J'ai pris ma carte à la bibliothèque Robert Desnos de Montreuil. Je pensais juste la prendre et rentrer chez moi mais finalement j'ai fait un tour pour voir à quoi ça ressemblait et le premier ouvrage qui est tombé sous mes yeux est cette BD. Vu le sujet, j'étais obligé de l'emprunter !
De quoi ça parle ?
Pourquoi le chiffre de 50 000 victimes revient-il aussi souvent dans les médias américains ? Les journalistes devraient-ils annoncer leurs intentions de vote ? Internet radicalise-t-il nos opinions ? Ce sont quelques-unes des questions soulevées par Brooke Gladstone, journaliste spécialiste des médias pour la radio publique américaine NPR. Avec l'aide du dessinateur de bande dessinée documentaire Josh Neufeld, elle retrace dans La Machine à influencer l'évolution des médias d'information et des pratiques journalistiques. Des premières dérives de l'information sous l'Empire romain jusqu'aux errements des médias américains au moment de l'entrée en guerre contre l'Irak, Brooke Gladstone s'interroge et livre une grande leçon de journalisme.
Mon avis
Cette BD est très dense et bien construite. Ça commence de façon assez ludique puis on rentre dans des sujets plus techniques vers les 3/4 de la BD. Il y a un point important à savoir avant de l'emprunter à la bibliothèque ou de l'acheter : c'est fait par une autrice américaine. Du coup, ça parle en grande majorité d'événements et de médias américains. Cependant, malgré cela, vu qu'on s'inspire toujours des Américains en France et bah, tout est assez transposable aux médias français.
Il y a beaucoup de critiques envers les médias en France. J'ai appris dans la BD que tout ça c'est pas nouveau. Ces critiques viennent du fait que les gens ne supportent pas de voir des infos qui ne vont pas dans le sens de leurs pensées. C'est d'ailleurs quelque chose qui en 2023 ne va pas en s'arrangeant quand bien même il y a de plus en plus de médias différents qui peuvent parler à tout le monde.
Un moment de la BD qui m'a fait m'arrêter c'est celui où l'autrice explique que les médias ne sont ni plus ni moins que le miroir des citoyens du pays où ils sont diffusés. L'intérêt d'un média est d'être lu. Si à un instant T, il y a une doxa majoritaire, les gros médias n'ont aucun intérêt à aller à l'inverse de l'opinion. C'est lâche mais un média c'est avant tout autre chose quelqu'un de très riche qui le possède. Et son intérêt n'est pas de faire du social. Ça n'a jamais été le cas. Pendant que j'écris ces lignes, le Washington Post vient encore de virer des gens. Au-delà de l'argent, il y a aussi, pour quelqu'un de riche, la possibilité d'influencer l'opinion publique afin de servir ses intérêts.
Un autre passage m'a marqué. Celui qui correspond totalement à la ligne éditoriale du Monde et France 2.
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J'étais pas né quand Hiroshima est arrivé. Je n'ai pas pu observer le traitement médiatique. Eh bah c'était du grand n'importe quoi comme vous pouvez le voir dans l'extrait ci-dessus. D'ailleurs, tout le passage de la BD sur le traitement journalistique des conflits armés est terrible. Tout ce qui est dit est d'ailleurs à nouveau visible en ce moment-même (janvier 2023) avec le traitement de la guerre en Ukraine.