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Préambule
Un tour sur le site de François
Bégaudeau. Je découvre UN DEUX UN DEUX. Une pièce de théâtre
co-écrite par l'écrivain avec Mélanie Mary jouée au Théâtre de
Belleville, dans le onzième arrondissement de Paris. Avant d'y
aller, je regarde les réactions à la sortie de la salle. Les
spectateurs sont conquis. Je suis intrigué. C'est dix euros pour les
moins de vingt-six ans. C'est cool. Je suis concerné. La personne
avec moi aussi.
De quoi ça parle ?
UN DEUX UN DEUX raconte l'histoire d'un
couple. De leur rencontre à leur séparation. UN DEUX UN DEUX parle des différentes étapes rencontrées par deux personnes tombées
amoureuses. Dans le livret fourni à l'entrée, François Bégaudeau
présente sa pièce ainsi :
UN DEUX UN DEUX n'est pas une pièce sur l'amour. C'est une pièce sur le vrai et le faux, donc sur l'amour. La pièce se tient dans le moment où l'amour permet encore du jeu. Où il est encore une machine à penser, à interroger, à parler, à faire le beau, avant que la cristallisation du dogme sonne la fin de la partie. Expérience la plus sérieuse et la plus frivole du monde, la plus rationnelle et la plus inconséquente. UN DEUX UN DEUX prend l'amour en marche, au moment il est encore un work in progress. C'est pourquoi la pièce ne pouvait s'écrire que sur le mode de l'ajustement progressif. Un premier fragment livré à Mélanie Mary, comme ça pour voir. Puis un second à sa demande, et après discussion sur le premier. Puis un troisième, et ainsi de suite jusqu'à la cristallisation en pièce, avant que les deux comédiens ne la remettent en mouvement, ne lui redonnent du jeu.
Le Théâtre de Bellevile est petit. Il
se trouve dans une ruelle exiguë. Le hall d'entrée doit faire
trente mètres carrés. Pas plus. Les spectateurs sont à l'étroit.
Ils n'attendent qu'une chose : être autorisés à pénétrer
dans la salle. En attendant, ils discutent, parlent de l'actualité.
De la pièce. Du froid. En anglais ça s'appelle du chitchat. La
personne derrière la caisse fait une annonce.
- Vous pouvez vous avancer.
Contents, les trentenaires, les
quarantenaires et les plus âgés s'approchent ticket à la main.
Celle qui fait la caisse est aussi l'ouvreuse. Petit théâtre. Petits moyens. Ca a son charme. Après la montée d'une dizaine de marches
nous accédons à la salle. Ca sent le vernis. Surprise. Les deux
acteurs, Mélanie Mary et François Nambot, sosie de Frédéric
Diefenthal, sont là. Sur scène. Dos au public. Il y a aussi Alexis Molenat, présenté comme l'assistant. Chemise fantaisiste à manches
courtes, jeans noir, vans noires et guitare bleue dans les mains. Ca
intrigue. Les gens s'installent. Les fauteuils sont confortables. Il
ne faut pas avoir de grandes jambes. Philippe Croizon aurait été
confortable ici. Pas d'attente, ça commence par un faux soundcheck.
C'est parti pour une heure quinze.
C'est la fin. Rideau. En fait non, il
n'y en a pas. Petit théâtre. Petits moyens. Ca a son charme. Le
public applaudit à tout rompre. Les acteurs saluent. Trois fois.
J'ai aimé. Cette pièce respire la vérité à pleins poumons. Elle
pose des questions sur la façon de dire à quelqu'un qu'il nous
plaît, qu'on l'aime, qu'on ne l'aime plus.
- Le faux n'a pas d'odeur, la vérité
non plus.
La patte de François Bégaudeau est
facilement identifiable, pour ceux qui ont déjà lu au moins un de
ses livres. C'est précis, pas niais, pas stupide. C'est intéressant.
Ca m'a fait penser à (500) days of Summer. L'un de mes films
préférés. L'histoire est similaire. La ressemblance d'Alexis
Molenat avec Joseph-Gordon Levitt n'est pas étrangère à ce
sentiment. La frange de Mélanie Mary, semblable à celle de Zooey
Deschanel, joue aussi. Certainement. C'est drôle. Parfois. C'est
vrai. Souvent. C'est agréable. Tout le temps.
A qui s'adresse cette pièce de
théâtre ?
Aux couples. Il y a une terrible
impression de regarder un miroir. Les différentes étapes peuvent
parler à tout le monde. Chacun peut se reconnaître dans les
diverses situations évoquées.
1 → On pourrait se voir un jour
2 → Je crois que tu me plais
3 → J'ai très envie de t'embraser
4 → T'aimes moins le faire que moi
5 → Dis-moi que tu m'aimes
6 → Ca serait bien qu'on habite
ensemble
7 → On fait plus rien
8 → Tu m'aimes plus ou quoi ?
9 → Faudrait qu'on se parle
Les célibataires peuvent aussi voir la
pièce. Pour découvrir ce qui les attend ou replonger dans ce qu'ils
ont pu connaître dans un passé proche ou lointain.
Infos utiles
UN DEUX UN DEUX se joue jusqu'au 1er
décembre 2013 au Théâtre de Belleville. Un charmant endroit où les
innovations sont mises en avant. Comme l'explique Laurent Sroussi :
La bande-annonce
Bonus
François Bégaudeau et Mélanie Mary en interview sur France Culture, à partir de la onzième minute : ICI
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