dimanche 16 novembre 2014

Avis lecture - Atlas des préjugés de Yanko Tsvetkov


De quoi ça parle ?
Si des titres de livres restent assez mystérieux, celui-ci est assez clair. Il est question des préjugés des habitants d'un pays envers les autres imaginés par Yanko Tsvetkov. Et ce point est important, il ne s'agit pas d'une étude scientifique mais plus de ressentis.

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Avis
La pastille posée sur la couverture par l'éditeur est un peu mensongère. Le livre est présenté comme un objet drôle. Ce n'est pas tout à fait le cas. Certaines cartes sont drôles, c'est vrai, c'est le cas de celle de la vision du monde des Russes ou celle de la perception de la planète par les Américains. Si les cartes, très colorées et légendées avec humour sont l'hameçon pour enclencher un acte d'achat, les textes sont plus intéressants. Yanko Tsvetkov parle d'histoire et donne beaucoup sont avis.

''Si nous rejetons le prêt-à-penser ressassé dans toutes les manifestations de relations publiques et les campagnes de pub, et si nous assumons nos propres choix, nous éviterons de juger à la hâte et, j'en suis sûr, nous vivrons mieux. Dans ce monde interconnecté, où l'information se répand plus vite que la pensée, les préjugés ne sont peut-être rien d'autre qu'un effet secondaire de notre paresse intellectuelle.''

Dans un autre passage, il parle des cartes dessinées au Moyen-âge. Voici un texte écrit à l'époque :

''C'est en Extrême-Orient que vit la tribu du Yeti, dont les disciples font preuve d'ingéniosité : quand ils sont couchés, leurs pieds sont tellement grands qu'ils leur servent de parasols, réduisant ainsi les risques de mélanome. [...] Le pays le plus intéressant est la Scandinavie du Nord, peuplée d'hommes à tête de chien. On ne sait pas bien si ces créatures existent vraiment, mais le problème qui les entoure est d'ordre théologique : ont-ils une âme ? et si on les convertissait au christianisme, pourraient-ils être sauvés ?''

Ce qu'il faut noter, c'est l'absence de vérification des informations. Un simple tour à cheval dans ces contrées leur aurait prouvé qu'ils racontaient des balivernes. Mais, comme à l'époque, c'était bien plus compliqué de voyager, personne ne le faisait et croyait sur paroles ces balivernes. 

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Il y a aussi tout un passage où il fustige Silvio Berlusconi et termine comme ceci :

''On dirait qu'en Europe la vénération de l'intelligence vacille au profit d'une adoration plus sensuelle de personnages mythiques. Vous ignorez peut-être comment gérer la crise financière, mais si on voit en vous un type qui sait baiser, présentez-vous aux présidentielles, vous avez toutes les chances d'être élu.''

Ce propos, que j'approuve, répond à ce qu'a dit Mathieu Kassovitz dans le On n'est pas couché, diffusé sur France 2 ce samedi 15 novembre. Il parlait de la façon dont certaines femmes voyaient les hommes politiques comme des dieux. Attention, il ne s'agit bien entendu pas d'une vérité générale prouvée par une enquête mais le charisme que semblent exercer certains sur les femmes corrobore en partie l'assertion. Il suffit de regarder deux couples : Gayet/Hollande et Bruni/Sarkozy. Je suis le premier à dire que le physique ne compte pas mais tout de même, il reste une accroche et dans le cas des deux hommes cités, leurs responsabilités, plus visibles que leur physique, ont probablement eu un impact indéniable.

Pour terminer, une photo d'une carte du futur imaginée par l'auteur :


Conseil de lecture
Pendant un voyage à l'étranger.

Infos
79 pages, 14,90 euros
Lien pour l'acheter

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