Virginie Despentes, c'est un nom que je connaissais sans pouvoir y coller un genre précis. Et puis je suis tombé sur cet excellent article des Inrocks : Faut-il avoir peur du féminisme pop ?. Le papier se termine par une citation de l'auteure de Baise-moi qui m'a marqué : "On n’a pas vocation à être toutes mises dans le même sac en fonction de notre appareil génital." J'étais, je suis encore, en pleine détermination de mon féminisme et ce passage m'a alerté et m'a fait comprendre qu'il n'y avait pas un seul féminisme. Mais ce n'est pas le sujet de cet article.
De quoi ça parle ?
Avis
Si je devais décrire Baise-moi en une phrase je dirais que c'est Thelma et Louise et Pulp Fiction en beaucoup beaucoup beaucoup plus violent. Mais comme je ne suis pas obligé de mettre une seule phrase je peux développer. D'un côté il y a Manu et de l'autre Nadine. "Elles refusent de subir la vie, ses frustrations et ses défaites. Alors elles forcent le destin à accomplir leur volonté, persuadées que tout ce qui ne ne les tuera pas les rendra plus fortes", peut-on lire sur la quatrième de couv'. L'avantage de Baise-moi, c'est que le titre annonce la couleur. Le ton utilisé est - objectivement - trash. La violence est autant dans les mots que dans les actes. Exemple.
"Quand j'étais gamine, je m'imaginais volontiers solidement ligotée sur une table de bar, mon cul bien ouvert." page 99
Dans ce livre, pas de pudibonderies, une chatte est une chatte. Et j'aime ça. Dans le cadre de mon travail, je regarde beaucoup la télé et ça me fatigue de tous les voir faire attention à ce qu'ils disent. C'est aussi l'avantage de la littérature. Et Virginie Despentes profite largement de cette liberté. Ça c'est pour l'écriture.
Sur le fond, j'ai vraiment queaphé le fait que des femmes décident de faire ce qu'elles veulent. D'assumer leurs envies, d'assumer le fait qu'elles aient envie de niquer des types. Niquer dans le sens où elles se servent de types rencontrés dans des bars comme des objets. Elles tuent, beaucoup. Boivent, beaucoup. Fument, beaucoup.
En lisant Baise-moi, j'étais stressé. Si le premier tiers du livre est plutôt calme et sert à introduire les protagonistes, les deux autres tiers nouent le ventre. On imagine très bien à quoi ressemblent Nadine et Manu, on voit leurs failles, on les voit tuer des gens gratuitement et à la fin, un passage m'a même donné la nausée. Et ça, c'est un vrai tour de force. Une œuvre, peu importe sa nature doit provoquer des émotions. Là, le pari est réussi. Et en plus, c'est un bouquin résolument féministe qui ne devrait pas plaire à eux qui pensent - à tort - que les femmes doivent être douces, gentilles, ne pas fumer, ne pas boire ou encore ne pas assumer leur sexualité.
A lire aussi
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire