dimanche 22 décembre 2013

Avis – Le New York des écrivains (François Bégaudeau, Chloé Delaume...)



Je ne suis pas les sorties des éditions Stock à la culotte mais plus celles de François Bégaudeau. Ainsi, sur un site, j'ai vu que le livre Le New York des écrivains sortait le 13 novembre 2013. New York m'attire. Je ne sais pas pourquoi. Le pitch m'a également attiré.

Pour certains, New York est la plus belle ville du monde, avec ses gratte-ciel impressionnants, ses larges avenues, Central Park, les quartiers légendaires de Brooklyn, de Manhattan et de Harlem, sa statue de la Liberté, symbole de cosmopolitisme. Elle demeure encore aujourd’hui synonyme de rêve et de jouissance. Pour d’autres, c’est une cité arrogante et frénétique, haut lieu d’un capitalisme froid incarné par Wall Street. Qu’on l’aime ou non, elle habite notre imaginaire d’Européens comme aucune autre, grâce au cinéma, la littérature, la musique ou la photographie.
Étonnamment, pourtant, les écrivains français l’ont rarement représentée de manière significative : Paul Morand, Claude Simon, Alain Robbe-Grillet, Georges Perec, Frédéric Beigbeder s’en sont emparés. C’est peu.
Vincent Jaury, fondateur et directeur du magazine culturel Transfuge, invite ici treize écrivains français à composer un portrait inédit de New York. Nouvelle après nouvelle, ils nous font voyager dans une ville à la fois réelle et fantasmée, parcourue de fantômes et d’acier. De cette mosaïque naît un tableau poétique et surprenant, moderne et inspiré. Quoi de plus beau, de plus excitant pour un écrivain, que de s’attaquer à un tel mythe ?
Du coup, je l'ai acheté le jour de sa sortie. Et voici ce qu'il y a dedans.

Les nouvelles (les + indiquent mon degré d'appréciation)

Le bon côté du rêve de Michka Assayas (+)
Dans cette histoire, l'auteur du Dictionnaire du rock évoque le New York rock. Quand il était jeune, il a tout vu, tout acheté. Il parle en francs. Sa conclusion est divisée en deux parties. Dans la première, il déplore une ambiance moins électrique qu'à son époque. Dans la seconde, il savoure la vivacité de la scène underground new-yorkaise.

Tiens, si tu veux écouter un groupe sympa de Long Island, il y a Cheeky. C'est du pop-punk féministe. C'est cool.


>>> Avis - Les objets cultes du rock

Henry Clay Frick, collection de Stéphane Audeguy (++++)
Ce récit est mon deuxième préféré du livre. Avant d'arriver à la fin, je ne pensais pas que Henry Clay Frick était un personnage ayant vraiment existé. Il y a même un endroit à New York où les œuvres qu'il a achetées sont exposées : The Frick Collection. J'ai aimé car l'histoire de ce monsieur est tout simplement extraordinaire. Si vous aimez l'aléatoire, terminez par celle-ci. J'ai créé une carte pour vous permettre de visualiser les différentes étapes de la vie de Frick.





Le grand entresort de Emmanuelle Bayamack-Tam (+)
Assez difficile de rentrer dans cette nouvelle qui met en scène des esprits. Toutefois, ça reste bien écrit. Ce n'est pas assez rationnel pour moi.

A summer night at Gramercy Park de François Bégaudeau (++++)
C'est pour la présence de François Bégaudeau que j'ai acheté ce livre. C'est donc avec un a priori positif que j'ai entamé sa nouvelle. Il raconte l'histoire d'un dîner de trentenaires. A un moment, l'une des convives narre la façon dont elle a vécu le 11 septembre 2001, à New York. La chute est drôle.

Des pancartes au bord d'une route de Arno Bertina (+++)
L'auteur de Je suis une aventure a souhaité parler des Américains frappés violemment par la crise. Son histoire parle d'un homme forcé à vivre dans un mobile-home hypothéqué. Et puis un jour, la vraie difficulté commence. Il oublie volontairement de payer le remboursement d'un prêt... C'est une histoire plutôt jolie, touchante et agréable à lire.

Le quadrillage des rêves de Clémence Boulouque (++)
Cette nouvelle raconte l'histoire d'une jeune femme venue vivre à New York pour vivre son rêve. Problème, elle ignore de quel rêve il s'agit. Perdue, elle décide de consulter plusieurs voyantes pour connaître son avenir et ne plus naviguer à vue. C'est frais. Elle propose une vision désabusée de New York. Vision qui doit habiter la plupart des habitants des grandes capitales comme New York, Londres ou Paris.

A North Brother Island, la cuisine est typique de Chloé Delaume (+++)
Dans sa nouvelle, l'auteur de J'habite dans la télévision rappelle à ceux qui l'ignorent encore que New York va au-delà de Manhattan. Comme son nom l'indique, son œuvre parle de North Brother Island. 



Elle évoque aussi l'histoire de Mary Mallon, aussi connue sous le nom de Mary Typhoïde. C'est la première femme a avoir été identifiée comme ''porteur sain de la fièvre typhoïde''. Problème, elle était cuisinière. Et sa maladie a infecté les personnes nourries par ses repas. C'est une belle histoire captivante à souhait.

The Great Melville de Yannick Haenel (++)
C'est un joli récit. C'est l'histoire d'un homme qui tient absolument à faire lire son scénario par le réalisateur Michael Cimino. La nouvelle raconte tout le chemin parcourir pour (peut-être) y parvenir. La fin est assez étrange.

New York-New York de Vincent Hein (+)
Dans la salle de classe, il y a une photo de New York. Ce cliché va développer l'imaginaire de l'un des élèves qui n'a qu'une obsession : y aller.

La saison des sirènes de Oriane Jeancourt Galignani (+)
Pour le coup, là, l'auteure raconte un vrai voyage à New York passé avec un proche malade. C'est plutôt beau.

Monologue d'un taximan new-yorkais de Alain Mabanckou (+)
Un taxi congolais explique ses difficultés à faire comprendre son pays d'origine dans une ville où les Haïtiens sont majoritaires. Lassé par l'ignorance des autres, il se résout à tenter d'apprendre la culture d'un pays dont il ignore tout.

Le bonheur de Christine Montalbetti (+++)
Cette nouvelle est certainement la plus ludique du livre. En gros, la narratrice explique la façon dont elle a écrit sa nouvelle, étape par étape. Je crois qu'on appelle ça une mise en abyme.

Nom de pays : New York de Tanguy Viel (+)
En guise de conclusion, voici une nouvelle où l'auteur tente d'expliquer pourquoi New York est si présente dans l'imaginaire collectif.

Note : chaque nouvelle est illustrée par des dessins. C'est un détail mais j'ai trouvé ça amusant. 



Infos
Prix : 19,50 euros, 226 pages

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