jeudi 9 juillet 2020

Avis cinéma - Mr Roosevelt de Noel Wells (Netflix)



En 2017, Noel Wells a annoncé que son premier film allait être disponible sur Netflix. À l'époque, je ne savais pas qu'il y avait des différences entre les catalogues des différents pays. Quelle ne fut pas ma déception lorsque j'ai compris que son film, Mr Roosevelt ne serait pas dispo en France. J'étais déçu à la hauteur de mes attentes. J'ai donc oublié l'existence de ce film jusqu'à ce début juillet 2020. Je suis dans cette période où je cherche un film à regarder sur Netflix. Ça faisait un jour que je fouillais le catalogue. Et puis, j'ai tapé Noel Wells dans la recherche. Oh surprise, je vois la vignette de Mr Roosevelt. Quel plaisir, j'ai lancé le film sans autre forme de procès. 



De quoi ça parle ? 
De retour au Texas où elle retrouve son chat malade, une humoriste en galère affronte son passé en posant ses valises chez son ex et sa nouvelle petite amie.



Avis 
Je savais exactement à quoi allait ressembler le film. Je n'ai pas été déçu. Ce film est à l'image de Noel Wells. Ça aurait été absurde qu'il ressemble à un Mission Impossible ou à un film d'Adam Sandler. Nan, le style de Noel Wells, c'est le cinéma indépendant et les milieux alternatifs. Sa personnalité ressort beaucoup et c'est aussi pour ça que j'ai aimé le film. Sur le papier, le synopsis peut sembler simplet. Ça serait mentir de dire que ce n'est pas le cas. Mais c'est aussi un genre de cinéma. Le cinéma n'a pas toujours besoin de présenter des histoires hors du commun. C'est bien aussi quand le cinéma est un miroir de nos vies banales. Ici c'est le cas. 



Le chat mort, qui donne son nom au film, est sans intérêt. Ce qui est intéressant c'est de voir Emily retourner chez son ex et découvrir qu'il a refait sa vie. Elle n'était pas au courant. Cette découverte la chamboule et elle ne sait pas comment réagir. Elle voit tout de suite chez sa remplaçante une rivale qui lui veut du mal. Nous aussi, c'est comme ça que c'est filmé et qu'elle est présentée. Le pire c'est qu'elle se retrouve collée à eux pendant son séjour et elle vit un calvaire. Elle voit tout en noir. Lors d'un repas, elle apprend que son ex prend des cours pour devenir agent immobilier. Elle est surprise car quand elle l'a connu, il était à fond dans la musique, dans une vie moins sûre, plus déjantée Là, il a une copine très ordonnée qui l'a poussé à avoir un travail sûr. La vie d'adulte en fait. Une vie aux antipodes de celle qu'a Emily à Los Angeles où elle galère. Elle reproche à son ex de s'être rangé. Elle ne le reconnaît plus. En un mot, elle est déçue. Le problème c'est qu'elle projette ses envies sur lui. Vu qu'on voit son ex de son point de vue, on peut aussi trouver ça triste le chemin qu'il prend. Il n'a pas l'air heureux de se ranger. Il semble se laisser faire par sa nouvelle copine. Cependant, on n'est pas dans la tête du gars, on ignore tout de la réflexion qui l'a mené à prendre des cours pour être agent immobilier. C'est là le plus gros point de tension entre les deux. D'ailleurs, alors qu'ils ont tous les deux trop bu, elle lui dit tout ce qu'elle pense de ça et ils se disputent. À aucun moment, elle ne cherche à comprendre, elle lui reproche de ne pas être comme elle l'avait imaginé. 



À part ça, on retrouve une forme de critique légère du décor de l'histoire : Austin, Texas. On voit d'un côté les hipsters (y a vraiment pas d'autre mot, c'est pas des bobos) et de l'autre les gens riches qui font des brunchs, des sunday funday et baignent dans l'hypocrisie constante. Emily, la protagoniste, se retrouve prise/perdue entre les deux. 



Voilà, Mr Roosevelt, c'est ça. On découvre une tranche de vie d'une jeune femme franchement paumée. C'est sympa, c'est frais, c'est triste, aussi. Le tout ça donne un film qui ne marquera pas l'histoire du cinéma mais qui vaut la peine d'être vu parce qu'il passe le Bechdel Test et parce que c'est la première production de Noel Wells. 


À lire aussi :




0 commentaires:

Enregistrer un commentaire