J'ai acheté le livre L'arabe pour tous de Nabil Wakim le jour de sa sortie, le 1er octobre 2020. Pourtant, je viens seulement de le terminer ce 10 janvier 2021. À vrai dire, je n'ai même pas commencé la lecture le jour de l'achat. Je crois que j'ai entamé le livre 1 mois plus tard. J'ai commencé à lire et j'ai eu peur. Peur de lire des choses qui me rendront tristes. Peur de lire des choses que je sais déjà mais couchées dans une oeuvre ça les rend encore plus réelles. J'ai donc fait une pause en décembre avoir de le terminer à l'entame de l'année 2021. Voilà pour le contexte.
De quoi ça parle ?
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Avis
« Le bon arabe, c'est celui qui ne se plaint pas et qui fait ce qu'on lui dit de faire. Le bon Arabe, c'est celui qui ne transforme pas le paysage avec sa langue, sa culture, sa religion. Le bon Arabe, c'est celui qui choisit d'être le meilleur en français plutôt qu'en arabe. Je me rends compte que je suis un peu comme ça. »
« Un ancien inspecteur d'académie raconte : "Un chef d'établissement qui n'était pas contre à titre personnel m'a dit : 'Je ne veux pas faire fuir mes bobos'. Il y a là un fantasme de l'invasion barbare." Pour ne pas dire "je ne veux pas de l'arabe", les proviseurs vont glisser "je suis plutôt sur l'italien". "Mais on sait que ça veut dire 'je ne veux pas mélanger mes élèves aux gens des cités'". "C'est perçu comme une sorte de déclassement social", se désole l'ancien inspecteur. »
À cet extrait, j'ajoute cette déclaration de l'artiste Camélia Jordana qu'on peut retrouver page 151.
« Quand j'ai dit que j'allais chanter en arabe, mon label n'était pas content. Ils m'ont prévenue que l'arabe, ça ne passait pas à la radio. Ils m'ont dit : 'Mets du français dans ton album si tu veux que ça passe à la radio'. »
En fait ce que j'ai compris dans le livre c'est qu'il y a plein d'arabophone en France et plein de gens qui veulent apprendre l'arabe. Mais les institutions font en sorte que ça n'arrive pas. Et c'est pas quelque chose de passif. Ce sont des choix délibérés. Rien que les derniers mois en ont été l'exemple parfaits. Dès qu'il s'agit du monde arabe et de qui s'y rattache (langue, religion), l'opinion publique se tend. Le problème c'est que c'est une tendance que les enfants d'immigrés intériorise. C'est là où ce livre est important, il met le doigt sur un problème systémique.
Cependant, tout n'est pas foutu. Je me souviens avoir été marqué par un propos de Fianso chez Clique. Il disait que l'époque des parents qui baissent la tête et s'excusent d'être là est révolue et que lui ne s'excusera jamais d'être qui il est. Dans la même veine, Mustapha El Atrassi dit pareil. C'est d'ailleurs, cet artiste qui m'a éveillé sur ce sujet à travers ses spectacles. Je trouve ses propos très intéressants et je vous conseille très fortement d'aller voir ce qu'il fait, notamment sur sa chaîne YouTube. Le point commun entre les deux c'est qu'ils ont le même âge.
Conclusion
C'est un livre excellent que je vous conseille fortement d'acheter même s'il remue et révolte.
Infos
198 pages - lien pour l'acheter
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