J'ai fait un compte Tik Tok sur la Star Academy, un télé-crochet diffusé sur TF1. Dans cet article, je vais vous expliquer comment ça s'est passé.
J'ai voulu retrouver une professeure d'anglais qui a marqué ma scolarité.
Découvrez l'infographie sur le vegétarisme en France et une vidéo sur le végétarisme à Paris
Pourquoi Vincent Delerm ne chante pas plus fort ? Pourquoi la jalousie c'est du vol ?
Le football vrai
Les DO et Don't.
J'ai fait un compte Tik Tok sur la Star Academy, un télé-crochet diffusé sur TF1. Dans cet article, je vais vous expliquer comment ça s'est passé.
Je le sentais arriver et il vient de l'annoncer. John Hill vient de publier une vidéo YouTube dans laquelle il explique pourquoi il arrête le skate pour une durée indéterminée.
I'm Taking A Long Break From Skateboarding |
Cette fois-ci, c'est la bonne. Cet arrêt était attendu pour toutes les personnes qui regardent ses vidéos de façon assidue. Ces derniers mois, il semblait ne plus trop être dedans. Que ce soit dans sa façon de skater ou dans ce qu'il disait. Et puis les signes avant-coureurs ont commencé à apparaître. Depuis qu'il avait déménagé à Los Angeles (un paradis pour les skateurs), il rencontrait plein de monde, faisait plein de vidéos et puis il a commencé à arrêter de publier 3 fois par semaine. Puis il est passé à 1 vidéo par semaine pour enfin publier cette vidéo.
Il explique tout simplement qu'il n'a plus trop envie de faire du skate et souhaite se lancer dans d'autres activités. En ce moment, il fait de l'illustration et du parkour. Sa position peut être difficile à comprendre pour quelqu'un qui n'est pas à sa place. Vu de l'extérieur, il a tout ce qu'un skateur pourrait rêver d'avoir. Je fais une digression ici pour expliquer que le rêve de beaucoup de jeunes skateurs, qui voient qu'ils sont plus forts que leurs potes, est de gagner leur vie grâce à leur don. John a tout eu. Il a été sponsorisé plusieurs fois et il a surtout eu la bonne idée de lancer une chaîne YouTube. Ce qui, à mes yeux, est une forme de luxe. Car la vie de skateur pro me semble bien compliquée. En gros, ils doivent skater pour représenter leurs marques. Et ils ne peuvent pas se contenter de s'amuser. Ils doivent repousser leurs limites pour donner envie aux adolescents d'acheter les produits dont ils font la promotion. Quand on est YouTubeur (skate ou pas d'ailleurs), on a une forme de liberté. Bien entendu, il faut de la régularité mais sur le fond, on n'est plus libre. Bien qu'étant particulièrement doué, parfois John publiait des vidéos où il faisait simplement des tricks amusants. Et ça marchait tout autant.
En mai 2022, il a atteint la barre symbolique du million d'abonnés. Pour du skate, c'est tout sauf anecdotique. John Hill est d'ailleurs la figure de proue du YouTube skate. Il avait fait ses premiers surmenages avant d'y arriver d'ailleurs. Et je pense que le fait d'être si proche du million a dû le pousser à s'accrocher encore un peu.
Dans cette vidéo donc, il explique qu'il a tout eu dans le skateboard et il n'a plus trop de motivation pour en faire. C'est quelque chose que je comprends. C'est en ça que je comprends d'autant plus son choix et sa position. Quand j'étais plus jeune, j'avais des objectifs professionnels, je les ai atteints très tôt dans ma carrière. Et après être arrivé à « mon sommet », le reste m'a paru fade. Ça me fait penser aux champions Olympiques qui font une dépression après avoir gagné.
Au-delà de ça, il dit aussi que c'est important de suivre ses envies et de s'écouter. C'est un conseil que je donne à tous ceux qui sont prêts à l'entendre. C'est ce que j'ai toujours fait. Bien entendu, des fois ça marche, des fois ça marche pas mai pour moi le plus important c'est d'essayer encore et toujours.
Ma pire hantise ? Me retrouver à un âge avancé et avoir des regrets. Pour l'instant ce n'est pas le cas et je compte bien continuer comme ça.
Pareil pour John Hill.
À lire aussi
Comment Arman de Terrace House m'a permis de faire un drop-in en skate
Voilà, Skyblog a fermé ses portes ce 21 août 2023, 21 ans après les avoir ouvertes en 2002.
2002, c'est l'année de ma troisième. Caramail touche à sa fin. Ou en tout cas, de moins en moins de personnes utilisent la messagerie. L'année scolaire qui suit, j'entame ma première seconde. Skyblog existe déjà mais n'est pas encore populaire. À l'époque, Voilà (un moteur de recherche) propose de faire des sites très facilement. J'en aurais deux. Mais l'ergonomie n'est pas top. C'est lors de l'année scolaire suivante que je vais à 100% me lancer sur Skyblog.
La webcam portable |
Je vais me servir de Skyblog pour raconter ma vie et partager mes passions. Oui, exactement comme je le fais encore aujourd'hui sur les réseaux sociaux sur lesquels je suis présent. Je parle de ma passion pour les tribunes, de mes films préférés, de punk-rock et aussi de trucs très intimes.
Mais Skyblog m'a surtout permis de faire naître une vocation. Je me suis rendu compte pendant cette année de seconde à Mongazon à Angers que je prenais beaucoup de plaisir à documenter et à raconter des histoires. Je ne suis pas allé très loin pour chercher des sujets. Je racontais la vie de ma bande de potes. Nos parties de foot, nos absurdités d'ados, nos virées au centre-ville d'Angers. J'accompagnais tous les récits par des photos prises avec une webcam portable.
Bien que ce skyblog était ouvert au monde entier, la principale audience était ma classe et par extension les gens du lycée. Mais moi, je publiais surtout pour mes potes et moi.
J'ai appris 2 ans plus tard l'effet que des posts publics pouvaient avoir. Pendant l'année scolaire 2006/2007, je suis envoyé en internat à la campagne. Ayant fait toute ma scolarité en centre-ville, je suis dégoûté. Mon skyblog va me servir à m'épancher. Je fais une publication où je dis que je suis arrivé dans un lycée de paysans. Toutes les personnes de ma classe (de 6 personnes) va voir le post. C'était que des filles. Elles l'ont mal pris. Ma prof principale aussi l'a vu. Elle l'a mal pris. Je me suis excusé. En plus, ces filles étaient très sympas. C'est ce jour-là que j'ai compris l'effet qu'internet pouvait avoir dans la vraie vie. Ça me sera très utile dans ma carrière sur les réseaux sociaux par la suite.
On arrive à la fin des années 2000. Facebook pointe son nez. Je m'y inscris. J'ajoute tous les camarades de la fac. Petit à petit je suis moins actif sur Skyblog et je publie ma dernière entrée le 9 octobre 2008. Désormais je publie des statuts sur Facebook et je parle de musique Myspace.
Ce blog sera le relai de mon skyblog à bien y penser. Ma première publication date de décembre 2011. Je l'ai alimenté régulièrement depuis. Ensuite, les autres réseaux sont arrivés.
C'est avec émotion que j'ai accueilli la fin de Skyblog. Sur mes 3 skyblogs c'est le début de mon adolescence qui y était gravé. Je suis quelqu'un qui aime les souvenirs. Grâce à son énorme longévité, j'ai pu retourner environ 1 fois par an voir à quoi ressemblait ma vie à l'époque où l'euro connaissait ses premières années. À une époque où je ne savais pas trop ce que j'allais faire de ma vie. Et surtout à mon époque préférée de la vie : le parcours initiatique. Ce moment où on se cherche, où on expérimente des choses et où on cherche ses limites.
En 2008, j'ai 19 ans. C'est à cet âge-là que j'ai fixé les bases de celui que j'allais être plus tard. Et 15 ans plus tard, je suis extrêmement fier de voir que je m'y suis tenu. C'est aussi pour ça que contrairement à tant de personnes qui disent avoir honte de leur skyblog, moi je n'ai pas honte. Je suis fier. Ces skyblogs sont les prémices du Éric adulte.
Aussi, comme je l'ai dit au début, publier sur Skyblog m'a permis de comprendre que j'aimais raconter des histoires. C'est donc grâce à ça que je me suis naturellement orienté vers le journalisme. Je viens de mettre un terme à ma carrière dans ce monde après 13 ans. Mais j'ai eu la chance de faire un métier que je n'ai jamais trouvé difficile. Parler de sujets qui m'intéressent, faire des vidéos, faire des photos, publier sur les réseaux sociaux, tout ça est très naturel pour moi. Et encore une fois, sans ce pied à l'étrier qu'a été Skyblog, je n'aurais peut-être jamais embrassé cette voie.
Le skyblog des jeunes d'aujourd'hui c'est Tik Tok. Celui des jeunes d'hier c'est Instagram. Celui des jeunes d'avant-hier c'est YouTube. J'ignore ce que sera celui des jeunes de demain mais ouais, Skyblog a changé ma vie.
Au revoir et merci.
J'ai littéralement grandi avec les réseaux sociaux. J'ai publié ma première vidéo YouTube en 2007, l'année d'obtention de mon bac. Facebook est arrivé la même année. Avant ça, j'étais sur Skyblog, msn et les chat.
Aujourd'hui, des gens vivent de Tik Tok, YouTube, Instagram et Snapchat (je sais, vous avez oublié Snapchat alors que c'est encore bien vivant). Le résultat de la professionnalisation de ce secteur est une perte de l'authenticité que j'ai connue depuis les débuts des réseaux sociaux. Aux débuts, l'altération de la vie était moindre. Il y avait moins de création de personnage pour faire grandir une communauté. Les gens étaient plus authentiques.
Aujourd'hui, c'est différent. Les enjeux sont différents. Entendons-nous bien. Ce n'est pas une critique. Je trouve ça chouette de voir les réseaux sociaux évoluer de la sorte. Ça ouvre des perspectives à un tas de personnes qui sans ça n'aurait pas pu vivre de leur passion. Et puis au-delà de ça, en tant que spectateur, ça permet d'avoir des rendez-vous réguliers à regarder à divers endroits en dehors de la télé.
Cependant, je ne peux m'empêcher d'avoir de la nostalgie pour la façon dont les réseaux sociaux étaient avant. Une période où on publiait sans objectif de résultat. Une période où tout le monde était beaucoup plus vulnérable et plus authentique. C'est tout l'objet de cet article. Ce monde n'a pas disparu.
En 2023, tout le monde ne cherche pas à monétiser ce qu'il publie. Tout le monde ne cherche pas à obtenir des subs sur Twitch. Tout le monde ne cherche pas à devenir viral. Et c'est chouette.
C'est d'ailleurs ma façon de fonctionner. À titre personnel, ce qui m'intéresse avant tout c'est le partage. Vous le savez si vous me suivez sur mes réseaux sociaux.
Via mes diverses passions, j'ai la chance de tomber sur ces personnes. Les gens qui publient juste parce qu'ils ont envie de publier, sans objectif monétaire en tête. Je pense à tous ces types d'Asie du sud-est qui font des tutos sur les logiciels Adobe, ces autres qui filment leurs vacances ou montrent comment fonctionnent un appareil photo argentique. Les vues sont faibles, il y a peu d'engagement mais la passion est réelle. Et je vis pour ça, comme en atteste ma chaîne YouTube de photo argentique.
Capécran de ma chaîne YouTube |
J'ai pensé à ça en tombant sur un Tik Tok qui met en avant la chaîne YouTube d'un vieux monsieur qui raconte ses aventures pour très peu de vues. Je trouve ça très stylé. Bon, le Tik Tok du gars est devenu viral et il est passé de presque pas d'abos à plus de 300 000.
Wander with mac |
Je regardais Arte et entre deux programmes, la chaîne a fait la réclame du film Les 2 Alfred qui allait être diffusé plus tard dans la semaine. En quelques secondes, ça m'a donné envie de le voir.
De quoi ça parle ?
Alexandre, chômeur déclassé, a deux mois pour prouver à sa femme qu'il peut s'occuper de ses deux jeunes enfants et être autonome financièrement. Problème: The Box, la start-up très friendly qui veut l'embaucher à l'essai a pour dogme : « Pas d'enfant! », et Séverine, sa future supérieure, est une « tueuse » au caractère éruptif. Pour obtenir ce poste, Alexandre doit donc mentir... La rencontre avec Arcimboldo, « entrepreneur de lui-même » et roi des petits boulots sur applis, aidera-t-elle cet homme vaillant et déboussolé à surmonter tous ces défis ?
Mon avis
Ça c'est le cinéma français que j'aime ! Déjà avant tout chose, qu'est-ce que ça joue bien ! Le trio Denis Podalydès, Bruno Podalydès et Sandrine Kiberlain est très solide. Ensuite, ce film sorti en 2020 est bien dans son temps. Le fond de cette histoire est une critique de tout ce qu'a apporté Emmanuel Macron depuis qu'il est président. C'est à dire, l'ubérisation de la société française. Et le film s'emploie aussi à montrer comment cela affecte les gens.
Une partie qui m'a moins intéressé mais qui touche, de fait, pas mal de gens, c'est la façon dont les parents gèrent leur travail et leurs enfants en même temps.
C'est drôlement bien écrit et, je ne m'y attendais pas, mais j'ai rigolé aux éclats à plusieurs reprises !
Les 2 Alfred c'est ce que j'appelle un bon film. Ni un chef d'oeuvre, ni un navet, ni un film médiocre mais un bon film. J'ai passé un très bon moment devant et je vous invite vivement à faire pareil !
À voir aussi
J'ai découvert l'existence du film Office space sorti en 1999 dans la partie commentaires d'un Tik Tok. Quelqu'un recommandait de le voir en disant que c'était un classique, ça m'a suffi pour piquer ma curiosité. Je n'ai pas été déçu.
Alors que son entreprise est en train de licencier ses employés, Peter Gibbons décide de ne plus se rendre au travail. Lorsque ces licenciements affectent deux de ses amis, les trois collègues ont bien l'intention de prendre leur revanche. Pour arriver à leurs fins, ils ont alors l'idée de planter un virus dans les ordinateurs de leur ancienne compagnie afin de détourner son argent.
Mon avis
Mon obsession pour le monde du travail a commencé avec The Office. C'est ma série préférée à égalité avec Freaks and Geeks. J'ai vu The Office 14 fois. Si je ne nie pas que la série m'a fait rire, j'ai rapidement porté mon attention sur les interactions entre les gens et sur la façon dont fonctionne Dunder Mifflin. Plus récemment, j'ai adoré la série Severance pour les mêmes raisons. Dans cette série Apple TV, des employés oublient complètement qu'ils travaillent une fois qu'ils mettent le pied dans leur entreprise. Le personnage de l'extérieur ignore tout du personnage à l'intérieur et inversement. En ça, cette série fait réfléchir car la vérité d'une grande partie des métiers en 2023 c'est que c'est répétitif. Bon, ça pose surtout des questions éthiques. Mais ce n'est pas le sujet de cet article.
Si vous aimez The Office et Severance, vous êtes dans l'obligation de prendre 89 minutes de votre temps pour voir Office Space dont le titre français est 35 heures c'est déjà trop.
Ce film s'emploie à démontrer l'inanité du monde de l'entreprise. Au début, on voit un employé se voir reprocher par plusieurs supérieurs différents de ne pas avoir utilisé le bon document pour faire son rapport. La situation est ridicule car ils en font une affaire d'état.
J'ai acheté ce livre chez Myriagone à Angers en même temps qu'Anotské dont je vous ai déjà parlé sur mon blog.
Je voulais acheter cette BD au moment de sa sortie et puis j'ai oublié. Et en voulant simplement aller sur Paris librairies, mon navigateur m'a ramené sur fiche de la BD et j'ai une nouvelle fois eu envie de la lire. Ce moment coïncidait avec celui où j'ai pris ma carte à la bibliothèque de Montreuil. Je l'ai emprunté là-bas.
Mon avis
En ouvrant la BD, j'avais complètement oublié le thème de celle-ci. Heureusement, j'ai rapidement raccroché les wagons dès les premières pages. Ce qui m'a frappé en premier c'est le style de dessin. Je ne l'apprécie pas particulièrement mais je salue avant tout l'audace. Par ailleurs, le style de Léa Murawiec transcrit parfaitement le sentiment d'étouffement qu'elle souhaite faire ressentir aux personnes qui lisent sa BD. Il y en a partout, c'est tout sauf épuré. Ça va vite, très vite. On est dans une machine à laver en mode essorage. Tout ça, c'est exactement ce que vit Manel Naher, la protagoniste de l'histoire.
Dans ce monde fictif, pour vivre, il faut que d'autres personnes pensent à vous. Pas de bol, une chanteuse qui s'appelle comme elle est en train de cartonner. Elle frôle donc la mort à plusieurs reprises. Elle se fait prescrire des sorties en boîte pour que les gens mettent son visage sur son nom et pas celui de l'autre. De fil en aiguille, elle va réussir et devenir immortelle. Assez de personnes savent qui elle est pour ne jamais quitter l'inconscient collectif. Sauf que cette vie est nulle et l'éloigne de ses vrais amis et de sa famille.
Lassée par cette popularité qui l'encombre, elle décide de se jeter dans le grand vide. Cet endroit déconseillé par de grands panneaux à la sortie de la ville. Aller dans le grand vide, c'est s'exposer à un oubli total de la part des autres et donc mourir. Sauf que, comme on le découvre dans les dernières pages, il n'en est rien. Au contraire, elle découvre un monde paisible et éloigné du tumulte dans lequel elle a toujours vécu.
À qui s'adresse cette BD ?
100% aux personnes qui vivent à Paris. Et 100% aussi aux personnes qui chassent la reconnaissance d'inconnus pour se sentir exister.
À lire aussi
Vous avez mal aux pieds en essayant votre paire de Dr. Martens fraîchement reçues ? Vous n'êtes clairement pas seuls. Dans cette nouvelle série de vidéos disponible uniquement sur ce compte Tik Tok, on vous propose avec Salomé, de suivre notre découverte du monde Dr. Martens.
Comment réussir à faire ses Dr. Martens ? Nos astuces pour ne pas avoir mal aux pieds quand on fait ses Dr. Martens ? Comment réussir à transformer des chaussures Dr. Martens qui font mal en chaussures confortables ou supportables ? C'est tout l'objet de cette série de vidéos Tik Tok dans laquelle on vous invite à suivre notre aventure et nos tentatives de réussir à ce que nos paires de Dr. Martens ne terminent pas au fond d'un placard et deviennent synonymes d'échec.
Liste des épisodes (cette liste sera mise à jour toutes les semaines au fur et à mesure des sorties) :
• Épisode 1 : on achète des Dr. Martens vegan
• Épisode 2 : On reçoit nos Dr. Martens vegan
• Épisode 3 : Unboxing Dr. Martens : Chelsea boots vegan à plateformes
• Épisode 4 : Unboxing Dr. Martens : mocassins adrian felix vegan
Je cherchais une librairie indépendante à Angers et j'ai découvert Myriagone. La particularité des librairies indépendantes c'est qu'on y trouve des livres qu'il n'y a pas forcément dans les librairies grand public. Il y a une sélection qui n'est pas forcément guidée par la popularité des auteurs et des autrices mais plus par les idées. Ce sont des endroits importants. Des espèces de contre-pouvoirs. C'est par exemple dans une librairie indépendante située à Saint-Denis (93) que je me suis fait dédicacer mes livres par Virginie Despentes. Après, il y a aussi une réalité économique qui touche les librairies indépendantes. Si elles se contentaient de proposer des livres écrits par des inconnus, elles pourraient s'exposer à une faillite rapide. Du coup, la réalité c'est que sur les ilots centraux, on peut retrouver des maisons d'éditions très connues et des écrivains et des écrivaines célèbres. Pas plus tard que la semaine dernière, j'ai vu le livre du Prince Harry en vitrine d'une librairie pourtant ouvertement militante. La stratégie c'est d'attirer le chaland avec des gens connus et quand ils font un tour, ils peuvent tomber sur Le syndrome du patron de gauche par exemple.
Ce n'est pas exactement la stratégie de Myriagone. Cette librairie indépendante angevine est plus radicale dans son approche. Dans l'espace principal, il n'y a que des oeuvres de petites maisons d'éditions. Surtout, il y a un choix plutôt restreint. Je ne sais plus où j'ai lu ça mais en gros, il est expliqué qu'ils effectuent une sélection qui correspond 100% à ce qu'ils aiment. Pas de livre populaires ou qui vont faire vendre. Je trouve ça plutôt stylé. C'est le cas du livre qui est l'objet de cet article Anostké de Christophe Ségas (Éditions du chemin de fer). Au tout début, c'est écrit que le livre a été tiré à 1 000 exemplaires. Je ne suis pas dans le monde de l'édition mais j'ai l'impression que c'est très peu.
De quoi ça parle ? (le résumé de l'éditeur)
Les plus vieilles chroniques de la ville d’Eusthènes racontent comment, mille ans auparavant, la déesse Anostké a fait son apparition aux portes de la cité et s’est emparée de la ville pour y imposer ses lois en faisant bâtir aux habitants une Arche qu’il leur faudra adorer. Mille ans plus tard, alors que l’Arche et les commandements d’Anostké ne sont plus qu’un folklore qui n’impressionne guère, les gardes aperçoivent une silhouette qui s’approche des portes d’Eusthènes : la déesse est revenue. Si les adultes résistent, les enfants sont hypnotisés et se rangent les uns après les autres aux côtés de la déesse, contre leurs parents… Les textes de Christophe Ségas sont des miroirs déformants qui se nourrissent de nos peurs, de nos travers pour pointer la folie de nos sociétés déviantes. Après Hors le bourbier qui revisitait de manière opulente le mythe du créateur tout puissant, mi-démiurge, mi-diable, il y a eu Le théâtre des oiseaux qui, sous couvert de fable grotesque, dénonçait le consumérisme forcené et l’annihilation de l’individu dans nos sociétés du spectacle. Avec Anostké, Christophe Ségas s’attaque frontalement, mais de façon toujours aussi loufoque et drôlatique, au sectarisme et à la dévotion, à l’obscurantisme religieux qui nie toute humanité aux humains.
Mon avis
C'est un bel objet avant tout. C'est pas un livre de poche qu'on trimballe partout. On a envie d'en prendre soin. Le papier choisi semble de qualité. Les illustrations de Frédéric Coché aident aussi même si je n'y suis pas sensible.
Le livre est très court et va droit au but. L'installation de l'univers sombre se fait rapidement. Très vite, on se voit dans le village et dans l'ambiance pesante qu'il y a. Vu la longueur, tout se passe à vitesse grand V. C'est presque frustrant ! J'aurais aimé que ça dure 100 pages de plus afin de rester encore plus longtemps dans cet univers étouffant.
Infos
Le livre est dispo sur le site des Éditions du Chemin de fer.
J'ai pris ma carte à la bibliothèque Robert Desnos de Montreuil. Je pensais juste la prendre et rentrer chez moi mais finalement j'ai fait un tour pour voir à quoi ça ressemblait et le premier ouvrage qui est tombé sous mes yeux est cette BD. Vu le sujet, j'étais obligé de l'emprunter !
De quoi ça parle ?
Pourquoi le chiffre de 50 000 victimes revient-il aussi souvent dans les médias américains ? Les journalistes devraient-ils annoncer leurs intentions de vote ? Internet radicalise-t-il nos opinions ? Ce sont quelques-unes des questions soulevées par Brooke Gladstone, journaliste spécialiste des médias pour la radio publique américaine NPR. Avec l'aide du dessinateur de bande dessinée documentaire Josh Neufeld, elle retrace dans La Machine à influencer l'évolution des médias d'information et des pratiques journalistiques. Des premières dérives de l'information sous l'Empire romain jusqu'aux errements des médias américains au moment de l'entrée en guerre contre l'Irak, Brooke Gladstone s'interroge et livre une grande leçon de journalisme.
Mon avis
Cette BD est très dense et bien construite. Ça commence de façon assez ludique puis on rentre dans des sujets plus techniques vers les 3/4 de la BD. Il y a un point important à savoir avant de l'emprunter à la bibliothèque ou de l'acheter : c'est fait par une autrice américaine. Du coup, ça parle en grande majorité d'événements et de médias américains. Cependant, malgré cela, vu qu'on s'inspire toujours des Américains en France et bah, tout est assez transposable aux médias français.
Il y a beaucoup de critiques envers les médias en France. J'ai appris dans la BD que tout ça c'est pas nouveau. Ces critiques viennent du fait que les gens ne supportent pas de voir des infos qui ne vont pas dans le sens de leurs pensées. C'est d'ailleurs quelque chose qui en 2023 ne va pas en s'arrangeant quand bien même il y a de plus en plus de médias différents qui peuvent parler à tout le monde.
Un moment de la BD qui m'a fait m'arrêter c'est celui où l'autrice explique que les médias ne sont ni plus ni moins que le miroir des citoyens du pays où ils sont diffusés. L'intérêt d'un média est d'être lu. Si à un instant T, il y a une doxa majoritaire, les gros médias n'ont aucun intérêt à aller à l'inverse de l'opinion. C'est lâche mais un média c'est avant tout autre chose quelqu'un de très riche qui le possède. Et son intérêt n'est pas de faire du social. Ça n'a jamais été le cas. Pendant que j'écris ces lignes, le Washington Post vient encore de virer des gens. Au-delà de l'argent, il y a aussi, pour quelqu'un de riche, la possibilité d'influencer l'opinion publique afin de servir ses intérêts.
Un autre passage m'a marqué. Celui qui correspond totalement à la ligne éditoriale du Monde et France 2.
Cliquez sur l'image pour la voir en grand |
Succession est une série diffusée sur HBO depuis 2018. Je m'y suis mis à la fin de l'année 2022. Grand bien m'a pris car j'ai pu regarder l'intégralité des 3 saisons (presque) d'une traite sans me farcir les longues périodes d'attente entre 2 saisons.
Kendall Roy |
Cet article n'a pas vocation à donner mon avis sur cette série, comme j'ai pu le faire pour d'autres mais de parler seulement du personnage de Kendall.
C'est quoi Succession ?
La famille Roy possède Waystar RoyCo, l'un des plus puissants conglomérats des États-Unis, présent dans le domaine des médias et du divertissement. Logan, patriarche et fondateur de l'entreprise, est victime d'un accident vasculaire cérébral et doit envisager sa succession. Une situation qui génère tensions et désaccords entre ses quatre enfants : Connor, excentrique éloigné des affaires ; Kendall, en quête de reconnaissance paternelle ; Roman, vulgaire et outrancier ; et Shiv, politiquement engagée auprès des démocrates et dont le mari Tom fait partie des principaux cadres de la compagnie.
⚠️ La suite de cet article contient des divulgâchis sur l'intrigue. Ne poursuivez pas si vous n'avez pas vu les 3 saisons. ⚠️
Pourquoi j'aime Kendall Roy
Ils sont 4 enfants à aspirer à la succession de leur père Logan, à la tête de Waystar. Kendall est le seul à avoir un plan pour prendre la tête de la compagnie et faire changer les choses. Il ne se contente pas de constater des problèmes et de râler. Il cherche à être acteur du changement.
Il tente sa chance une première fois dans le s01E06 avec un vote de défiance. Pour parvenir à éjecter son père, il faut qu'une majorité des personnes qui siègent au conseil d'administration votent pour sa motion. Avant d'annoncer ce vote, il s'est assuré qu'il avait une majorité. Il faut dire que son projet est convaincant et surtout plus moderne que celui proposé par son père. Cependant, au moment de voter, ils sont plusieurs à se chier dessus et à retourner leur veste par lâcheté et par peur des conséquences.
Parmi ces personnes, il y a Roman et Gerri. Pendant les 3 saisons, ces deux-là notamment, ils sont seront ensuite imités par Shiv, se comportent comme des toutous fidèles auprès du patriarche. Ils disent oui à tout même quand ils voient clairement que les décisions prises sont mauvaises. Ils se comportent comme des êtres dénués de personnalité dans l'espoir qu'un jour ils seront désignés pour reprendre la tête de l'entreprise. Peu importe le temps que ça prendra. Ce n'est pas le tempérament de Kendall. Je pense que le pire avec les gens qui se comportent comme ça c'est qu'ils voient bien que Kendall a raison mais qu'ils sont trop couards pour être acteurs du changement. Pour être gardés au pied, Logan leur donne des miettes et ça suffit pour assurer leur loyauté. C'est ce qu'il fait avec Roman pendant les 3 premières saisons.
Roman la vicos |
On avance jusqu'à la fin de la saison 2 et le moment où Kendall, à la surprise générale, tente une nouvelle fois de renverser son père alors qu'il lui avait demandé de se sacrifier pour la famille. À ce moment-là, j'ai crié GOOAAAAAAT !
Cette fois-ci, son plan est légèrement plus bancal que sa première tentative mais il y a plus de panache. Pendant qu'il prépare son offensive c'est marrant car à la fois Shiv et Roman viennent le voir. J'ai adoré le moment où il confronte Shiv pour qu'elle admette qu'elle sait qu'il a raison de faire ça. Mais ça ne suffit pas. Une fois de plus, les deux toutous retournent auprès de leur maître.
Quelle est la récompense pour toute cette fidélité ? Comme on peut le voir à la fin de la saison 3 : aucune. On le comprend au fil des épisodes, Logan n'a aucune considération pour ses enfants. Il s'en fout. Pas plus pour Gerri qui, la pauvre, y a pourtant cru.
Résultat, mis au pied du mur, Roman et Shiv finissent par enfin rejoindre Kendall dans sa croisade. Mais ils le font uniquement parce qu'ils n'ont plus aucune autre solution. Ils ne le font pas par conviction. On a une fois de plus affaire à un comportement de lâche. Tant qu'ils n'étaient pas directement concernés, ils n'avaient que faire des projets de leur frère.
C'est pour cela que Kendall est mon perso préféré. Quand bien même il a échoué, il a essayé à deux reprises. Il peut se regarder dans le miroir à la fin de la journée. Bon, même si il est dans un mauvais état à la fin de la saison 3 mais vous avez compris ce que je veux dire !
Et alors dans la vraie vie comment ça marche ?
C'est une question que je n'ai cessé de me poser pendant les 3 premières saisons de Succession. La réponse arrive à la fin du dernier épisode de la saison 3. Celui qui s'en sort le mieux c'est Tom. Discret, ne montre aucune ambition pourtant il en a énormément. Il est prêt à mentir et à enfreindre la loi pour protéger l'entreprise. Prêt à aller en prison pour bien se faire voir par Logan et surtout prêt à trahir tout le monde pour s'assurer une place au chaud. De mon point de vue, c'est pas glorieux mais c'est efficace.
J'ai croisé des Tom pendant ma carrière et ils ont eu des destins divers et variés. Certains ont réussi à obtenir ce qu'ils voulaient, d'autres se sont retrouvés sur le carreau comme Roman et Shiv. Les places au soleil sont rares donc le risque d'échec est élevé. Le tout en perdant toute dignité et en se mettant un tas de gens à dos.
Je pense notamment à cette personne qui a littéralement jeté tout le monde dans le caniveau pour arriver à ses fins. Quelques années plus tard, il s'est fait jeter de la boîte et laisse derrière lui une image plus que détestable. Tout sauf rentable.
Tout ça n'est que mon point de vue, bien entendu. Mais je mettrais toujours au-dessus du travail les relations qu'on peut avoir avec des gens. L'argent ça va, ça vient, mais les relations sincères et désintéressées qu'on peut partager avec d'autres humains ça reste pour longtemps.
À lire aussi
À la fin de cet article, je vais vous expliquer comment j'ai entendu parler du livre Les mots pour le dire de Marie Cardinal et pourquoi j'avais envie de le lire.
De quoi ça parle ?
La jeune femme que nous découvrons dans Les Mots pour le dire est un être physiquement et moralement désemparé, au bord de la folie. Jusqu'au jour où elle se décide à confier son destin à un psychanalyste. Il s'agit ici d'un cas vécu, particulièrement pénible. Fasciné, le lecteur subit la puissance de ce livre où se manifestent le tempérament d'une femme et le talent d'un écrivain. Cet ouvrage a obtenu le prix Littré 1976.
Mon avis
Ce livre est purement et simplement l'histoire de Marie Cardinal. Elle raconte comment elle se décide à faire une psychanalyse. C'est presque un mode d'emploi didactique sur les façons de « réussir » une psychanalyse. Aucun détail n'est épargné au lecteur. Elle présente avec précision ses séances. Ce qui se passe dans sa tête avant et après et aussi ce qui se passe pendant. C'est difficile à lire, forcément car elle se met à nu pour immerger le plus possible la personne qui lit le livre.
Un passage a particulièrement retenu mon attention : celui où des gens qui ont commencé une psychanalyse ont jugé que c'était inutile. Ces gens, explique-t-elle, n'y sont pas allés à fond, ils n'ont pas accepté de fouiller dans leurs souvenirs, de se livrer, d'être vulnérables. Ils n'ont tenu que quelques semaines aussi. Forcément, ils n'ont eu aucun résultat. C'est valable pour à peu près tout au passage. Sans investissement, difficile d'avoir des résultats.
À qui s'adresse ce livre ?
Aux gens qui se posent des questions sur la psychanalyse ou sur le fait d'aller voir un ou une psychologue.
Infos
• Sorti en 1977
• 288 pages
• Il est sûrement dispo dans la bibliothèque près de chez vous sinon, vous pouvez vous le procurer dans une librairie indépendante en cliquant sur ce lien.
Pourquoi j'ai acheté ce livre ?
Justin(e) est un de mes groupes préférés. Dans un live d'un concert qu'ils ont donné en 2004 au Floride à Nantes, Alex, le chanteur, commence une chanson en parlant du livre Les mots pour le dire de Marie Cardinal. D'un extrait dans lequel l'autrice raconte une fois où elle s'est mise en colère parce qu'on lui a brûlé son doudou, il en a tiré une trilogie.
Si les paroles de la trilogie ont peu à voir avec l'histoire du livre, il convient de noter que ce n'est pas surprenant qu'Alex de Justin(e) ait lu ce livre car il aborde beaucoup le sujet de la folie dans ses textes. C'est d'ailleurs, si je ne me trompe pas, le domaine dans lequel il évolue professionnellement.
Ce que je trouve rigolo, c'est que j'ai entendu Alex parler de ça (dans le live) vers 2009 et j'ai mis tout ce temps à me rappeler l'existence de ce bouquin ! Cela dit, pas sûr que je l'aurais apprécié à sa juste valeur plus tôt.
À lire aussi
J'ai fait quelque chose que je n'avais jamais fait avant. Je suis allé dans une librairie (Libertalia pour ne pas la citer) sans aucun objectif d'achat de livre précis. C'était le jour où Antifa, le jeu, s'est retrouvé sous le feu des projecteurs parce qu'il était vendu par la FNAC. La polémique m'a saoulé. Vu que j'avais déjà joué au jeu un an auparavant dans cette même librairie, je n'y suis pas allé pour l'acheter mais pour soutenir le lieu.
J'ai donc laissé traîné mes yeux sur les étagères. J'ai failli prendre un Jonathan Coe, un auteur anglais que j'aime particulièrement mais finalement mon dévolu s'est jeté sur un livre dont le titre a attiré mon oeil. J'ai lu la quatrième de couv' et ça a fini de me convaincre de l'acheter.
Dans cet article, je vais vous dire ce que j'en ai pensé.
Cliquez sur l'image pour l'agrandir |
Mon avis
C'était instructif. Très instructif. J'ai apprécié le fait que l'auteur de l'enquête s'adresse à des employés qui évoluent dans des structures différentes. De l'employée d'un théâtre à un journaliste en passant par un assistant parlementaire d'un élu de gauche.
J'ai bien aimé aussi qu'il fasse un livre qui fait mal. Un livre contre « la cause ». C'est un vrai tabou ça. Dans des milieux, tout se sait, pourtant, souvent, les gens ne disent rien pour ne pas desservir leur cause. C'est valable pour plein de sujets différents. Récemment, il y a eu quelques exceptions. Mais ça reste rare. Ce livre est un pavé dans la mare du monde de l'emploi des entreprises dites de gauche.
La première page que j'ai cornée parle littéralement de moi.
Page 68
« Marie, salariée d'une association d'éducation populaire : " C'est un travail qui me plaît, qui a du sens pour moi. Dans le privé, je pourrais toucher bien plus, avoir plus d'avantages, mais j'ai décidé de mettre mes compétences, mes années d'études et d'expérience au service d'un projet qui me parle. " Ce que l'organisation de gauche ne fournit pas sur les plans monétaires et matériel est compensé par son mobile idéologique. L'idéologie apparaît comme un mode de rétribution à part entière.
Page 73
Un peu plus loin, un salarié d'une distribution alimentaire bio dénonce une hypocrisie des patrons de gauche.
« Son ressort, ce sur quoi [ma patronne] compte, c'est notre motivation politique. C'est peut-être ça la différence avec un patron de droite ou classique : lui, il sait que c'est l'argent qui compte, les bénéfices, etc., et il sait que pour le salarié, c'est pareil. Il y a une hypocrisie en moins. Pour le patron de gauche, tu ne travailles pas pour l'argent, mais pour des valeurs, pour des choix de société, et ça lui permet de te manipuler. »
Page 109
Il y a eu autre passage qui m'a alerté en tant que minorité sociale.
« Lorsque je dénonce - ou simplement souligne ! - un acte ou un propos homophobe, on m'oppose souvent la preuve implacable d'un engagement ou d'un discours affiché contre l'homophobie par l'organisation. Si, en général, les gens peinent à reconnaître une attitude oppressante, dans les milieux militants, une telle reconnaissance apparait comme encore plus difficile, sans doute parce qu'il y est compliqué de penser la possibilité d'un propos ou d'un acte discriminant. Comment puis-je dire ou faire quelque chose d'homophobe si je suis engagé dans une organisation qui se positionne contre l'homophobie ? C'est le pendant militant du "je ne suis pas homophobe, j'ai un ami gay". »
Page 127
Sur le thème de l'hypocrisie des patrons de gauche, il y a également ce passage qui ne me surprend pas du tout.
« Lorsque Quentin et ses collègues évoquaient avec lui des problèmes au travail, leur employeur redirigeait la conversation sur des considérations générales. "Il justifiait la précarité de notre travail par le fait qu'il s'agissait d'un travail militant, un engagement." Ce comportement peut se résumer en un syllogisme assez simple : l'organisation lutte contre le système capitaliste, le système capitaliste est le vrai problème, il n'y a donc pas de vrai problème dans l'organisation. Ici, le romantisme de gauche ne sert pas seulement à masquer ou à justifier de mauvaises conditions de travail, mais bien concrètement à imposer le silence et l'obéissance aux salarié·e·s. »
Comme d'habitude, je ne veux pas mettre trop d'extraits pour ne pas vous divulgâcher le contenu. Je ne dirais qu'une chose : si vous évoluez professionnellement dans une entreprise de gauche, c'est un livre à lire absolument.
Plusieurs fois, je me suis arrêté, bouche bée, en ayant directement en tête une entreprise en tête. Je pense notamment au moment où quelqu'un décrit une entreprise qui ne tourne qu'avec des stagiaires et des contrats pro.
Enfin bref, je ne regrette pas cet achat, au contraire. Je n'espère qu'une chose, c'est que ce livre tourne le plus possible.
Infos
224 pages, 19 €.
👉🏾 Par ici pour l'acheter en ligne
👉🏾 Par ici pour le trouver dans une librairie indépendante près de chez vous
À lire aussi :
• Avis lecture - L'arabe pour tous de Nabil Wakim
• Avis lecture - Regarde les lumières mon amour d'Annie Ernaux