les deux filles sont assises dans le coffre d'une voiture et le gars qui vient de sauter avec la fille à gauche de l'image veut se mettre entre les deux.


Elle l'avait déjà sûrement compris mais là, regardez son visage. Elle capte qu'elle est en trop dans le jeu de séduction qui s'est installé entre les deux. C'est pas agréable à regarder mais c'est aussi ça la vie. 


C'est triste aussi de voir les petits se faire refouler parce qu'ils ne peuvent pas payer le prix pour entrer dans la base de loisirs. Mais c'est aussi ça qui est bien dans ce documentaire. Le réalisateur n'a pas cherché à enjoliver le quotidien de cet endroit. Chaque personnage est présenté de façon superficielle mais on parvient quand même à s'y attacher. 


L'île au trésor, c'est beau. Comme l'a dit Pam dans The Office : "Il y a beaucoup de beauté dans les choses ordinaires". 

J'ai passé un excellent moment et je vous invite grandement à le voir.


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dimanche 5 avril 2020

Avis lecture - En finir avec Eddy Bellegueule d'Édouard Louis

Tout est parti d'une discussion le midi avec un collègue de travail. Il a loué trois auteurs : Annie Ernaux, Didier Eribon et Édouard Louis. C'est le nom du dernier que j'ai retenu parce que j'en avais déjà entendu parler de loin. Peu de temps après, j'ai écouté un podcast passionnant du Monde avec Édouard Louis comme invité. J'ai apprécié ce qu'il a dit et ça a terminé de me convaincre de le lire. Dans la foulée, j'ai commandé son premier roman via Paris Librairies. Je le récupérai le soir-même après le travail.


De quoi ça parle ?
Édouard Louis raconte son enfance dans la campagne française profonde où le racisme et l'homophobie sont la norme.

Avis
Strip Tease. En finir avec Eddy Bellegueule m'a fait penser à Strip Tease. Cette ancienne émission mettait le projecteur sur des gens qui n'étaient jamais dans la lumière. On y voyait notamment des gens de la campagne. Dans ce livre c'est exactement ça dont il s'agit. Édouard Louis présente son enfance au sein d'une famille qui aurait largement eu sa place dans Strip Tease. Tout comme les épisodes de cette émission, j'ai eu du mal à décrocher tellement j'ai été absorbé dans ce monde qui est totalement étranger au mien. Je ne nie pas qu'il y a une forme de voyeurisme quand j'ai lu ce livre avec mes yeux d'urbain.

Dans ce livre, Édouard Louis n'est pas tendre avec sa famille. Il n'omet rien. Il les dépeint de façon peu flatteuse. Page 57, le portrait qu'il fait de sa mère m'a fait penser aux internautes qui commentent les publications des médias à longueur de temps.

"C'était une femme souvent en colère. Elle protestait dès qu'elle en avait l'occasion, toute la journée, elle proteste contre les hommes politiques, les réformes qui réduisent les aides sociales, contre le pouvoir qu'elle déteste au plus profond 'elle-même. Pourtant, ce pouvoir qu'elle déteste, elle l'appelle de ses voeux quand il s'agit de sévir : sévir contre les Arabes, l'alcool et la drogue, les comportements sexuels qu'elle juge scandaleux. Elle dit souvent Il faudrait un peu d'ordre dans ce pays."

Sur cette même mère, un autre passage qui m'a marqué, est à retrouver page 64. Elle explique à son fils qu'elle aimerait qu'il fasse des études contrairement à elle qui a multiplié ce qu'elle appelle des erreurs. Le jugement, a posteriori d'Edouard Louis est implacable.

"Elle ne comprenait pas que sa trajectoire, ce qu'elle appelait ses erreurs, entrait au contraire dans un ensemble de mécanismes parfaitement logiques, presque réglés d'avance. Elle ne se rendait pas compte que sa famille, ses parents, ses frères, soeurs, ses enfants même, et la quasi-totalité des habitants du village, avaient connu les mêmes problèmes, que ce qu'elle appelait donc des erreurs n'étaient en réalité que la plus parfaite expression du déroulement normal des choses."

Outre son entourage, l'un des axes importants du livre c'est la découverte de son homosexualité. Page 142, il décrit une scène crue. Portés par leur puberté, ses potes (dont son cousin) et lui se retrouvent dans un hangar pour faire l'amour. Sur les deux paires, l'un des deux doit "faire la femme". Eddy, son nom de naissance, se retrouve allongé par terre.

"J'ai senti son sexe chaud contre mes fesses, puis en moi. Écarte, lève un peu ton cul. J'obéissais à toutes ses exigences avec cette impression de réaliser et de devenir enfin ce que j'étais. Chaque coup de reins qu'il me donnait faisait durcir un peu plus mon membre."


Je ne dévoile pas plus d'extraits et j'espère qu'ils vous ont donné envie. Sachez simplement que j'ai dévoré ce livre. C'était passionnant et pendant le temps de la lecture, j'ai eu l'impression d'être dans son foyer, de sentir l'odeur des cigarettes fumées par sa mère, voir son père rentrer bourré, d'entendre les moqueries de ses camarades et d'imaginer l'ambiance du village. En un mot, je vous conseille grandement de lire En finir avec Eddy Bellegueule d'Édouard Louis.


Infos
204 pages, 6€90 : cliquez-ici pour l'acheter.

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