Précision. Cette fausse interview a été imaginée dans le cadre d'un cours. La consigne était d'écrire ce qu'on voulait tant que ça avait un rapport avec un format journalistique. En écrivant ça, j'avais deux options: avoir 0 ou une bonne note. J'ai eu 19. Cela a été écrit en 2013, bien avant la séparation du couple Hollande/Trierweiler.
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François Hollande, on le connaît en conférence de presse. Il parle politique, économie ou société. Rarement, il s'est confié sur sa vie privée. Pourtant, mis en confiance, il a ouvert son coeur, délié sa langue et le résultat est croustillant.
«Bonjour monsieur le président, comment allez-vous?
Je vais bien. Merci. Il fait un peu froid en ce moment. Mais c'est normal, c'est bientôt l'hiver. L'année où en novembre il ne fera pas froid, il faudra commencer à s'inquiéter car ça voudra dire que le réchauffement climatique sera terminé. Et si c'est le cas, les conséquences vont être terribles. Je pense en premier aux activités liées à la neige. Les loueurs de matériels de ski vont fermer, les stations comme les Deux Alpes vont suivre le mouvement, faute de clients.
C'est un peu fataliste comme raisonnement non?
C'est vrai. En fait, depuis sa création, la France a dû faire face à moult péripéties et à chaque fois, comme dans les films hollywoodiens, elle s'en est toujours sortie. Encore plus forte, encore plus unie. Ce n'est pas quelques degrés en plus qui vont nous faire tomber, n'est-ce pas?
C'est un fait. Comment envisagez-vous de sauver les entreprises qui pourraient subir de plein fouet le changement climatique?
Il existe déjà des alternatives. Certaines stations, notamment dans les Pyrénées, ont mis en place, pendant l'été, des activités qui leur permettent de continuer à travailler même hors saison. Exemple: la luge sur gazon. Cela peut sembler fantasque dit comme ça mais c'est très amusant. J'ai essayé à une époque où il y avait plus de cheveux sur mon crâne et à où a taille de pantalon était inférieur à 40. Vous l'aurez compris. François Mitterand n'était pas encore président.
À part la luge, d'autres exemples?
La tyrolienne. Vous savez, c'est quand il y a un câble tendu entre deux arbres. Une sorte de roue embrasse le fil, vous pouvez vous déplacer d'un endroit à un autre à une vitesse plus ou moins modérée selon l'inclinaison entre le point de départ et le point d'arrivée. Les montagnes, où il y a des vallonnements importants, sont des endroits parfaits pour ce type d'activité.
Sinon, qu'est-ce qui vous manque depuis que vous êtes entrez en fonction à l'Élysée?
Me promener en toute tranquillité dans la rue. J'avais une habitude du temps où je n'étais pas connu : pérégriner la nuit dans les quartiers malfamés de Paris. Ça me changeait des espaces feutrés où j'ai l'habitude d'évoluer. C'est une autre facette de la France que je trouve très intéressante. À plusieurs reprises, je me suis rendu dans le quartier de Pigalle. J'ai testé les peep shows et les cinémas pornographiques. L'ambiance y est assez glauque. Naïf, je pensais que ça allait se passer comme dans un cinéma banal. Ça n'a pas été le cas.
C'était comment?
Je me suis mis au fond, pour être tranquille. La salle, d'une centaine de sièges, ne différait en rien d'une salle normale. Par contre le public était différent. Il n'y avait que des hommes. Entre trente et quarante ans. J'imagine que beaucoup d'entre eux étaient mariés et avaient prétexté une réunion tardive pour rentrer plus tard leur lit conjugal. Le film se lance, il ne se passe rien. Et puis, dès la première scène de sexe, ils se sont tous mis à baisser leur braguette et à sortir leur pénis en érection. Les premiers se sont terminés pendant la première scène, les autres, sûrement plus habitués à ce genre de cinéma, se sont économisés pour ne gâcher les huit euros déboursés au préalable. Ça m'a plutôt laissé indifférent.
Pourquoi, vous n'aimez pas le sexe?
Ah si, au contraire. Pendant mes études, j'étais encore assez beau et je plaisais beaucoup. Du coup, j'ai eu pas mal de conquêtes. Je les notais toutes soigneusement dans un petit carnet. Je donnais une note à chacune des filles avec qui je passais la nuit. J'ai mis un seul zéro. Elle s'appelait Marie. Quand elle a enlevé sa culotte, une odeur nauséabonde s'est dégagée d'entre ses jambes. J'ai vomi et je suis parti sans demander mon reste.
Maintenant, vous êtes plus vieux, vous avez freiné votre rythme?
Forcément. Je me suis marié à Ségolène Royal. On a fait des enfants. Et les enfants et la libido ne font pas bon ménage. ensuite, nous nous sommes séparés. J'ai rencontré Valérie (Trierweiler, ndlr) et je vous le dis dans la confidence ; les débuts étaient explosifs.
Explosifs? Comment ça?
Ce n'était pas monotone comme ça avait pu l'être avec Ségo. Toutes les pièces y sont passées. Et nous vivons dans un grand appartement. Je me rappelle, un jour, elle est venue me voir. Nuisette noire à dentelle, porte-jarretelles, bas noir, chaussures ouvertes au bout qui laissaient dépasser des ongles de pieds recouverts par un vernis rouge. J'étais dans tous mes états. J'étais prêt à passer à l'action. Elle s'est approchée de mon oreille gauche et m'a demandé si ça me disait d'aller dans un club échangiste. J'étais interloqué mais tenté par cette proposition.
Et du coup, vous avez sauté le pas?
En effet. Mais avant, nous avons pris les dispositions nécessaires pour que cette virée soit la plus discrète possible. Nous avons choisi d'aller à l'Overside, un club réputé situé rue du Cherche-Midi dans le sixième arrondissement de Paris. J'ai contacté moi-même le gérant pour m'assurer de sa discrétion. Il m'a suffisamment rassuré pour me mettre en confiance. Nous avons sauté le pas cet été pendant le peu de vacances auxquelles j'ai le droit.
Racontez comment ça s'est passé...
Le matin, j'ai une boule au ventre. Un mélange entre peur et excitation. La journée se passe normalement. Nous sommes vendredi. Le matin, je regarde les Z'amours, sur France 2. pour me détendre. 20 heures. La tension monte. Je me rends dans la salle de bains pour me faire une dernière toilette. Je rase mes poils pubiens. Je m'asperge de déodorante sur la zone importante. De l'autre côté du couloir, dans la chambre, j'aperçois Valérie en train de s'habiller très sexy. Je n'ai qu'une envie : lui sauter dessus. Mais il ne faut pas gâche mes munitions. 22h. Nous prenons la voiture. Pendant le trajet, aucun mot n'est échangé. L'entrée est cachée au fond d'une allée discrète. Trois coups frappés contre la massive porte en bois. Un judas rectangulaire de dix centimètres sur dix laisse apparaître la tête d'une femme. Brune. La quarantaine. Voix cassée par trop de cigarettes fumées depuis son jeune âge. Elle nous reconnaît. Ouvre la porte à la hâte. L'ambiance est feutrée. La musique agréable. Des couples dansent lascivement sur la piste de danse. Les femmes ont la poitrine à l'air. Peu de tissu recouvre leurs corps. Les hommes ont la chemise ouverte. Chaussures de ville aux pieds. C'est chic. Nous ne sommes pas dans l'ambiance. Je propose à Valérie de prendre un verre. Pour se détendre. Pendant que je sirote mon whisky, sans coca, je remarque des regards étonnés. Mais le patron m'a assuré qu'une fois dans ce lieu, nous ne sommes que des corps. Il n'y a pas de président, de première dame, d'ouvrier, de boulanger. Rien. Juste des êtres en quête de plaisir.
Vous êtes restés spectateurs?
Pas exactement. Je suis un piètre danseur. Valérie est un peu meilleure que moi. Attendez, laissez-moi me rappeler du déclic.... Ah oui, voilà. Mon verre est vide. Je commence à douter du reste de la soirée. Je songe à partir. Mais j'ai payé soixante-dix euros pour entrer. Je ne suis pas pingre, mais j'en veux pour mon argent. Le temps de penser à un éventuel départ, ma compagne est invitée à danser par un sosie de Benjamin Castaldi. 1m78, avenant, sûrement chef d'entreprise de plus de vingt employés. Elle me demande mon accord en me regardant. J'hoche de la tête en guise d'autorisation. Me faire voler, en quelque sorte, ma femme de cette façon m'excite. Un peu. J'ai peur. Aussi. Je n'ai pas envie d'assister à ce spectacle. À mon tour, je pars à la recherche d'une dame pour partager la soirée. J'en vois une accoudée au bar. Je devine un martini dans son verre. Avant même d'avoir le temps de dire une phrase, elle m'explique que son mari vient de m'emmener ma moitié sur la piste de danse. Je l'invite à faire pareil. Elle accepte. Je crois que je lui plais. Je suis moins beau que son mari. Moche plus. Moyen moins. Je ne connais pas la musique passée par le disc-jockey. Dans le creux de mon oreille, elle me dit qu'elle s'appelle Véronique. Blonde au teint mat. Je dirais qu'elle fait du 90C. C'est correct. Pas fou. Suffisant. Valérie fait du 100D. C'est trop gros. Sauf si on a des mains de basketteurs. Ce n'est pas mon cas. Elle danse en rythme. Pas moi. Le rythme de la chanson ralentit. Elle en profite pour frotter son postérieur sur ma braguette. Mon slip de la marque Le slip français, offert par Arnaud Montebourg, devient trop petit pour son habitant. Valérie assiste à la scène, à quelques décimètres de nous. Je la regarde, elle semble apprécier.
Vous vous lâchez!
On peut dire ça comme ça. Disons que je me laisse aller. Je ne dirige plus un pays de 66 millions d'habitants, je ne suis plus à 15% d'opinions favorables. L'animal en moi prend le contrôle. J'aime ce sentiment. Je ne l'ai jamais vraiment connu. Porté par l'audace de ma partenaire d'un soir, j'ordonne à ma main droite de se glisser entre ses cuisses. À ma grande surprise, elle ne porte rien. En fait, ce n'est pas si surprenant que ça. Nous sommes dans un club libertin. La logique est respectée. Je ressors mon index. Il est humide. Couvert de cyprine. Elle me l'attrape et le met dans sa bouche pour le lécher. Je n'ai jamais fait ça avec Valérie. Avec Ségolène non plus d'ailleurs. Curieux, je remets mon doigt et le porte cette fois-ci dans ma bouche. Pour goûter. Ça n'a pas de goût. Ni mauvais, ni bon. Un peu comme l'eau.
Dites donc, ça devient chaud cette histoire...
Plutôt oui. Un extincteur n'aurait pas suffit à calmer mes ardeurs. Après dix minutes passées sur la piste, elle m'emmène dans l'arrière salle. Nous marchons dans un couloir sombre. Impossible de voir à plus de vingt centimètres. Des gémissements s'échappent de plusieurs pièces à la lumière tamisée. Ça m'intrigue. Nous arrivons dans une grande pièce de quarante mètres carrés. À peu près. Je ne suis pas agent immobilier. Je n'ai pas un compas dans l'oeil non plus. Ça ferait mal.
Là, vous rentrez dans le coeur de l'action!
Elle baisse mon pantalon et j'en profite pour enlever ma chemise. Mon sexe est en érection totale. J'ai à peine le temps de le regarder qu'il disparaît dans sa bouche. Entièrement. Je sens que mon gland touche le fond de sa gorge. Valérie n'a jamais accepté de faire ça. Elle trouve ça sale la fellation. Je ne lui en ai jamais voulu. Pour l'instant, je profite. Pris dans mon élan d'excitation, je l'invite à arrêter et l'incite à se mettre à quatre pattes sur le canapé en skaï rouge placé dans un coin de la pièce. Je la pénètre violemment. Inconsciemment, je mets toute la rage de mon quotidien entre ses reins. Elle crie. Elle apprécie. Je crois. Valérie et son sosie de Benjamin Castaldi viennent se poster sur le canapé et nous imitent. J'aime bien la voir faire l'amour avec quelqu'un d'autre. J'ai regardé sur internet et ça s'appelle être candauliste.
Ça a duré combien de temps?
C'était relativement court. Une vingtaine de minutes il me semble. Après quelques va-et-vient, elle se met à genoux devant moi, met mon sexe dans sa bouche et je vide ma semence dans sa gorge. Elle avale. J'aime. Beaucoup. Valérie imite Véro. J'aime. Encore plus. C'est terminé. Nous éclatons de rire. Aucun gêne n'est ressentie. Juste du plaisir.
Vous y êtes retournés depuis?
Non, j'ai trop de travail. Mais c'était une très belle expérience. Je conseille à tous vos lecteurs de tenter au moins une fois une sortie en club un jour. Au pire ça ne vous plaît pas et vous partez, au mieux, vous prenez votre pied.»