dimanche 2 novembre 2014

Avis lecture - Le moindre mal de François Bégaudeau



Pré en bulles
François Bégaudeau est mon écrivain préféré. L'assertion est simple, vérifiée à plusieurs reprises et expliquée ici. Quand on aime un auteur, on a envie de tout lire, ce que je fais. Problème, au bout d'un moment il n'y en a plus. C'est là où je me suis rendu sur son site et ai découvert Le moindre mal sorti à la rentrée. Ce bouquin est sorti dans le cadre d'un mouvement qui s'appelle Raconter la vie.

De quoi ça parle ?



Avis
C'est court. C'était le projet de la commande. Les amateurs du style de Bégaudeau seront ravis. Ca va vite et c'est précis. Le plaisir est total. Comme vous pouvez le voir sur la quatrième de couv' ci-dessous, cela parle d'Isabelle, infirmière à Figeac. Enfin, surtout de son travail. D'elle on connaît seulement ses ascendances. Après justement l'avoir présentée, on découvre, avec force détails la journée type de cette femme. C'est presque irrespirable, on se demande comment elle fait pour tenir le coup. La pression est grande, la reconnaissance faible et les conditions de travail mauvaises. La chance qu'ont les patients c'est sa passion pour son métier. Elle voit bien que la situation des hôpitaux publics évolue pour se transformer en entreprises pour faire du profit mais ça ne l'intéresse pas. Pour elle, soigner est un sacerdoce auquel elle ne souhaite pas se soustraire.

Un passage m'a plus marqué que les autres :

''On travaille à effectif constant ; à effectif constamment insuffisant. Dans le public la mode des créations de poste est en train de passer.  [...] Peu de soignantes ont à faire beaucoup. Donc elles font vite. Expédient. Brusquent. Deviennes virulentes, parfois insultantes. A une qui réclame d'aller aux toilettes, on répond qu'elle n'a qu'à faire au lit, on viendra changer la couche. [...] Consciente qu'à ce jeu on bascule vite dans la maltraitance, la hiérarchie organise des demi-journées de formation où les soignantes s'entendent rappeler qu'elles doivent prendre leur temps pour la toilette. Les intéressées font valoir que le temps est précisément ce qui manque. Le formateur invite alors à limiter les dégâts, c'est-à-dire ne pas basculer dans la maltraitance et la boucle est bouclée.''

Anecdote : j'ignore si c'est fait exprès mais dans le livre, plusieurs noms qui pris séparément ne représente rien ont fait tilt une fois réuni : Judor, Ramzy, Debouse et Dupieux. Les trois premiers font penser à H, série qui se passe dans un hôpital. Les deux premiers et le dernier font penser à Steak

>>> La genèse du livre sur Transfuge.fr


C'est pour qui ?
Les gens comme moi qui s'intéressent à la vie des autres mais pas dans le sens malsain et voyeur du terme.

Conseil de lecture
Dans la salle d'attente d'un hôpital public.

Infos
74 pages
5,90 euros
Lien pour l'acheter

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