RETROUVER UNE PROF

J'ai voulu retrouver une professeure d'anglais qui a marqué ma scolarité.

Et si tu devenais végétarien ?

Découvrez l'infographie sur le vegétarisme en France et une vidéo sur le végétarisme à Paris

Avis - d'âne à zèbre de François Bégaudeau

Pourquoi Vincent Delerm ne chante pas plus fort ? Pourquoi la jalousie c'est du vol ?

dimanche 29 mars 2015

Avis série - Man seeking woman (avec Jay Baruchel)

Man seeking woman "c’est sans doute bien trop étrange pour la majorité des téléspectateurs", déclare Simon Rich, le créateur de la série, à Télérama. Il ajoute : "Je suis surpris que ce soit diffusé, [...] c'est une série hyper bizarre". Cet ancien auteur du Saturday Night Live a le mérite d'être lucide. Man Seeking Woman, ce n'est pas la série dont tout le monde parle ou va parler. Ce n'est pas Orange is the new black, The 100, Broadchurch ou encore The Walking Dead... Ce n'est pas accessible du tout. C'est absurde et l'absurde ça ne parle pas à beaucoup de gens et c'est pas plus mal comme ça !




Quand Jeanne m'en a parlé, elle m'avait prévenu mais c'est vrai que le début du premier épisode est un vrai coup de pied dans la gueule. Josh, le héros, se fait quitter par sa copine dont il est fou amoureux. Pour l'aider à rebondir, Liz, sa soeur, lui organise un rendez-vous avec une fille venue du Nord de l'Europe. En arrivant au restaurant, il se retrouve face... à un troll. Un petit-être vert et plutôt monstrueux. Normal. Autour, personne fait attention, ils font comme si de rien était et c'est LA base de la série. Dans MSW, le téléspectateur passe un contrat avec les créateurs pour accepter tout et surtout n'importe quoi, mais pas tant que cela. Rien n'est gratuit finalement. Toujours dans le premier épisode, il découvre que son ex s'est mise en couple avec Adolf Hitler (le vrai). Et comme l'explique aussi Simon Rich à Télérama, l'idée était de représenter de façon absurde, la façon dont on voit celui qui vous remplace dans le cœur de votre moitié.

>>> Avis série : Transparent de Jill Soloway

Si j'ai beaucoup rigolé, certaines scènes ont plus retenu mon attention que d'autres. Il y a ce moment (réparti sur deux épisodes) où Josh, le pire des dragueurs, arrive à récupérer le numéro de téléphone d'une fille dans le métro. Et quand il retourne chez lui, il est acclamé par les gens, des journalistes sont devant chez lui pour l'interviewer, c'est n'importe quoi. Ensuite, vient le temps d'envoyer le premier message. Et chacun le sait, il faut écrire un sms simple et efficace pour annoncer ses intentions et sonder celles de l'autre. Mais Josh, pas débrouillard, galère. Et là, on se retrouve au Centre pour les urgences importantes.


C'est un endroit où des gens importants se retrouvent pour prendre des décisions de la plus haute importance. Ce jour-là, ce rassemblement d'intelligences (des scientifiques, des représentants de l'armée...) va devoir trouver le message parfait à envoyer à la fille rencontrée dans le métro.
Et le monde est suspendu au résultat de cette réunion.

Voilà, Man seeking woman, c'est ça. Ça va au bout de l'absurde et c'est réussi. Jay Baruchel (qui ressemble beaucoup à James Franco époque Freaks & Geeks) porte magnifiquement ce projet un peu fou.

Saison 1 - 10 épisodes.

Le générique est cool aussi :






dimanche 22 mars 2015

Quel est le média français le plus populaire sur Instagram ?

L'idée de cet article par de cette étude.


Ma première idée d'article était d'évoquer la montée en puissance des réseaux sociaux basés sur les images. L'hypothèse c'était de dire qu'une partie des jeunes allait vers la facilité en privilégiant l'image, facile d'accès, à la lecture (sur Twitter par exemple) et que ça pouvait être une sonnette d'alarme pour l’Éducation Nationale. Mais cela me semblait bien trop compliqué à démontrer. Du coup, j'ai jeté mon dévolu sur Instagram. Le nombre d'utilisateurs actifs a presque été multiplié par 2 par sur un an. Il y a donc de plus en plus de gens sur Instagram. Et les médias, dont le but est d'être visibles, ne peuvent pas ignorer toutes ces personnes. Il semble donc inévitable d'investir ce réseau social.

Toutefois, Instagram a un problème majeur : l'absence de lien cliquable. Et, pour info, ce sont les clics (qui mènent à des visites) qui font vivre les sites, c'est comme ça. Pour ça, Facebook (surtout), Twitter (beaucoup moins) sont pratiques pour rendre les contenus visibles. La question que je pose est : comment utiliser Instagram a bon escient pour un média ?

Je précise bien que je parle des médias (dont la liste est visible ci-dessous) et pas des marques, même si les médias sont aussi des marques.

Déjà, il faut commencer par accepter que votre compte Instagram ne rapportera pas, a priori, de visites directes sur votre site. L'internaute de base est fainéant et l'idée est de minimiser ses efforts et ses actions. Avec Instagram, en majorité consulté sur mobile, il ne va jamais prendre le temps de recopier un lien pour voir un article. Donc, les contenus vers des articles il faut, à mon sens, oublier. Instagram, c'est de l'image. Et l'image c'est important. Car même s'il n'y a pas d'impact direct sur le nombre de visites, c'est important de fédérer une grande communauté et d'être présent dans leur esprit.

J'ai observé les comptes Instagram de plusieurs médias dont vous pouvez voir la liste ci-dessous. Dans l'infographie, vous pouvez voir leur nombre d'abonnés et le nombre de médias (photos et vidéos) postés.


 

Le Monde domine clairement en nombre de followers. Leur réputation aide car ils ont seulement posté 295 médias et ont 24 519 abonnés. En face, Le Figaro a posté 893 médias et a 10 fois moins d'abonnés. La stratégie du Monde est intéressante car ils mettent une brève pour donner le contexte de la photo et ajoutent un lien.


En fait, ils gèrent leur Instagram comme une page d'accueil d'un site. Ils tentent d'attiser la curiosité de leurs abonnés. Il faut noter la très bonne utilisation des mots-dièses, un élément primordial sur Instagram. Ils respectent aussi un point très important sur Instagram : les belles images. Car, même si on peut y mettre des vidéos, Instagram est avant tout un réseau social de photos, de belles photos. Et sur leur compte, il y en a pléthore. Un joli contenu donne plus envie de s'engager qu'une photo de mauvaise qualité.

Le cas Minutebuzz
Comme son nom l'indique, Minutebuzz est un site de buzz. Du coup, même sur Instagram ils font du buzz en postant des images virales.


Pour moi, ça n'a rien à faire là. Ce genre de contenu semble plus approprié pour Facebook.

La vidéo chez Télérama
Je ne suis vraiment pas fan des vidéos sur Instagram mais Télérama a trouvé une façon très originale de poster ses couvertures.



L'approche du Figaro est intéressante. Car, outre les photos d'actualité ils postent des clichés des coulisses des interviews réalisées dans leur studio.


Conclusion
Instagram doit être une plateforme à part entière. La gestion du compte d'un média ne doit pas être pensée pour faire du trafic mais pour créer une affinité avec les internautes.

Avis cinéma - Les gardiens de la galaxie, Soul Kitchen, Nightcall, Breaking Away

Soul Kitchen (2009)



Je cherchais des films pour entendre parler l'allemand que je suis en train d'apprendre. Je suis tombé là-dessus. J'ai attendu très longtemps avant de le regarder, faute de temps. Et puis ce samedi 14 mars, mon pote Baptiste me dit que le film a été tourné à Hamburg. Je l'ai regardé dans les jours qui ont suivi. Sur la forme, il n'y a rien de fou. Sur le fond non plus. C'est loufoque, à l'image du personne principal qui est un galérien. Il perd sa copine, il se casse le dos, il a des embrouilles, un frère qui sort de prison. Et à sa façon, il tente de s'en sortir. C'est pas le meilleur film que j'ai vu mais j'ai aimé parce qu'on voit Hamburg ; et c'est drôle aussi.

Le métro <3

 

Ce moment où il est à fond derrière ses platines et qu'il lève les yeux...



Ce moment gênant...



Et puis ce DJ qui se fait tabasser et ne sent plus ses jambes.



Breaking Away (1979)

J'aime le vélo car il est synonyme de liberté. Je vous en parle dans cet article publié sur le site de Télé-Loisirs : La bicyclette bleue, E.T., Juno... le vélo comme symbole de liberté dans la ficiton ; et aussi dans ma critique du livre de Marc Augé : Eloge de la bicyclette. Un jour, je suis tombé sur cet article de Fluoglacial qui m'a donné envie de voir Breaking Away parce que ça parlait de vélo. Déçu, je n'ai pas été. Les deux-roues sont omniprésents pour mon plus grand bonheur. C'est un film très positif qui a, si j'en crois ce qu'on peut trouver sur internet, été une grande source d'inspiration pour les jeunes après sa sortie. Pourquoi ? Parce que le héros est fan de vélo. Son père ne voit pas ça d'un bon œil. Son rêve c'est de faire une course aux côtés de ses idoles italiennes. Ça arrive. Les mecs sont des putes. Il est dégoûté. Et puis il s'accroche à sa passion et puis vous pouvez deviner la fin. La résilience c'est la vie.



Les gardiens de la galaxie (2014)
J'ai suivi l'engouement autour de film de loin. J'ai vu qu'il a fait un carton et que Chris Pratt était devenu d'un coup d'un seul un mec jugé comme "sexy". Je n'ai pas compris. Pour moi, Chris Pratt c'est Andy de Parks & Recreation. Le gars stupide mais attachant. Et puis là qu'est-ce que je vois ? Il s'est transformé en super-héros. J'ai attendu de longs mois avant de daigner regarder ce film. Et, si j'ai été loin de m'ennuyer, je n'ai pas compris pourquoi ça a fait un tel ramdam. Peut-être la présence du raton laveur ? Ca marche toujours auprès des enfants.



Nightcall (2014)
Pfiou. A l'époque de sa sortie, les murs du métro étaient recouverts par l'affiche de Nightcall. Et à chaque fois que je la voyais je pensais à Drive. Comme beaucoup, je pense. Et puis j'ai commencé à voir fleurir les premiers commentaires, j'ai été intrigué, puis j'ai oublié et finalement j'y ai jeté un oeil et je n'ai pas été déçu du tout. Ce film raconte l'histoire d'un mec paumé qui découvre qu'il peut se faire de l'argent en filmant des faits divers bien dégueulasses comme il faut. Au début, il est assez sage, il reste derrière les cordons de policiers et puis... il part en sucette. Et ça commence par le déplacement d'un corps pour que ça rende mieux à l'image. Ça donne vraiment envie de vomir et du coup c'est réussi. On ne sort pas indemne de ce film.


A lire aussi : 
Avis cinéma - Réalité de Quentin Dupieux
Avis cinéma - Somewhere, The Runaways, Bus Palladium

jeudi 19 mars 2015

Mes 5 réactions après avoir lu l'interview de Booba pour les Inrocks

 (source)

Sur Twitter, le compte des Inrocks a tendance à publier beaucoup de fois un même article. C'est un peu agressif, mais vu que leur contenu web est très souvent de qualité, c'est pas plus mal. C'est donc ce qui s'est passé pour leur interview événement de Booba qui est, par ailleurs, en une du magazine. Hier soir, j'ai pris le temps de lire la looooooongue interview. Je n'ai pas vu le temps passer et j'ai vraiment queaphé. J'aurais pu me contenter d'un tweet laudatif mais voici mes 5 réactions à cet entretien.

1) Booba me fait gol-ri t'as vu. J'ai éclaté de rire à plusieurs reprises en lisant l'interview.

2) C'est tout sauf une interview promo. Il n'y a rien de pire que les interviews promo (90 % des interviews que vous pouvez lire dans les médias). Et quand tu sors de la promo ça devient tout de suite plus intéressant. Par exemple, avec Le Divan, Marc-Olivier Fogiel l'a bien compris.

3) Les Inrocks ont bien fait leur truc. ils ont pris le temps de faire l'interview (3h à Miami) et le résultat s'en ressent. C'est quali, tous les sujets ont été abordés sans ambages.

4) Le rendu. Oui, l'interview a été publiée dans leur print mais elle est aussi sur le web. Et c'est long, très long. Je ne crois pas avoir déjà vu une publication aussi longue dans les médias français. Et cela pour une bonne raison : en moyenne, les gens ne passent pas beaucoup de temps sur un site. Là, je crois que le temps de lecture approche les 30 minutes. Et je trouve ça super cool d'avoir eu le courage de tout retranscrire alors qu'ils auraient pu, comme beaucoup l'auraient fait, se contenter de juste garder les punchlines pour faire le buzz.

5) En lisant l'article ça me faisait chier de me dire que je n'avais rien payé pour y accéder. Oui, à la fin, ils proposent d'acheter tout le magazine mais moi c'est juste l'interview qui m'a intéressé. Et j'aurais aimé pouvoir faire un don de 1 ou 2 euros pour saluer le travail réalisé. Le Tube avait dressé le portrait du créateur de Blendle, un site qui permet d'acheter des articles à l'unité. Et la question qui se pose c'est : quel contenu faut-il faire payer ?. Pour le coup, cet article aurait pu être mis en payant à mon sens. Je pense qu'il faut faire payer les articles qui ont nécessité du temps et de l'énergie. Ce serait stupide de faire payer ce qu'on appelle des reprises comme Matthieu Gallet et son bureau à 100K euros. Par contre une enquête comme celle de Causette sur la télé-réalité dans leur dernier numéro, mériterait d'être mise sur le web contre rémunération.


lundi 16 mars 2015

On n'est plus des pigeons (France 4) : la face cachée d'Amazon

Ce lundi 16 mars à 20h45, France 4 vous propose un reportage immanquable sur Amazon dans On n'est plus des pigeons. On vous conseille vivement de le regarder. 

L'ambition d'Amazon ? Devenir le supermarché du monde. En France, le site marchand en ligne enregistre plus de 16 millions de visites par mois. Heureusement, depuis juillet 2014, la loi dite anti-Amazon, relative au prix du livre, empêche le géant américain de faire ce qu'il veut sur notre territoire. L'entreprise doit notamment s'aligner sur la politique du prix unique pour les livres en vigueur dans l'Hexagone. L'idée de cette excellente enquête menée par Mathilde Cusin pour On n'est plus des pigeons, est partie de son rédacteur en chef qui a une connaissance qui a eu des problèmes avec Amazon. Il lui a alors demandé de voir ce qu'elle pouvait faire sur ce sujet, nous explique-t-elle.

Pour faire son enquête, elle a passé un appel à témoins pour relayer des histoires de personnes qui ont eu des soucis avec la firme américaine. Et depuis qu'elle a terminé son reportage, la journaliste reçoit "tous les jours des mails de personnes qui ont eu des problèmes avec Amazon". À la fin du documentaire, on se dit qu'il est à charge. Pourtant, ce n'était pas le but de Mathilde. Tout au long de son enquête, elle a tenté de poser ses questions à Amazon et le service de communication n'a jamais souhaité répondre favorablement à ses requêtes. Résultat : ce sont les syndicats qui parlent des conditions de travail surprenantes de l'entreprise.

Après avoir découvert les informations qui sont dans le reportage de ce soir porté par des témoignages d'experts et de libraires, Mathilde Cusin conclut en disant que "parfois au lieu de rester au fond de son canapé, ça ne coûte rien d'aller voir un libraire dans son quartier". Et ça fait faire de l'exercice aussi !

A lire aussi :
Les librairies parisiennes entrent en résistance

samedi 14 mars 2015

Girls S04E04 en 6 gifs

La principale caractéristique d'Hannah c'est de ne pas savoir ce qu'elle veut faire de sa vie. Des fois, elle semble sûre d'elle et puis elle se remet à douter. Toujours. Et c'est aussi arrivé pour sa fac d'écriture. Et pour se justifier auprès de sa prof, elle sort une excuse pire que bidon.



Et elle rentre à New York, les cheveux dans le vent en pensant que tout est resté comme elle l'a laissé.




Oui mais non. Quand elle veut rentrer chez elle, elle est accueillie par une élève de Greendale (wink wink).

Et ses retrouvailles avec Adam sont encore plus glacées que les enfants de Véronique Courjault.



Pendant ce temps-là, Marnie espère encore faire carrière dans la chanson mais il semblerait qu'elle ait autant de talent que le noir des Linkup.

Et son compagnon d'aventure a finalement décidé de quitter sa copine - même si on comprend très bien que c'est sa copine qui l'a quitté - et s'en va pleurer dans les bras de Marnie qui, semble-t-il, a décidé de ne jamais se respecter.

dimanche 8 mars 2015

Avis lecture - Les crocodiles (témoignages sur le sexisme ordinaire)



S'il y a bien un article que je pourrais partager tous les jours c'est celui qui s'appelle : Comment éviter un buzz ?. On pourrait le résumer par : si quelqu'un/une oeuvre vous énerve, n'en parlez pas sinon ça lui donne de l'importance. C'est ce qui est arrivé au livre Les crocodiles. Je n'en avais pas entendu parler et puis la ville de Toulouse a décidé d'interdire la tenue d'une exposition de planches tirée de cette BD. Du coup, ça m'a donné envie de l'acheter.


De quoi ça parle ? 


Avis
C'est un livre indispensable pour tout(e)s les Parisien(ne)s. Pourquoi les Parisien(ne)s ? Parce que du temps où j'étais à Angers, je n'avais jamais entendu parler du harcèlement de rue. Je n'avais pas non-plus l'impression de le voir mais il doit sûrement exister aussi. Par contre, à Paris, j'ai déjà été témoin de beaucoup de scènes de ce genre.

Comme c'est indiqué sur la 4ème de couv', visible ci-dessus, ce sont des témoignages. Après avoir parcouru les pages, vous ne pourrez plus dire : "Ouais, ça arrive jamais ce genre de trucs". Ce ne sont pas des histoires inventées mais des expériences vécues par des femmes. Et on ne va pas se mentir, ça fait très peur. Ça dégoûte aussi. Je n'arrive pas à comprendre comment des hommes peuvent se comporter de la sorte. Comment en vient-on à siffler une femme, à la suivre, à la toucher alors qu'elle n'a rien demandé ? Ce comportement déviant vient probablement d'une frustration profonde. D'une impossibilité à s'exprimer avec des mots. C'est comme la bagarre en fait. Les gens qui se battent sont des gens qui manquent de vocabulaire. A priori, un homme qui sait s'exprimer n'a pas besoin d'utiliser des techniques aussi infectes.

En tout cas, lisez cette BD. Elle en vaut la peine car elle est drôlement chouette et pleine d'enseignements. 


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Avis lecture - King Kong Théorie de Virginie Despentes
Avis lecture - Baise-moi de Virginie Despentes

dimanche 1 mars 2015

Avis lecture - King Kong Théorie de Virginie Despentes


 J'ai vu Barbara Schulz dans On n'est pas couché en novembre. Elle venait faire la promotion de la pièce King Kong Théorie. Je suis allé voir la description de la pièce. J'ai appris que c'était un livre. Et j'ai donc préféré acheter le livre. Tout simplement.

De quoi ça parle ? 



Avis 
Ce livre permet de comprendre le féminisme porté par Virginie Despentes. Parce que pour ceux qui l'ignorent, il n'y a pas qu'un seul féminisme. Les courants sont nombreux et complexes. Plusieurs passages ont retenu mon attention dont celui sur la situation des prostituées qui est en lien direct avec celui de leurs clients.

"[...] Quand on empêche les putes de travailler dans des conditions décentes, c'est évidemment aux femmes qu'on s'en prend, mais c'est aussi la sexualité des hommes qu'on contrôle. Que tirer un coup tranquille quand ils en ont envie ne soit pas chose trop agréable et facile. Que leur sexualité reste un problème. [...] La décision politique qui consiste à victimiser les prostituées remplit aussi cette fonction : marquer le désir masculin, le confiner dans son ignominie. Qu'il jouisse en payant s'il le veut, mais alors qu'il côtoie la pourriture, la honte, la misère. [...] Quand les lois Sarkozy repoussent les prostituées de rue en dehors de la ville, les contraignent à travailler dans les bois au-delà des périphériques, soumises aux caprices des flics et des clients (le symbolique de la forêt est intéressant : la sexualité doit sortir physiquement des domaines du visible, du conscient, de l'éclairé), il ne s'agit pas d'une décision politique allant dans le sens de la morale." (pages 80 et 81)

Toujours dans le domaine de la prostitution, Virginie Despentes a un point de vue qui pourrait en choquer plus d'un mais qu'elle défend efficacement.

"Je ne suis pas en train d'affirmer que dans n'importe quelles conditions et pour n'importe quelle femme ce type de travail est anodin. Mais le monde économique aujourd'hui étant ce qu'il est, c'est à dire une guerre froide et impitoyable, interdire l'exercice de la prostitution dans un cadre légal adéquat, c'est interdire spécifiquement à la classe féminine de s'enrichir, de tirer profit de sa propre stigmatisation." (page 83)

L'auteure s'intéresse aussi à la pornographie, l'un des sujets les plus tabous en France. Elle s'insurge contre ceux qui pensent que les hardeuses sont forcément des femmes tristes et qui n'ont pas de chance.



"La hardeuse, c'est l'affranchie, la femme fatale, celle qui attire tous les regards et provoque forcément un trouble, qu'il s'agisse de désir ou de rejet. Alors pourquoi plaint-on si volontiers ces femmes qui ont tous les attributs de la bombe sexuelle ? [...] Quel tabou est ici transgressé qui vaille cette mobilisation fiévreuse ? La réponse, après avoir regardé quelques centaines de films pornographiques, me semble simple : dans les films, la hardeuse a une sexualité d'homme. Pour être plus précise : elle se comporte exactement comme un homosexuel en back-room. Elle veut du sexe, avec n'importe qui, elle en veut par tous les trous et elle en jouit à tous les coups. Comme un homme s'il avait un corps de femme." (page 100)

Page 60, il y aussi un passage qui a attiré mon attention. Elle explique qu'en 89, elle est modératrice sur minitel et elle est payée pour supprimer les profils de plusieurs catégories de personnes : "Les racistes, les antisémites, les pédophiles et les prostituées". C'est intéressant de voir qu'à cette époque, les prostituées étaient placées sur le même pied d'égalité que des pédophiles...

Je me suis aussi reconnu dans un passage de l'introduction où elle dit : "Quand on n'a pas ce qu'il faut pour se la péter, on est souvent plus créatifs". C'est exactement ce qui m'est arrivé au collège. Je traînais avec des gars qui avaient beaucoup de succès avec les filles. Moi, j'ai vite compris que mon physique ne serait pas mon meilleur allié. Alors j'ai exploré d'autres pistes : la lecture, la guitare, le skate. Et ça m'a permis de m'ouvrir à d'autres mondes que je n'aurais peut-être pas explorés si je n'avais pas eu cet "handicap" qui quand il est bien maîtrisé devient un sacré avantage.

Avec King Kong Théorie on découvre la vie de Virginie Despentes et les raisons qui ont fait d'elle ce qu'elle est devenue aujourd'hui. C'est passionnant.


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